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Afyren va industrialiser son alternative biosourcée au pétrole
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Afyren va industrialiser son alternative biosourcée au pétrole

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La société clermontoise Afyren, spécialisée dans la production de molécules issues de la biomasse comme alternative au pétrole, a levé, en mars, 60 millions d’euros. Un ticket qui va lui permettre de construire une usine en Moselle et débuter l’industrialisation de sa technologie d’ici à deux ans.

— Photo : Afyren SAS

Les créateurs

En 2012, Régis Nouaille et Jérémy Pessiot, deux docteurs en microbiologie et chimie organique de l’Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand, mettent un pied dans l’entrepreneuriat au terme de leur doctorat. Hébergés par l’Université au démarrage, ils s’installent ensuite à Saint-Beauzire (Puy-de-Dôme) pour démarrer le pilote de leur projet. En 2014, Nicolas Sordet rejoint l’aventure. D’abord en charge des levées de fonds, il s’associe aux fondateurs et devient président de la SAS Afyren.

Le concept

L’idée paraît simple, mais elle est ambitieuse : à partir de co-produits issus de la biomasse - matières générées au cours d’un processus de fabrication d’un produit (déchets végétaux, par exemple), Afyren les transforme en molécules naturelles ayant un intérêt pour les industriels. Une alternative verte aux dérivés de l’industrie pétrochimique. Grâce à cette technologie, Afyren va proposer sept biomolécules entrant dans la composition de produits cosmétiques, de nutrition humaine et animale, mais aussi arômes et parfums.

Du côté du déploiement industriel, Afyren prend le contrepied d'un développement classique. « Nous sommes partis d’une logique scale down, c’est-à-dire que nous avons directement imaginé le projet à l’échelle de l’usine pour le décliner ensuite au laboratoire », explique-t-il. Une démarche atypique qui leur permet aujourd’hui d’appréhender plus sereinement la livraison, fin 2020, de leur usine de production de molécules biosourcées à partir de déchets de l’industrie sucrière, sur trois hectares du site de Carling-Saint-Avold (Moselle). « Nous savons que notre modèle est à la fois réalisable et viable grâce à cette approche », justifie-t-il.

Les perspectives

Mi-mars, Afyren a fait coup double en levant 60 M€, accueillant de nouveaux actionnaires pour 21 M € et créant Afyren Neoxy, une joint-venture capitalisée à hauteur de 50 M€ avec le fonds « Société de projet industriel » de Bpifrance. Elle sera chargée de porter la première unité industrielle de l’entreprise.

D’ici au début de l’industrialisation prévue au second semestre 2021, Afyren compte recruter jusqu’à une soixantaine de personnes. La capacité annuelle de production, estimée à 16 000 tonnes, marque les ambitions de l’équipe de s’inscrire sur un marché colossal de plus de 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires cumulés. « L’appétit des industriels pour des matières biosourcées existe déjà, ce qui nous permet d’envisager l’avenir sereinement, puisque nous serons en capacité de leur fournir ce dont ils ont besoin. » Avec un projet industriel déjà financé pour les trois ans à venir, Afyren n’exclut pas, pour autant, de lever à nouveau des fonds. « Seulement si l’occasion se présente », sourit Nicolas Sordet.

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