Finistère
Visite d'Édouard Philippe à Plomodiern : Un débat « explosif » autour de l’emploi et chômage
Finistère # Ressources humaines

Visite d'Édouard Philippe à Plomodiern : Un débat « explosif » autour de l’emploi et chômage

S'abonner

Chefs de PME et artisans étaient invités à rencontrer le Premier ministre, le 15 février, à Plomodiern, dans le cadre du Grand Débat national. La difficulté à recruter était au cœur des préoccupations des intervenants. Compte-rendu.

— Photo : © Emmanuelle Genoud

Ils étaient une soixantaine d’élus, artisans ou patrons de PME à attendre le Premier ministre, Édouard Philippe et le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, le 15 février, à Plomodiern. Organisé dans le cadre du Grand débat national, l’échange a eu lieu sous forme de questions-réponses dans une atmosphère sérieuse et détendue.
Si des questions sur le possible remplacement du fioul par du colza ou du gaz de schiste, ou sur les modalités complexes d’exportation de pièces détachées pouvant servir à la construction de matériel militaire ont été abordées par certains, la difficulté à recruter était au cœur des préoccupations des intervenants.

Les possibles « contreparties »

Plusieurs chefs d’entreprise ont été invités à poser leurs questions. Parmi eux, Philippe Gastoud, gérant de l’entreprise Breizelec (80 salariés, CA N.C.), a été l’un des premiers à faire des propositions au chef de l’exécutif sur les thèmes de la formation et d’emploi. Il a notamment souligné sa difficulté à trouver des salariés expérimentés.

Philippe Gastoud, gérant de l’entreprise Breizelec dans le Finistère, pose une question au Premier ministre lors du débat à Plomodiern le 15 février 2019 — Photo : © Emmanuelle Genoud

Il a proposé au Premier ministre de pouvoir embaucher un chômeur pendant deux ans et de lui verser un complément de salaire, en plus de ses indemnités chômage qu’il continuerait à toucher pendant cette période : « Cela lui permettrait de se former, de gagner plus et d’acquérir une expérience. Tout cela en baissant les coûts de l’entreprise et en ne coûtant pas plus cher à l’État ». Quelques questions/réponses plus tard, le Premier ministre a rebondi sur le sujet, en ouvrant le débat sur de possibles « contreparties » demandées aux chômeurs pour reprendre le chemin de l’emploi. Un débat qu’il a aussitôt qualifié d’« explosif », terme qui a retenu toute l’attention des médias. Bien que n’ayant pas exactement abordé la question sous cet angle, Philippe Gastoud a apprécié l’échange : « Le Premier ministre nous a écoutés et donné l’impression qu’il comprenait de quoi l’on parlait. Qu’il vienne pour la première fois dans des communes rurales, c’est important pour nous. »

« Il connaissait bien ses dossiers »

Même son de cloche chez Laurent Simon, responsable de l’Intermarché de Plomodiern. Il avait aussi interpellé Édouard Philippe sur sa difficulté à recruter. « Certains gagnent plus à rester à la maison qu’à venir travailler. Des gens refusent des CDI, pour toucher une prime de précarité. On a les bras qui en tombent », expliquait-il pendant le débat. Le Premier ministre a en effet répondu qu’il fallait casser cette logique en augmentant le pouvoir d’achat des actifs et ne pas « favoriser un retour à l’emploi très précaire et répété ». Il a affirmé qu’il regarderait de plus près la problématique de l’abandon de poste, qualifié de « pas raisonnable ».

« Ses réponses étaient constructives, il connaissait très bien ses dossiers », commentait Laurent Simon, à la fin de l’échange de presque deux heures. « Il est conscient de nos attentes, notamment sur le chômage. Il faut que les salariés gagnent plus à travailler et qu’ils aient envie de travailler. Même si, attention, il y a aussi des gens qui sont dans de grandes difficultés », concluait-il.

Finistère # Ressources humaines
Dans le même dossier
Grand débat national : ce que veulent les patrons