Écotim : L'ossature bois conquiert la ville
# Industrie # Implantation

Écotim : L'ossature bois conquiert la ville

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CONSTRUCTION. Deux ans après un incendie accidentel qui ravageait ses équipements, l'entreprise Écotim a su renaître de ses cendres. L'ossaturier spécialiste de la longue portée bois veut améliorer la ressource et conquérir les marchés de la construction urbaine.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Sur 4.900 m², l'immense hall charpenté démontre, grandeur nature, les performances et les ambitions portées par la société Écotim. Dans ses installations refaites à neuf à Rotherens, près de La Rochette, Jean-Luc Sandoz gère un groupement d'entreprises centré sur la construction bois qui s'est hissé, en six ans, parmi les leaders nationaux des ouvrages longue portée. Maîtrisant la R & D (bureaux CBS et CBT en Suisse), la conception et la fabrication (entreprise Écotim) ainsi que l'installation (entreprise Lifteam), les quatre entreprises (connues sous le nom commercial Écotim) se démarquent. La production de dalles supportant de lourdes charges sur de grandes longueurs (18 mètres), de panneaux acoustiques, de charpentes et structures massives, de lames de terrasses et façades, et d'appareillages de mesure des caractéristiques de l'arbre s'adresse à la construction de bâtiments publics et commerciaux, industriels et agricoles. « Nous réalisons des lycées, des groupes scolaires, des musées, des gymnases et même des chapelles », dépeint Benoît Demolis, responsable du site de Rotherens.




La reconstruction urbaine

Ce savoir-faire pénètre depuis moins d'un an le marché de l'expansion urbaine en milieu contraint. Adaptant ses technologies aux maîtres d'oeuvre en quête d'économie de place, Écotim fabrique et installe des élévations en ossature bois sur tous types de bâti béton ou métal préexistant. « Nous surélevons intra-muros des immeubles par ajout d'étages successifs », détaille Jean-Luc Sandoz. « En 25 jours, nos structures pré-assemblées en ateliers sont montées et opérationnelles, avec peu d'intervention sur site. Ce n'est pas sans effet sur la compétitivité économique », estime Benoît Demolis. Auteur du nouveau bâtiment des Ponts & Chaussées à Paris, premier ensemble passif de telle ampleur en région parisienne, Écotim intervient sur ce segment en sous-traitance de grandes enseignes du BTP, sinon en direct auprès de grands noms de l'architecture. Réactive aux demandes complexes et/ou sur-mesure, la société accède également au marché de l'habitat. Ses logements bois "mille-feuilles" passifs reposent sur des modules pré-usinés avec planchers et plafonds acoustiques. Elle y ajoute des solutions d'isolation extérieure visant les objectifs BBC, disponibles pour tout projet de rénovation.




Meilleurs approvisionnements et nouveaux continents

Fort de ces avancées, Jean-Luc Sandoz établit sa stratégie à moyen terme sur deux axes : la ressource et les débouchés. Le groupe se positionne comme entreprise générale. Rapproché des filières bois françaises, Écotim veut améliorer les délais d'approvisionnement et les qualités des bois pour une rehausse en gamme. « L'arrivée des bois aboutés, purgés de défaut de section ou de séchage, reste une fragilité des filières locales. Néanmoins, la volonté des acteurs professionnels devrait répondre dans l'avenir à nos exigences », estime Benoît Demolis. Il affiche donc des exigences qualitatives et environnementales : zéro traitement, sinon par saturateur à l'eau ; isolation en ouate de cellulose ; fibre de bois et lin-chanvre ; limitation des textiles pour des "murs respirant". Le second axe stratégique porte sur les débouchés afin de confirmer son implantation en France et dans les Dom-Tom, ainsi qu'à l'export (Maroc, Italie et Suisse). Demain, Jean-Luc Sandoz entend intégrer ses solutions bois à l'économie de la construction des "BRIC" (Brésil, Russie, Inde, Chine). Le fondateur voit une opportunité dans la diminution prévisible des ressources énergétiques fossiles (et leur renchérissement). « Le bois consomme beaucoup moins d'énergie que pour la production d'une tonne de matériaux de construction », assure-t-il. L'expérience conduite sur la commune de Saint-Jean-d'Arvey, dans les Bauges, vaut exemple. « Nous avons employé les bois locaux pour réaliser l'extension de l'école et de la mairie. » La gestion des forêts annoncerait donc un marché florissant. « Avec 187 millions d'hectares plantés depuis 2000, la planète entre en reforestation globale. Les plus forts taux de plantations sont dans les nations BRIC. »

Écotim



(Rotherens) Pdt : Jean-Luc Sandoz 120 salariés dans le groupe CA 2012 groupe : 15 millions d'euros Résultat net : NC www.ecotim.com

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