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La filière brassicole alsacienne s’organise pour devenir une destination touristique
Alsace # Agroalimentaire # Attractivité

La filière brassicole alsacienne s’organise pour devenir une destination touristique

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L’Alsace cherche à se faire connaître en tant que terre brassicole. Avec l’appui de l’agence de développement Alsace destination tourisme (ADT), la filière réunie sous le syndicat Brasseurs d’Alsace entend également réaffirmer son leadership sur le marché français.

La filière brassicole d’Alsace s’est réunie lors de la Foire européenne de Strasbourg — Photo : Anne Milloux

Première région productrice de bière en France, l’Alsace aimerait le faire savoir et surtout le rester. Depuis 2020, la filière brassicole s’est rapprochée de l’agence de développement Alsace destination tourisme (ADT) pour faire de sa tradition séculaire une destination touristique à part entière. D’autant plus que la bière est, depuis 2022, la boisson alcoolisée préférée des Français, selon le baromètre Sowine/Dynata. Le développement des brasseries artisanales et autres microbrasseries n’y est sans doute pas pour rien. En Alsace, on dénombre aujourd’hui une centaine de producteurs auxquels s’ajoutent les producteurs de malt et de houblon qui fournissent le gros de la production nationale.

Un capital historique à dépoussiérer

Réunie sous le syndicat Brasseurs d’Alsace, la filière se réorganise pour tenter de contrer l’émergence de nouveaux territoires brassicoles. En effet, la part de la production alsacienne est désormais de 50 % sur le marché national contre 70 % il y a une vingtaine d’années. "On a un capital historique fort mais il faut le dépoussiérer", indique Dominique Baudendistel, président de Brasseurs d’Alsace et de la Brasserie Licorne (CA : 80,5 millions d’euros ; environ 160 salariés).

La fête de la bière de Schiltigheim sous pavillon Brasseurs d’Alsace

La filière a retenu deux principaux axes de développement. Il s’agit d’abord de

fédérer autour d’événements destinés au grand public. Dès 2024, la traditionnelle fête de la bière de Schiltigheim (Bas-Rhin) passera sous pavillon Brasseurs d’Alsace et sera pilotée par la brasserie Storig. L’événement "Au gré des bières", qui réunit une vingtaine de brasseurs sur la place du Château à Strasbourg, deviendra bisannuel.

Générer du trafic touristique dans les brasseries

Deuxième axe de travail : plancher sur l’identité brassicole alsacienne. D’ici la fin de l’année, un groupe de travail va être constitué pour rédiger un cahier des charges et définir un budget afin de positionner le territoire en tant que terre brassicole avec le concours d’Alsace destination tourisme. "Nous souhaitons faire de l’Alsace une terre de bières et lui redonner ses lettres de noblesse. En développant la notoriété de la filière brassicole et en générant du trafic dans les brasseries", souligne Marc Levy, directeur général d’ADT. L’agence a réalisé un premier état des lieux sur l’offre existante : si les familles composent l’essentiel des "brassi-touristes", devant les groupes d’amis et les couples, leurs motivations sont de "déguster des bières locales", "d’approfondir leurs connaissances" et de "visiter les sites de production". L’étude révèle également que ces visiteurs dépensent en moyenne 133,89 euros par jour et par personne.

La filière espère être exempte de licence

Dans un premier temps, l’ADT va concevoir de nouveaux circuits vélos sur le thème de la bière en complément des trois itinéraires qui existent déjà dans le Bas-Rhin. Le concept de "biergarten" va également être valorisé et un partenariat avec une école de management de Strasbourg noué dans le but de proposer des outils et des conseils à la filière. Mais cette dernière souhaiterait déjà être sur un pied d’égalité que la filière viticole dispensée de licence pour vendre sa production. Un texte de loi a été déposé en ce sens au début de l’été par Jean-Pierre Decool, sénateur du Nord.

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