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Le fondateur de Navya lance le service d'autopartage Wesk à Lyon
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Le fondateur de Navya lance le service d'autopartage Wesk à Lyon

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Le serial entrepreneur lyonnais Christophe Sapet (ex-président fondateur de Navya) reprend du service et pilote Wesk, un nouveau service d’autopartage de véhicules urbain.

L'ex-dirigeant de Navya Christophe Sapet a pris les commandes de la start-up Wesk pour déployer un service d'autopartage — Photo : Navya- Dillies

Les créateurs

Christophe Sapet, serial entrepreneur lyonnais, cocréateur d’Infogrames avec Bruno Bonnell et fondateur et ancien dirigeant du fabricant de navettes autonomes Navya (limogé fin 2018) lance la société Wesk et son service d'autopartage, baptisé Shaary. Wesk, qui se définit comme '"opérateur et fournisseur de flottes de véhicules" est issue de l’incubateur Waoup et sa spin-off Greenpact, un "venture studio" porté par Eric Angelier et dédié à la création et l’accompagnement d’entreprises "vertes". Depuis des locaux à Dardilly, près de Lyon, Christophe Sapet a reconstitué autour de lui une équipe composée de quatre ex-Navya : Henri Coron, directeur général en charge du business development, mais aussi Liyès Haddad, directeur ingénierie, Lionel Collot, directeur des opérations et Nicolas de Crémiers, directeur marketing.

Le concept

Wesk et son service d’autopartage "shaary" est sans infrastructures ni bornes, proposant un micro-véhicule électrique deux places "plus sécurisant qu’un scooter capable de séduire une clientèle féminine jusqu’ici peu captive", décrit Christophe Sapet. Le concept repose surtout sur ce véhicule, baptisé Birò, fabriqué par la société italienne Estrima et doté d’une batterie au lithium amovible. "Il en tient cinq sur une place de parking classique", précise le dirigeant. Ce véhicule ne nécessite pas d’aménagement des voiries car la batterie sera changée par des travailleurs indépendants. Pour opérer le déploiement, Wesk veut négocier avec les municipalités pour bénéficier d’un tarif de stationnement attractif, "entre 50 et 100 euros par an et par véhicule".

Le véhicule de Wesk et son application Shaary — Photo : Wesk

"On estime qu’il faut 30 véhicules pour couvrir 5 km², avance Christophe Sapet. Dans une ville comme Lyon, il en faudrait 300 à 400 car le succès de ce type de service tient dans la possibilité de trouver un véhicule assez vite." L’usager, lui, n’aura pas besoin d’abonnement. Wesk compte travailler avec l’entreprise niçoise Vulog et son logiciel permettant de faire de l’autopartage, bientôt déployé à Lyon. Une application mobile permettra au client de localiser le véhicule le plus proche. Il sera facturé à la minute et devra remettre le véhicule dans une zone définie. "Nous cherchons à faire deux à trois expérimentations dans des petites villes (de la taille de Bourg-en-Bresse ou Villefranche-sur-Saône par exemple, NDLR) pour valider le mode de tarification, entre 35 et 40 centimes la minute".

Les perspectives

Alors que Wesk aborde la phase d’essai, Christophe Sapet reste pondéré. "Nous restons forcément tributaires de la situation sanitaire : avec des jeunes actifs qui se déplacent moins, ce sera plus compliqué de juger le succès de nos opérations". Selon ses plans, la flotte passerait d’une soixantaine de véhicules cette année à plus de 500 ou 600 en 2022 puis "plusieurs milliers à partir de 2023". Les cibles sont multiples : les entreprises de livraisons de repas, les zones industrielles comme la Vallée de la Chimie, les centrales nucléaires, les stations balnéaires… Partout où la vitesse n’est pas un enjeu.

"Notre projet a du sens dans des municipalités qui limitent aussi la vitesse à 30 km/h et se préparent à interdire les véhicules diesel", abonde l'entrepreneur. Reste la question du financement. La société, dotée de 500 000 euros de capitaux en fonds propres, a une intensité capitalistique assez forte, chaque véhicule coûtant environ 10 000 euros. "Le financement passera dans un premier temps par une levée de fonds de 2 millions d’euros en cours, puis une seconde l’an prochain pour assurer les besoins en fonds de roulement. On ne s’interdit pas non plus l’endettement bancaire ou le leasing. Reste encore à définir l’inconnu du coût d’exploitation", consent Christophe Sapet.

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