La Baule, ses pins, et son vaste front de mer de 9 kilomètres de long, face à l’Atlantique. "L’une des plus belles baies du monde", souligne Michel Giboire, président du groupe Giboire. C’est le lieu qu’a choisi le groupe immobilier rennais (250 collaborateurs, 224 M€ de chiffre d’affaires en 2022) pour lancer son activité hôtelière. Ou en tout cas ses prémices. L’entreprise bretonne vient ainsi de poser la première pierre de la résidence Canopée, située avenue de la Mer, dont l’un des trois bâtiments constituera son premier projet hôtelier. Il a fallu être patient. Giboire travaille avec la municipalité sur ce dossier depuis plus de 10 ans. Baptisé Les Cimes Bleues, le nouvel hôtel 4 étoiles proposera 100 chambres et de nombreux services haut de gamme, dont un restaurant bistronomique, des salles de séminaires et un Spa. L’entreprise investit 46 millions d’euros HT dans cet ouvrage de 9 000 m² (dont 5 000 m² pour l’hôtel), financé sur ses fonds propres ou quasi-fonds propres. Designé par l’agence d’architectes intérieurs parisienne Dorothée Delaye, l’établissement baulois offrira une décoration sport chic. Sa livraison est prévue pour le printemps 2026.
Nouvelle activité
Avec Les Cimes Bleues, l’entreprise rennaise avance donc sur un nouveau métier - celui de l’hôtellerie, et plus précisément de la gestion hôtelière -, qui s’inscrit dans la stratégie de diversification du groupe immobilier (hôtellerie, coworking, syndic…).
"Sur l’hôtellerie, nous souhaitons mener une politique opportuniste", expose François Giboire, directeur général de l’entreprise. Le dirigeant ne se fixe pas un nombre de projets hôteliers à mener à 5 ou 10 ans. "On se conçoit plus en complémentarité du métier premier du groupe qui est la promotion", pointe Olivier Biancarelli, codirigeant de l’entreprise. En pouvant se positionner comme promoteur, investisseur et exploitant sur des appels d’offres, et en offrant des garanties financières solides (315 M€ en fonds propres, NDLR), Giboire affiche sa robustesse sur son nouveau métier. "Savoir mener l’intégralité d’un projet de bout en bout, ça rassure les maires, d’autant plus en cette période de fortes incertitudes économiques pour les promoteurs."
"Du cousu main"
Regroupés au sein du pôle "Giboire Hospitality", les futurs hôtels afficheront tous un positionnement haut de gamme, avec une identité propre à chacun. "L’idée, c’est de créer une collection d’hôtels de destination, c’est-à-dire des hôtels que l’on choisit par envie. Ce sera du cousu main à chaque fois", prévient François Giboire. La veine responsable sera aussi un marqueur de tous les établissements Giboire. Olivier Biancarelli détaille : "Ils seront tous fidèles aux engagements du groupe en matière de développement durable, avec de l’exigence, de la qualité et du respect environnemental. Nous avons développé une charte de respect de principes environnementaux que l’on s’appliquera à nous-mêmes".
Après son hôtel de La Baule, de futurs projets sont déjà à l’étude, en création ou en rénovation. Giboire mise ainsi sur la prochaine mise en chantier d’établissements en Savoie, dans les Alpes-Maritimes et dans le sud Finistère (les lieux sont encore tenus secrets, NDLR). Le promoteur rennais va aussi travailler sur la transformation de la Tour Bretagne, à Nantes. Un dernier projet qui, comme à La Baule, mixera des logements et des chambres d’hôtels (une centaine environ). Il devrait être achevé dans cinq ans.
Malgré les difficultés du groupe à pouvoir faire ériger un jour un hôtel de luxe sur l’île Berder, à Larmor-Baden, dans le Morbihan, la société rennaise montre qu’elle a d’autres cartes à abattre.
