Martin Giboire : "Nous voulons accompagner le client durant toute sa vie immobilière"
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Martin Giboire directeur du développement du réseau d’agences du Groupe Giboire "Nous voulons accompagner le client durant toute sa vie immobilière"

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Le groupe familial Giboire fait partie du "club des cinq", ces promoteurs rennais qui ont investi Nantes et la Loire-Atlantique dans les années 1990. Martin Giboire, dirigeant du groupe explique comment l'entreprise multiplie et diversifie les projets dans ce département stratégique qui représente environ un tiers de son activité et un quart de ses effectifs (224 M€ de CA et 290 salariés en tout).

Martin Giboire, directeur du développement du réseau d’agences du groupe Giboire (c) Groupe Giboire — Photo : Groupe Giboire

Votre stratégie de diversification sur la Loire-Atlantique est-elle une réaction à la crise du Covid-19 ou à la crise immobilière ?

C’est une stratégie du groupe que nous avons initiée en juin 2022 sans lien avec le Covid ou autre chose. C’est-à-dire de développer un vrai réseau Giboire, qui couvre différents domaines : promotion, agences, syndics, hôtellerie voire coworking. Nous le faisons sur des territoires sur lesquels nous sommes déjà présents. Et en Loire-Atlantique, il y a un vrai marché, avec une pertinence et une profondeur qui nous intéressent. Notre objectif est d’y augmenter notre visibilité et notre accompagnement des clients locaux.

Le projet le plus emblématique pour le grand public est peut-être la rénovation de la Tour Bretagne, à Nantes…

Nous ne faisons pas tous les jours des projets aussi importants. Nous sommes aujourd’hui en discussion exclusive avec le cabinet d’architecture Magnum en espérant le voir aboutir avant la fin d’année. Nous travaillons encore avec les architectes sur la création de valeur, sur une signature pour un immeuble emblématique de la ville de Nantes. Il s’agit du plus gros investissement du groupe aujourd’hui, pour un projet qui va durer plusieurs années et un engagement financier qui se situe entre 70 ou 80 millions d’euros. Le montant peut encore varier en fonction du coût des travaux, de ce que nous allons réaliser précisément, etc.

Avec le projet d’immeuble Canopée à La Baule, vous lancez-vous également en interne dans l’activité hôtelière ?

Des hôtels, nous en avons construit sur plusieurs territoires jusqu’à présent, mais en concédant ensuite leur exploitation. Là, nous créons une véritable filiale hôtellerie du groupe Giboire qui va exploiter des établissements. Nous commençons par un hôtel à La Baule sur un emplacement de qualité, dans une ville de qualité et avec un immeuble qui sera vraiment de qualité. Plutôt que de céder un actif aussi fort à un groupe hôtelier, nous allons l’exploiter et jouer ainsi une carte un peu singulière. Car il s’agit aussi de convaincre des maires que nous pouvons les accompagner du début à la fin. Giboire va construire et exploiter l’hôtel. Mais c’est aussi Giboire qui peut être le syndic de votre immeuble. Nous ne nous cachons pas derrière un autre interlocuteur, nous donnons des gages.

Avez-vous un objectif numéraire d’ouvertures d’hôtels ?

Non, nous n’avons pas d’objectif. Nous marchons par opportunité, à l’emplacement. Nous sommes un promoteur immobilier peut être un peu différent d’autres, qui sont cotés en Bourse. Grâce à notre actionnariat familial, nous n’avons pas d’objectif en nombre d’immeubles, de chiffre d’affaires, ou de rentabilité dans l’hôtellerie. Il y aura d’autres hôtels que celui de La Baule, mais c’est vraiment en fonction de la qualité des emplacements et des projets que nous y irons ou pas.

Justement, concernant le rachat du cabinet nantais de Baudinière immobilier par votre filiale Maestro syndic : était-ce une opportunité ou une question de stratégie ?

C’est un mélange des deux puisque, historiquement, nous n’étions pas syndics. Nous avons racheté un premier portefeuille à Rennes et ensuite nous avons choisi de développer l’activité au niveau du groupe. À Nantes, nous avons acquis un premier cabinet de syndic, Demare Beaulieu en 2022. Puis, effectivement, le cabinet de Baudinière récemment, mi-octobre (soit 6 600 lots de syndic gérés désormais, NDLR). Nous souhaitons accompagner un client sur presque toute sa vie immobilière, de A à Z : gérer son appartement, être son syndic, lui vendre un appartement, lui vendre ou lui louer des bureaux, le neuf, etc.

Le rachat du nantais de Baudinière, est un achat d’actif, mais aussi un regroupement de vos bureaux rue de Strasbourg. Pourquoi ?

Nous regroupons effectivement nos équipes qui étaient sur trois sites différents, avec Demare Beaulieu, car ce n’était plus vivable à terme. Donc, dans un esprit d’unité, de synergie, nous faisons le choix de rassembler nos équipes destinées au syndic au sein de notre immeuble de Nantes où nous avons déjà nos équipes promotion. Pour les clients, il y a ainsi plusieurs solutions dans les mêmes locaux. Cela donne de la visibilité au groupe. Nous allons aussi ouvrir en 2024 une agence immobilière de 170 m², à 300 mètres de là, rue de l’Hôtel de Ville. Toujours avec le triptyque vente, gestion et syndic. Le contexte est compliqué, mais c’est une manière de montrer que nous croyons en l’avenir.

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