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Usave, à la rescousse des invendus non-alimentaires
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Usave, à la rescousse des invendus non-alimentaires

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La jeune entreprise lilloise Usave déploie une application permettant aux enseignes d’écouler facilement leurs invendus auprès des particuliers. Après de premiers partenariats dans la région, elle étend son réseau en France.

Lukas Liénard (à gauche) et Raphaël Lopez ont co-fondé Usave, une application permettant aux enseignes d’écouler facilement leurs invendus — Photo : Usave

Une huile cosmétique, un smartphone ou une trancheuse à jambon, neufs et à prix cassé, à saisir à quelques kilomètres de chez soi… c’est l’offre, aussi hétéroclite qu’alléchante, qu’on retrouve sur l’application Usave. Développée par la start-up du même nom, créée en janvier 2023 à Lille, elle permet aux enseignes, grandes chaînes comme magasins indépendants, d’écouler leurs invendus et stocks dormants, exclusivement non-alimentaires, auprès de particuliers. Un arrangement gagnant-gagnant, assure Lukas Liénard, co-fondateur, avec Raphaël Lopez, de la start-up, basée à Blanchemaille à Roubaix.

"Les invendus représentent un coût important pour les enseignes. Selon les cas, on parle de 10 000 à 500 000 euros d’invendus qui dorment dans les stocks des magasins, leur coûtent en trésorerie tout en perdant peu à peu de la valeur, et prennent de la place de stockage. S’en débarrasser est coûteux d’un point de vue logistique et environnemental, notamment pour les textiles qui sont envoyés au bout du monde pour finir dans la nature… Notre proposition, c’est de transformer ces invendus en chiffre d’affaires et en trafic magasin, en faisant venir des clients qui vont découvrir l’enseigne en même temps qu’ils viennent chercher leurs produits", présente Lukas Liénard.

Rapide et rentable

En quelques clics, une fiche produit peut être créée sur l’appli, et rendue visible aux acheteurs potentiels alentour. Ces derniers réservent en ligne les produits qui les intéressent, et viennent les chercher en magasin. "Le process est optimisé, pour prendre le moins de temps possible aux équipes des magasins. De toute façon, c’est un travail qui est souvent déjà effectué par les salariés, un certain nombre de points de vente tente déjà d’écouler des invendus sur des sites d’annonces. Mais ils se retrouvent un peu noyés, en concurrence avec des produits d’occasion vendus par des particuliers. Ça n’a pas grand-chose à voir", estime Lukas Liénard. Gratuit pour les acheteurs, le service est accessible sur abonnement pour les vendeurs. Usave touche aussi un pourcentage sur chaque transaction.

Revendiquant une centaine de points de vente partenaires dans la région, et plusieurs dizaines de milliers de téléchargements de son appli, Usave s’est fait un allié de poids en signant un accord avec Carrefour dans les Hauts-de-France, fin 2023. Une vingtaine de magasins sont déjà actifs sur l’application, testée également par d’autres grandes enseignes, comme Saint Maclou, Leclerc, ou le groupe IdKids. Avec des résultats prometteurs, assure Lukas Liénard.

Ouvrir de nouvelles zones

"En 2023, nous avons pu prouver à nos partenaires que l’application fonctionne bien, trouve son public et leur apporte effectivement des ventes. Nous nous apprêtons donc à passer à une phase d’accélération, en ouvrant de nouvelles zones en France. Nous allons commencer par Rennes et Nantes, d’ici la fin février, avec un groupe multi-enseignes avec lequel nous travaillons déjà dans le Nord", détaille le CEO. C’est la région parisienne qui est visée pour avril, avec l’objectif, fin 2024, d’avoir ouvert plusieurs grandes métropoles. Dans cette optique, Usave prépare une levée de fonds, qui devrait lui permettre de recruter des commerciaux dans le courant de l’été. Avant de se donner, d’ici trois ans, une dimension européenne en attaquant les marchés du Benelux puis des grands pays européens, se projette Lukas Liénard.

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