L’écologie serait donc la priorité numéro un des patrons nantais. C’est le résultat surprenant du Grand débat national organisé par la CCI Nantes-Saint-Nazaire et le Medef 44. Plus de 800 entrepreneurs de Loire-Atlantique ont répondu au questionnaire envoyé par la Chambre de commerce. Ce dernier compilait les très nombreuses propositions faites alors par les élus de la CCI et les acteurs du territoire, lors du débat organisé le 25 janvier dernier. Les 15 000 ressortissants de la CCI devaient classer par ordre de priorité les propositions jugées les plus capitales.
Favoriser les circuits courts
Et la mesure qui récolte le plus de suffrages, à près de 95 %, est celle qui veut favoriser le local, les circuits courts, que ce soit pour les matières premières, mais aussi pour la transformation ou la distribution. « Notre tissu économique regorge de savoir-faire qu’il convient de valoriser. Les circuits courts doivent être encouragés, car porteurs d’emplois et vertueux en matière d’impact environnemental », précise la CCI Nantes-Saint Nazaire.
Tester des horaires décalés à Nantes
Sensibles à leur impact sur le territoire, les entrepreneurs veulent encourager le télétravail et les horaires décalés dans les entreprises, afin de fluidifier le trafic routier et la mobilité. Le président de la CCI Nantes-Saint-Nazaire Yann Trichard envisage de proposer aux élus locaux de mettre en place un test, avec les écoles et l’Université de Nantes : « Pourquoi ne pas tenter des horaires de rentrée et de sortie d’école décalées selon les secteurs, afin d’éviter le rush de 8 heures et celui de 18 heures ? », propose-t-il. « C’est une logique globale qu’il faut mettre en place », ajoute Yann Trichard.
Fiscalité : un dossier administratif unique et plus de bienveillance
Côté fiscalité, l’autre grand sujet abordé par les entrepreneurs, l’ISF n’apparaît pas du tout comme un sujet prioritaire. Les patrons de Loire-Atlantique se disent plutôt sensibles, à 89 %, à ce que le revenu global de celui qui travaille soit supérieur à celui qui est subventionné.
Autres sujets fiscaux retenus : favoriser l’harmonisation fiscale et sociale à l’échelle européenne et réduire les dépenses publiques, en fixant un seuil maximal en pourcentage du PIB. Les entrepreneurs réclament aussi des relations simplifiées avec l’administration, en mettant en place un dossier administratif unique pour les entreprises. Ils réclament aussi, à 85,8 %, plus de bienveillance, en demandant de la part de l’État de promouvoir la médiation lors des contentieux entreprises/administration.
Politique migratoire choisie et stage obligatoire pour les élus
Autres mesures plébiscitées : imposer un stage de trois jours en entreprise pour les élus et les étudiants. Les chefs d’entreprise demandent aussi une politique migratoire orientée autour des besoins en main-d’œuvre. En clair : ils veulent pouvoir embaucher des migrants qualifiés pour répondre à leurs besoins urgents de recrutement. « Il faudrait mettre en place une politique migratoire choisie, comme au Canada. On est prêt à embaucher des migrants choisis, qualifiés », précise Yann Trichard.
Ces douze propositions ont été envoyées aux dix députés de Loire-Atlantique, ainsi qu'à la Préfecture. Elles ont aussi été déposées sur la plateforme du Grand débat national et relayées au bureau du Medef national.