Basé à Behren-lès-Forbach, Alizé Group réalisait en 2020 le chiffre record de 10 millions d’euros de chiffre d’affaires, contre 6,4 millions d’euros en 2022. "L’entreprise sortait du Covid et de deux années folles", décrit Frédéric Metge, le PDG. Après cet emballement, le fabricant et distributeur e-commerce de puzzles (comptant 5 marques et 11 sites internet de distribution) a vu sa croissance retrouver un rythme "plus normal", d’après son dirigeant, pour qui "cette augmentation drastique du chiffre d’affaires n’était pas pérenne".
Pour engager une croissance plus stable, Alizé Group a alors engagé une restructuration à plusieurs échelles. Fort d’un carnet de commandes plein pour cette année, le fabricant et distributeur de puzzles espère désormais porter son chiffre d’affaires à 8,5 millions d’euros en 2024 et 10 millions d’euros en 2025.
Un changement de direction
Premier acte de la restructuration, en 2022, le fonds UI Investissement devient actionnaire majoritaire au capital d’Alizé Group en injectant 5,6 millions d’euros, puis 1,3 million d’euros l’année suivante. En 2023, le fonds sollicite un changement à la direction du groupe. Frédéric Metge en devient alors le PDG. Il possède aujourd’hui 11 % des parts de l’entreprise. "L’entreprise était en bonne santé, mais elle était surstockée. Il fallait optimiser la gestion et rattraper le retard du chiffre d’affaires", lance Frédéric Metge, qui évoque un marché du puzzle "en hausse constante".
Des investissements machines
En juillet 2023, l’entreprise investit dans plusieurs nouveaux outils, dont une nouvelle imprimante à qualité fine, pour près de 450 000 euros. "Elle nous permet de répondre à des besoins plus précis, pour produire des produits à très forte valeur ajoutée", commente Frédéric Metge. Une nouvelle machine de fabrication de boîtes de puzzles, acquise pour près de 400 000 euros, intègre également l’usine. "Jusqu’ici, nous ne fabriquions qu’un seul format", explique le PDG. L’entreprise travaille désormais exclusivement sur du carton recyclé labellisé FSC (un écolabel en faveur d'une responsable des forêts), en utilisant des encres certifiées par le label GreenGuard Gold, qui prend en compte les émissions chimiques des produits.
En plus d’avoir diversifié son offre, Alizé Group a augmenté ses capacités de production : "Nous produisons environ 2 500 puzzles par jour, contre 1 700 en début d’année", décrit Frédéric Metge. Et souhaite élargir sa clientèle à un public plus jeune et à "une génération plus sensible au made in France et au respect de l’environnement", appuie le dirigeant. Ces changements ont entraîné 14 recrutements en 2023 et 5 depuis début 2024, pour atteindre les 50 salariés aujourd’hui.
Un lancement au Royaume-Uni
Se revendiquant leader européen de la distribution de puzzles, Alizé Group est largement implanté en France et en Allemagne. "30 % de nos ventes en ligne se font en Allemagne", précise Frédéric Metge, et "65 % de nos ventes sont réalisées par internet", ajoute-t-il. Pour booster ces résultats, l’enseigne prévoit une refonte complète de deux de ses sites, puzzle.fr et puzzle.de, d’ici la rentrée 2024. Et s’apprête à partir à la conquête d’un nouveau pays.
"Nous avons créé une filiale anglaise", annonce le dirigeant. Malgré le Brexit et la hausse des frais de port qui en a découlé, les Britanniques ont continué d’acheter des puzzles au groupe. "Nous y réalisons déjà 300 000 à 400 000 euros de ventes par an", lance Frédéric Metge. D’ici septembre, le groupe souhaite y implanter un stock, pour y faciliter la vente des puzzles. "Dans deux ou trois ans, il n’y a pas de raison que le Royaume-Uni n’égale pas les chiffres de ventes de la France ou de l’Allemagne", anticipe le PDG.
"Investir tous les canaux"
Le fabricant produit déjà des puzzles en marque blanche en BtoB, pour plusieurs grandes enseignes comme Cultura, le Puy-du-Fou et le Futuroscope. "C’est une activité qui est en très forte hausse", explique le dirigeant, pour qui "le made in France est un accélérateur de croissance". En parallèle, le groupe pousse également son activité de distributeur pour des marques tierces.
"Nous ferons grandir le groupe en investissant tous les canaux : nous n’avons pas encore atteint nos pleines capacités", estime le dirigeant, ambitionnant de faire du groupe un "mini-Amazon du puzzle".
Une diversification vers d’autres activités
En 2024, le groupe devrait démarrer la fabrication de nouveaux produits, comme des lotos et "jeux memory", pour diversifier sa production. Pour poursuivre sa croissance, le fabricant et distributeur pourrait envisager également une croissance externe. "Pourquoi pas dans l’univers du jeu", anticipe le dirigeant, évoquant en exemple le leader européen des puzzles et éditeurs de jeux et jouets, Ravensburger, et ses multiples activités.
