Le groupe choletais Bouyer Leroux investit près de 5 millions d'euros dans la Loire
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Le groupe choletais Bouyer Leroux investit près de 5 millions d'euros dans la Loire

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Spécialisé dans la fabrication de produits en terre cuite, le groupe choletais Bouyer Leroux va investir dans un projet de biomasse pour son usine de Mably, dans la Loire. Un projet de décarbonation qui devrait lui permettre d'abaisser sensiblement sa facture énergétique.

Spécialisée dans la fabrication de briques, l'usine de Mably de Bouyer Leroux va intégrer une usine de traitement interne de la ressource en biomasse qui viendra ensuite alimenter son four — Photo : Bouyer Leroux

Engagé dans un vaste plan de décarbonation de ses sites industriels, le groupe Bouyer Leroux (1 500 colaborateurs ; 350 M€ de CA), basé à la Séguinière (Maine-et-Loire), va investir 4,7 millions d’euros dans un projet biomasse pour son usine de fabrication de briques à Mably (Loire).

"Mably est une usine qui tourne très bien mais qui est, en termes de décarbonation, est un peu à la traîne. Nous avons une cogénération qui alimente en air chaud notre séchoir et nous utilisons du biogaz en provenance du centre d’enfouissement technique qui se trouve juste à côté pour alimenter notre four. Mais cela couvre à peine 15 % de nos besoins", justifie Sébastien Ellisalde, directeur Énergies Environnement du fabricant de produits en terre cuite.

Une usine de sciure pour alimenter le four

Pour faire passer la part des énergies décarbonées de son usine de Mably de 15 à 70 %, Bouyer Leroux a décidé de modifier le fonctionnement de son four qui concentre à lui seul 80 % des besoins en gaz du site. "Le projet consiste à faire venir des biocombustibles - plaquettes forestières, connexes de l’industrie du bois et des industries agricoles - à l’intérieur du site et de créer une usine de sciure qui va les transformer en ressources pour notre four", explique Sébastien Ellisalde.

La sciure, qui découlera des différentes opérations de transformation (broyage, séchage, criblage, etc.) de ces ressources en biomasse, viendra alimenter le four dont les rampes à gaz seront remplacées préalablement par des injecteurs à sciure. "Ces injecteurs permettront de convoyer la sciure qui, une fois dans le four à 600 degrés, s’auto-enflammera pour donner une flamme similaire à celle d’un brûleur de gaz", explique le directeur Énergies Environnement de Bouyer Leroux.

Une partie de la sciure produite en amont sera aussi introduite directement dans l’argile utilisée pour la fabrication des briques. "Ce qui au contact de la chaleur entraînera une autocombustion. La brique va cuire de l’intérieur, ce qui nous permettra de faire des économies de gaz. Au total, nous allons couvrir 40 000 mégawattheures grâce au 13 000 tonnes de biomasse consommées par an en entrée de site", développe Sébastien Ellisalde.

Des économies substantielles

Bon pour l’environnement, ce projet sera aussi bon pour les finances du groupe qui prévoit de faire "plus d’un million d’euros d’économie par an" grâce au coût moindre de la biomasse par rapport au prix du gaz. "La nouvelle augmentation du prix du gaz nous conforte d’ailleurs dans notre stratégie", se félicite le directeur.

L’économie se fera aussi sentir sur les quotas de CO². "Nos sites industriels sont soumis au Plan National d’Allocation des Quotas (PNAQ) de la Commission européenne. Pour nous, chaque tonne de CO² émise a un coût. Et avec le Covid, ce coût n’a cessé d’augmenter pour atteindre 60 euros la tonne. Avec ce projet d’usine de sciure, nous devrions économiser 12 000 tonnes de CO² soit 720 000 euros par an", détaille Sébastien Ellisalde.

Retenu dans le cadre du plan chaleur de l’Ademe, ce projet biomasse bénéficiera d’une subvention de 2,2 millions d’euros de l’agence de la transition écologique.

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