Une filière alsacienne très visible au salon du Bourget
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Une filière alsacienne très visible au salon du Bourget

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Un stand collectif de 18 entreprises réunies sous la bannière Alsace et six entreprises disposant de leur propre stand : l'aéronautique est en plein développement en Alsace et l'a montré durant le Bourget, salon de référence de la filière.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Le savoir-faire alsacien figurait parmi les compétences exposées à l'occasion du salon du Bourget, événement de référence de la filière aéronautique qui s'est tenu du 15 au 21 juin dernier. 24 entreprises régionales ont répondu présentes, dont 18 réunies au sein d'un stand collectif de 280 m² porté par la CCI d'Alsace. « C'est notre troisième participation collective au Bourget. Jamais l'Alsace n'aura connu une aussi forte présence sur ce salon, ce qui démontre que cette filière de pointe est en plein développement dans notre région », estime Jacques Meyer, responsable Salons professionnels pour la CCI Alsace. Et le bilan est bon : « On sent la reprise économique dans l'aéronautique, il y avait beaucoup de monde comparé aux éditions précédentes et on disposait d'un grand espace très bien placé », estime Christine Reinherr, conseillère industrie à la CCI d'Alsace et animatrice de l'association Aéro-Alsace, qui fédère les entreprises de la filière dans la région.

Les Alsaciens sont repartis « avec beaucoup de contacts qualifiés et certains vont être parrainés pour rejoindre le Gifas, groupement de l'industrie française de l'aéronautique et du spatial », se félicite Christine Reinherr.

Pas un lieu de prospection

C'est déjà le cas pour Beam. Une start-up strasbourgeoise (8 salariés, CA 2014 : 330.000€) qui conçoit et commercialise une machine de fabrication additive par impression 3D laser métallique inédite. « Nous travaillons déjà pour les grands donneurs d'ordre de la filière tels que Pratt & Whitney ou Safran, qui vient de nous commander une machine », annonce son P-dg, Emmanuel Laubriat. Participer au Bourget représente pour l'entreprise « la consécration après trois ans de prospection » dans le monde de l'aéronautique ».

Pour elle comme pour la plupart des entreprises présentes, ce salon est plus l'occasion de voir ses clients qu'un outil de prospection. « Tous nos clients y sont, confirme Christian Andlaeur, directeur de Zoller France, filiale d'un fabricant allemand de matériels de réglage et de contrôle basée à Lingolsheim (CA 2014: 3 M€, 7 salariés). C'est notre première participation au Bourget et cela a été rendu possible grâce au stand collectif Alsace, qui proposait un espace à un budget intéressant pour une petite entreprise comme la nôtre », ajoute-t-il.

Bientôt un rapprochement avec le cluster lorrain ?

Seul aspect plus mitigé selon Christine Reinherr : les échanges espérés entre Aéro-Alsace et le cluster lorrain Aériades, en vue d'un rapprochement, dans le contexte de la future grande région, n'ont pas eu lieu. « D'autres régions comme Rhône-Alpes présentaient déjà des stands communs », regrette-t-elle.

L'association espère des synergies avec le voisin lorrain, qui bénéficie sur son territoire de locomotives telles que Albany et Safran. Qui est également présent en Alsace via Messier Bugatti-Dowty, à Molsheim. La région compte aussi ses acteurs de poids, tels que Clemessy (usine à Neuf-Brisach) ou EFFBE (à Habsheim), des sociétés qui ont contribué au lancement d'Aéro-Alsace en 2011, portée par la CCI Alsace, le Cahr et l'Adira.

Une filière en croissance

La filière aéronautique commence à peser économiquement dans la région. Elle représente 150 entreprises et plus de 4.000 emplois, pour un chiffre d'affaires global dépassant le milliard d'euros. Une des spécificités locales est l'expertise d'un certain nombre d'entreprises (telles que Jet Aviation), dans l'aménagement d'avions privés, autour de l'Euroairport de Bâle-Mulhouse, qui est aujourd'hui le troisième pôle mondial pour l'aménagement intérieur et la maintenance d'aéronefs privés.

« Les autres sont pour la plupart des sous-traitants en mécanique, électronique ou informatique, des bureaux d'étude ou des sociétés de mesures qui réalisent en moyenne 20 % de leur chiffre d'affaires dans l'aéronautique », indique Christine Reinherr. Le frein principal à leur développement dans cette filière « est principalement le manque de certifications demandées par les grands donneurs d'ordre », précise-t-elle.

Une entreprise telle que Mecasem, également présente au Bourget, est à ce titre exemplaire. La PME d'Ostwald (CA 2013 : 10,5 M€, 115 salariés), spécialisée dans les tests et mesures, a obtenu l'accréditation Nadcap, qui fait référence dans l'aéronautique, pour les contrôles non destructifs. Lors du Bourget, elle a annoncé vouloir étendre cette année l'agrément à ses autres sections de laboratoire.

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