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VoltAero cherche encore à financer ses avions hybrides
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VoltAero cherche encore à financer ses avions hybrides

Financer l’industrialisation de son premier modèle d’avion hybride, c’est l’obsession actuelle de Jean Botti, PDG de Voltaero. La société rochelaise, née en 2017, a besoin de 32 millions d’euros pour passer cette étape charnière. Faute de soutien national, elle va chercher ses financements ailleurs.

Les avions de Voltaero mêlent l’électrique et le thermique — Photo : Voltaero

La start-up industrielle Voltaero démarre à Rochefort les travaux de l’usine d’assemblage de ses modèles d’aviation générale hybrides pour y emménager fin 2023 et produire 150 avions par an "en vitesse de croisière". Faute, pour l’heure, de financements nationaux, elle tape à d’autres portes. Elle a récemment bouclé la première étape (sans en dévoiler le montant), auprès de l’industriel italien Tesi, d’un tour de table de 32 millions d’euros. Ce premier "investisseur stratégique", non content d’entrer au capital, va fabriquer la cellule prototype du modèle quatre places Cassio 330, dont les premières livraisons sont prévues en 2024. "Nous sommes obligés d’aller chercher des investisseurs à l’étranger car c’est très difficile en France, où il y a une certaine frilosité", se désole l’ancien directeur de l’innovation d’Airbus.

Partenaires européens

Lauréat du Green Deal européen, Voltaero a reçu un premier financement de 2,1 millions d’euros et pourrait toucher 11 millions supplémentaires, à condition de trouver une somme équivalente en investisseurs privés. La société s’est séparée il y a quelques mois du fonds russe SSC, divorce conditionné au déblocage des capitaux de Bruxelles. "Les seuls actionnaires sont désormais les trois cofondateurs et Tesi. Ce retrait facilite grandement l’approche d’autres investisseurs", assure Jean Botti.

En décembre, Voltaero a été retenu comme candidat par Air New Zealand pour le programme "Mission Next Gen Aircraft", visant à développer des nouveaux modèles d’avions innovants. Ciblant des marchés d’aviation régionale, d’affaires ou le transport de marchandises, de biens ou de malades, les trois modèles Cassio, conçus comme des "air taxis", promettent un vol 100 % électrique en dessous de 150 kilomètres. Un choix stratégique à court terme face à d’autres solutions aux arrivées plus lointaines.

Ligne de vol

Pour autant, pas question d’envisager un départ de Nouvelle-Aquitaine. "Nos connaissances se sont développées ici, on a un réseau et une certaine flexibilité. Et on veut faire quelque chose pour la France, qui est inexistante en aviation générale alors que c’est la deuxième puissance aéronautique au monde après les États-Unis".

En plus d’un "vol de démonstration avec deux entreprises majeures" programmé au printemps, la société fera aussi voler son prototype Cassio 1 pour la première fois au salon du Bourget en juin. "C’est l’année du concret pour ce salon. Nous y allons pour montrer que nous ne sommes plus dans la phase de recherche". Pour la suite, le PDG est déjà au travail sur "des partenariats stratégiques aux États-Unis et en Asie, avec des entreprises qui pourront fabriquer les avions localement".

Associé à Safran pour la fabrication de ses moteurs, Voltaero devrait contractualiser ses premières commandes fermes en 2023. "Lorsque l’usine sera montée, nous aurons besoin de 150 personnes. Nous avons déjà plus de 200 précommandes. Ne pas être capable de se financer à la maison, c’est assez dingue". La start-up espère boucler son tour de table à la fin du premier trimestre 2023.

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