Boiron accélère la mise sur le marché de ses autotests antigéniques avant les fêtes
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Boiron accélère la mise sur le marché de ses autotests antigéniques avant les fêtes

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Lourdement touché par la politique de déremboursement des granules en France, Boiron, le numéro un mondial de l’homéopathie basé à Messimy (Rhône), relance, comme au printemps dernier, le conditionnement d’autotests antigéniques vendus en pharmacie en partenariat avec le fabricant breton NG Biotech. Le groupe poursuit sa stratégie de diversification.

Le conditionnement des autotests antigéniques NG Biotech est réalisé dans une salle blanche des laboratoires Boiron à Messimy (Rhône) — Photo : DR

À quelques jours des fêtes de fin d’année, la demande d’autotests antigéniques grimpe aussi vite que les courbes de taux d’incidence du Covid-19. À Messimy (Rhône), le siège social du groupe mondial Boiron (CA : 513,6 M€, 2 311 salariés en France et 1 000 dans le monde), s’adapte lui aussi au contexte sanitaire du moment. Au cœur de son centre de production flambant neuf de 10 000 m2 (issu de l’investissement de 20 millions d’euros opérés en 2015) hébergeant des salles blanches en surpression et un laboratoire de contrôle P3, s’activent une vingtaine de salariés qui, pour quelques jours, ne fabriquent ni comprimés, ni sirops, ni pâteux ou teintures mères. Depuis la semaine dernière et comme au printemps dernier, l’industriel pharmaceutique vient en renfort de son partenaire breton, la société familiale NG Biotech (120 salariés), fondée et dirigée par Milovan Stankov à côté de Rennes (Ille-et-Vilaine). La société, qui fabrique 1,5 million de tests (de grossesse et Covid notamment) par mois, a fait appel à ses partenaires distributeurs, dont Boiron, pour l’aider au conditionnement.

Entre 6 000 et 7 000 boîtes sont conditionnées chaque jour au siège de Boiron, partenaire de NG Biotech dans la distribution en pharmacie des autotests antigéniques — Photo : DR

Intérimaires en renfort

Ici sont conditionnées chaque jour entre 6 000 et 7 000 boîtes de Ninonasal qui contiennent cinq tests chacune. Une campagne avant Noël doit permettre d’en conditionner 25 000 boîtes, puis 40 000 sont prévues après le 3 janvier. "Il se vend 200 000 tests Ninonasal par jour", précise Boiron.

Lesquels, validés dans le laboratoire de contrôle, fonctionnent sur le même principe qu’un test de grossesse. Un écouvillon permet de recueillir un échantillon nasal, qui donne un résultat positif ou négatif 10 à 15 minutes après le dépôt de l’échantillon sur une plaquette d’analyse. Une vingtaine de personnes, dont 15 intérimaires, organisées en ligne de conditionnement sont dédiées à cette activité. "Ces tests, vendus environ 25 euros la boîte de cinq, seront distribués uniquement en pharmacie, indique Loïc Butavand le directeur de la production. Ils peuvent être réalisés à la maison, ou sous la supervision d’un professionnel de santé (pharmacien, sage-femme…) pour que le résultat puisse figurer sur le passe sanitaire", explique-t-il.

"Nous mettons à disposition notre outil logistique composé de 15 établissements en France pour livrer 8 000 officines par jour en autotests", ajoute Valérie Lorentz-Poinsot, directrice générale des laboratoires Boiron, numéro un mondial de l’homéopathie qui cherche à diversifier son offre. "Nos nouveautés pesaient 27 millions d’euros, soit 8 % de notre chiffre d’affaires à l’issue du troisième trimestre", indique la dirigeante citant les produits Bocéal, Arnitrosium, Cocyntal, Osmobiotic ou Mag’Nuit. Pour autant, l’entreprise familiale ne tourne pas le dos à l’homéopathie, qu’elle distribue dans plus de 50 pays. "Nous avons fabriqué un peu moins de granules cette année, mais nous allons rester le leader mondial. Oui, nous avons trouvé de nouveaux leviers de croissance, mais nous disposons ici de machines uniques pour fabriquer de l’homéopathie, et ce n’est pas parce que l’on fabrique autre chose qu’on ne fera plus ce qui constitue le cœur de notre métier", assure Valérie Lorentz-Poinsot.

La diversification, axe stratégique

Boiron poursuit l’expérimentation, qui se terminera au printemps 2023, autour d’un médicament à base de cannabis lancée en mars 2021 avec le britannique Emmac Life Sciences. Mais à ce stade il n’est pas autorisé en France de produire des médicaments à base de cannabis. En attendant que la législation évolue, le laboratoire prévoit de produire et distribuer en 2022 de nouveaux médicaments dans la gamme pédiatrie. Et ne s’interdit pas, même si rien n’est prévu à ce statut, de produire en sous-traitance.
Depuis le déremboursement des petits granules en France, décidé en juillet 2019 par l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn, le leader de l’homéopathie subit une chute de son chiffre d’affaires (604,2 millions d’euros en 2018). Alors que le plan de sauvegarde de l’emploi se termine, 512 salariés ont quitté l’entreprise entre 2020 et 2021, dont 252 congés de reclassement. La fermeture de son usine de Montrichard (Loir-et-Cher) interviendra le 23 décembre.

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