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Wisamo veut se propulser avec ses ailes gonflables
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Wisamo veut se propulser avec ses ailes gonflables

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Wisamo mise sur des vents porteurs depuis Vannes où est désormais implantée sa plateforme technique. Outre des tests sur un voilier et un navire roulier, la start-up du groupe Michelin espère voir ses voiles gonflables et rétractables équiper un grand nombre de bateaux d’ici 2026.

Les ailes gonflables de Wisamo seront adaptables sur différents bateaux — Photo : Wisamo

La start-up Wisamo a un nouvel ancrage. Après Nantes, la start-up du groupe Michelin a mis le cap sur Vannes et s’est établie au sein de l’usine… Michelin. Si elle conserve sa partie business à Nantes, elle développe toute la partie technique et son futur atelier d’assemblage dans le Morbihan. "C’est un site très adapté pour Wisamo avec la proximité immédiate du littoral et cela matche avec la stratégie du groupe qui vise à la diversification du chiffre d’affaires", a commenté Claudia Netodea, la directrice de Michelin Vannes. En effet, l’industriel clermontais ambitionne de réaliser jusqu’à 30 % de son chiffre d’affaires, hors pneus, d’ici à 2030.

Deux voiles déjà en test

Wisamo devrait être une composante de cette stratégie de diversification avec ses voiles gonflables et rétractables destinées à décarboner le transport maritime. "Nous pouvons intervenir en retrofit sur des bateaux existants ou sur des bateaux neufs. En retrofit, sur des navires qui feraient des transatlantiques Nord ou des transpacifiques, on peut estimer l’économie de carburant à 20 % et elle peut atteindre plus de 50 % sur un bateau neuf", chiffre Gildas Quemeneur, le directeur de Wisamo.

Ces voiles, qui s’affalent sur des mâts télescopiques et rétractables, sont destinées aussi à des bateaux de plaisance qu’à des cargos ou des pétroliers, de 120 à 300 mètres de long. Si la première catégorie est propulsée avec des voiles de 800 m², ces mêmes voiles ne feront que quelques centaines de mètres carrés pour s’adapter sur un voilier. Wisamo compte d’ailleurs un ambassadeur iconique dans le monde de la voile avec le navigateur Michel Desjoyeaux, qui teste ce concept, depuis deux ans sur son bateau Wind of Change.

Des tests sont aussi menés sur un navire roulier (qui transporte des poids lourds essentiellement) appartenant à la Compagnie Maritime Nantaise et actuellement affrété par la Brittany Ferries. Ce bateau, Le Pélican, opère sur une liaison maritime entre Poole en Grande-Bretagne et Bilbao en Espagne. Il est prévu que l’aile soit utilisée pendant 6 à 8 heures sur une traversée de 30 heures. La voile gonflable Wisamo est une aile d’une taille de 100 m². "Elle est différente de celle utilisée par Michel Desjoyeaux car elle est conçue pour être utilisée dans un environnement maritime exigeant et pour résister à des vents allant jusqu’à 55 nœuds. Au terme de la fin de l’année, les données seront collectées et analysées.

En quête d’une plateforme d’essai

Outre ces tests embarqués, la start-up travaille sur la réalisation d’une voile de 800 m² adossée à un mât de 60 mètres. "Les tests se dérouleront à terre. Nous sommes donc à la recherche d’une plateforme d’essai qui se situera entre Vannes et Nantes, au plus près de la mer. Cela aura lieu au premier trimestre 2025", précise Gildas Quemeneur. À l’issue de cette phase, un essai grandeur nature sera effectué. "Ce prototype sera installé sur un vraquier que nous sommes en train d’identifier. Plusieurs mois d’essais nous permettront d’atteindre le seuil de développement." La commercialisation de ces ailes gonflables devrait être effective en 2026. Si la start-up reste très discrète sur son business plan, elle chiffre à "50 000 voire 60 000 navires à équiper dans le monde." Elle prévoit aussi de passer de 15 à 25 salariés à court terme.

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