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Une nouvelle plateforme facilite le prêt de main-d’œuvre des grands groupes vers les start-up
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Une nouvelle plateforme facilite le prêt de main-d’œuvre des grands groupes vers les start-up

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Les jeunes pousses de la deeptech et les start-up industrielles peuvent désormais publier leurs besoins en compétences sur une plateforme web destinée aux services RH des grands groupes. Et ainsi attirer des profils d’experts pour des missions ponctuelles, pouvant durer jusqu’à deux ans.

La loi autorise les salariés des sociétés de plus de 5 000 personnes à exercer de façon temporaire dans une autre entreprise — Photo : Yakobchuk Olena

Pour favoriser le transfert de compétences entre les grands groupes et les start-up françaises, une nouvelle plateforme web vient de voir le jour. Précisément sur la page "mercato" du site lesdeeptech.fr. Libre aux jeunes pousses d’y publier leurs besoins et aux grandes entreprises d’y répondre en mettant à disposition des salariés volontaires et expérimentés dans une foule de domaines (financement, RH, réglementation, process industriels…), pour une durée variable allant de quelques jours à deux ans au maximum.

Lancée conjointement par Bpifrance et l’organisation professionnelle France Industrie, cette initiative s’appuie sur la loi régissant le prêt de main-d’œuvre. Celle-ci autorise les salariés des sociétés de plus de 5 000 personnes à exercer de façon temporaire dans une autre entreprise, avec la garantie de pouvoir revenir à leur position d’origine à l’expiration du prêt.

Deeptech et start-up industrielles ciblées

Pour l’instant, la plateforme s’adresse d’abord aux deeptech, ces entreprises ou laboratoires de recherche qui réalisent des innovations de rupture. Et s’adresse également aux start-up industrielles. "Ce dispositif a vocation à s’étendre à d’autres secteurs à l’avenir : fintech, assurtech, etc.", estime Jean-Philippe Thierry, directeur innovation chez France Industrie.

Réussir la phase d’industrialisation

Côté start-up, l’intérêt est multiple. Il s’agit bien sûr d’acquérir des compétences manquantes. "En particulier pour les start-up qui arrivent en phase d’industrialisation et qui doivent développer leur business. Car elles ont besoin d’experts capables de mettre en place une usine ou de nouveaux process, autrement dit des profils qu’on retrouve plus facilement dans une grande entreprise… Et des profils généralement éloignés de celui des chercheurs et scientifiques qui constituent le gros des créateurs de deeptech", détaille Jean-Philippe Thierry.

Des profils expérimentés à moindre coût

Un transfert de compétences, qui plus est, à moindre coût. Car si la jeune pousse et le groupe se mettent d’accord entre eux sur la prise en charge du salarié détaché, l’idée est que la start-up ne débourse pas l’intégralité de la rémunération. "On recommande plutôt un financement à 50/50, c’est la philosophie du dispositif", indique Jean-Philippe Thierry. France Industrie et Bpifrance évoquent même la possibilité "d’une prise en charge complète pour les placements courts". À noter que le salarié concerné conserve sa rémunération initiale lors de la mission.

Plonger dans l’univers des start-up

Le groupe partenaire enregistre lui aussi "un retour sur investissement", assure le directeur innovation de France Industrie. Ce dernier qualifie cette expérience de formatrice pour acquérir de nouvelles compétences et même de "vis ma vie d’entrepreneur" pour les collaborateurs des grands groupes, qui peuvent parfois "activement participer à la direction d’une entreprise à cette occasion". Pour l’entreprise prêteuse, c’est aussi un moyen de s’engager, d’approcher de nouvelles technologies, mais aussi de découvrir des start-up avec qui travailler ou dans lesquelles investir… Ce dispositif s’inscrit au cœur du Plan Deeptech déployé par Bpifrance, qui vise la création annuelle de 500 start-up deeptech et 50 sites industriels d’ici 2030.

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