Sarthe
WeTradeLocal : "Le numérique doit se mettre au service de modèles responsables"
Interview Sarthe # Agriculture

Chloé Rossignol co-fondatrice et DG de WeTradeLocal - Fleurs d’Ici "Le numérique doit se mettre au service de modèles responsables"

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La start-up sarthoise WeTradeLocal développe une plateforme d’e-commerce écoresponsable via sa marque Fleurs d’ici. En 2024, elle va ouvrir son activité aux produits alimentaires. Chloé Rossignol, sa fondatrice, apportera sa vision du numérique responsable lors de la soirée Connect le 26 juin.

"Fleurs d’ici commercialise 100 % de produits français, alors que moins de 10 % des fleurs vendues en France sont produites sur notre territoire", explique Chloé Rossignol, fondatrice de WeTradeLocal — Photo : Guillaume Roujas

Mi-2021, We Trade Local avait levé 5,5 millions d’euros et ambitionnait d’atteindre un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros. Où en êtes-vous aujourd’hui ?

La levée de fonds s’est achevée fin 2021 à 10 millions d’euros. Cette levée de fonds nous a permis de créer notre solution numérique dédiée au commerce local de fleurs afin qu’il puisse passer à l’échelle supérieure. L’offre locale existe, et n’est pas plus chère, mais elle se heurte à la complexité des échanges de marchandises, liées aux nombreuses petites transactions. Aujourd’hui, nous travaillons dans toute la France, mettant en relation des fleuristes avec des dizaines de milliers de clients en B to C, et nous travaillons aussi pour une centaine de gros clients institutionnels ainsi qu'avec une centaine d’artisans livreurs de toutes tailles. Notre entreprise, basée au Mans et à Paris, emploie 25 personnes. Nous ne communiquons plus sur notre chiffre d’affaires.

Votre offre a-t-elle évolué ?

Oui, fin 2022-début 2023, nous avons lancé un nouveau service, Fleurs d’ici pro, pour mettre en relation les producteurs de fleurs et les artisans. 500 fleuristes l’utilisent déjà. Nous traitons ainsi l’ensemble de la chaîne de valeur, du produit brut au produit transformé. Cela permet, en outre, la traçabilité complète du produit.

Jusqu’à aujourd’hui, nous avons finalisé l’architecture complète de notre outil pour gérer tous ces flux. L’enjeu maintenant est de changer d'échelle pour les produits agroalimentaires. Cela nécessitera peu d’adaptation. Transporter un bouquet ou une soupe fait peu de différences. Dans la grande distribution, seuls 2 % des produits sont locaux (d’un rayon de 150 km) alors que 90 % de la population est demandeuse. Or, aujourd’hui, les logiciels d’achats ne sont pas adaptés au local. Pour un gros acteur, il est difficile de gérer la complexité du local. Notre outil le permettra. Des tests sont en cours, nous espérons démarrer officiellement cette activité en janvier 2024.

Vous témoignerez à la soirée Connect le 26 juin. Le numérique est le moteur de votre activité. Comment le rendre responsable ?

D’abord, le numérique responsable, c’est du numérique au service de modèles responsables. Nous nous mettons au service de l’économie réelle, pour développer l’approvisionnement local. Fleurs d’ici commercialise 100 % de produits français, alors que moins de 10 % des fleurs vendues en France sont produites sur notre territoire. Notre solution permet de réduire l’empreinte carbone, en évitant de stocker dans des entrepôts et donc en évitant ainsi du transport depuis ces entrepôts. Ensuite, nous faisons attention à notre empreinte carbone, nous stockons nos données en France et pas aux États-Unis, par exemple. Nous menons un travail d’hygiène en compressant au maximum les photos et données que nous utilisons. Enfin, nous veillons à ne transmettre nos informations qu’aux personnes qui en ont besoin, au bon moment, pour ne pas alourdir inutilement les serveurs.

Soirée Connect, lundi 26 juin, 18 h – 20 h, à l’Abbaye Royale de l’Epau, organisé par la Ruche Numérique de la CCI Le Mans Sarthe et Le Mans Développement.

Sarthe # Agriculture # Agroalimentaire # E-commerce # Informatique