Rhône
Blue Altitude Invest et Fermob se rapprochent pour créer un acteur premium du design et de la décoration
Rhône # Industrie # Capital

Blue Altitude Invest et Fermob se rapprochent pour créer un acteur premium du design et de la décoration

S'abonner

Deux holdings de familles industrielles françaises, Reybier-Fermob et Despature-BAI échangent des participations dans le but de développer des marques haut de gamme de décoration et d’équipement de la maison, qui viendront bientôt rejoindre YellowKorner, déjà dans le giron de Blue Altitude Invest.

Bernard Reybier, P.-D.G. de Fermob, et son fils Baptiste, directeur général délégué — Photo : Guillaume ATGER

Reybier ABP, la holding familiale de Bernard Reybier et ses enfants, propriétaires de la marque de mobilier de jardin Fermob, et la structure d’investissement familiale BAI (Blue Altitude Invest), dirigée par Alexis Despature, issu d’une famille d’industriels du Nord (Damart, Damartex, etc.) viennent de se lier par des participations croisées à hauteur de 10 %. Il est prévu que les deux partenaires augmentent leurs participations respectives fin 2023, tout en restant en position de minoritaires. "D’ici fin novembre, chaque famille montera jusqu’à un tiers du capital respectif de Fermob et de BAI. Ce qui est important pour nous c’est cette approche en miroir, qui nous rend solidaires", précise Baptiste Reybier, directeur général de Fermob.

Participations majoritaires

"S’associer à la famille Despature, dont nous admirons le parcours multigénérationnel et les transformations industrielles, est non seulement un plaisir mais aussi un atout. C’est un exemple inspirant au moment où je transmets moi-même les rênes de mon entreprise à mon fils […]", commente dans un communiqué Bernard Reybier, président de Fermob (150 M€ de chiffre d’affaires en 2022), dont le siège est implanté à Saint-Didier-sur-Chalaronne (Ain).

Le pacte d’actionnaires vise dans un premier temps des prises de participations majoritaires de 5 à 50 millions d’euros dans des entreprises françaises, dont le chiffre d’affaires se situerait entre 10 et 100 millions d’euros. "Nous visons plutôt des participations majoritaires car elles rendent plus facile et plus cohérente la constitution d’un groupe. Mais la majorité peut être la finalité du processus, pas forcément un préalable", précise Baptiste Reybier.

Rappelons que BAI, qui a vocation à "investir sur le très long terme", a réalisé sa première opération en juillet 2021 avec le rachat de YellowKorner, leader mondial de la photographie d’art (130 galeries dans 25 pays). Plusieurs dossiers sont actuellement à l’étude et ont été présentés au comité stratégique de BAI, qu’ont rejoint Bernard et Baptiste Reybier. La première prise de participation devrait être finalisée début juillet 2023. D’autres suivront, mais toutes conserveront leur autonomie, nourrie par une culture du design très forte et une créativité affirmée.

Approche industrielle

Au-delà de ce lien financier, c’est surtout un projet, celui de faire rayonner l’art de vivre à la française, qui anime les deux familles. Partageant la même vision long terme et une culture industrielle, elles pourraient s’associer à d’autres industriels pour aider de jeunes pousses prometteuses à produire leurs créations. L’expertise de Fermob dans ce domaine, et sa connaissance du secteur, constitueront un atout. "Nous partageons avec la famille Reybier les mêmes valeurs et une conviction forte du potentiel du design français. La société Fermob, avec ses fondamentaux solides et sa trajectoire de croissance exceptionnelle, va grandement enrichir l’écosystème BAI", avance pour sa part Alexis Despature, directeur général de BAI. L’objectif est que les entreprises puissent bénéficier concrètement du savoir-faire et du réseau éventuel des unes et des autres. À titre d’exemple, Fermob développe aujourd’hui fortement son activité aux États-Unis et pourrait permettre à un autre acteur français de bénéficier de son expertise et son réseau sur le terrain, dans le cadre d’une association.

Rhône # Industrie # Banque # Biens de consommation # Capital # Fusion-acquisition