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Meteor, la brasserie familiale qui reste indépendante depuis 1640
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Meteor, la brasserie familiale qui reste indépendante depuis 1640

Farouchement indépendante et toujours familiale depuis sa création en 1640, la brasserie alsacienne Meteor a traversé les siècles. Et conservé sa fraîcheur. À l’image de son PDG Édouard Haag, 38 ans et représentant la huitième génération aux commandes, qui compte installer la marque sur le plan national.

Édouard Haag incarne la huitième génération à la tête de la brasserie Meteor — Photo : Steeve Josch

En début d’année, la brasserie alsacienne Meteor intégrait "La Consigne pour Réemploi", consortium multidistributeurs (Système U et E. Leclerc) et multimarques (Coca-Cola, Perrier, Pago, Vittel…) dans le but de relancer la consigne des emballages réemployables en Île-de-France. Cette initiative a pour vocation d’être étendue à l’ensemble du territoire et à embarquer d’autres acteurs dans un mouvement dont Meteor fait figure de pionnier. Meteor a recours à la consigne depuis 1890 et l’arrivée des premières bouteilles en verre qui ont remplacé les tonneaux à Hochfelden (Bas-Rhin) où la brasserie a été fondée en 1640 et garde son siège social.

Meteor persiste et consigne

"Elles coûtaient tellement cher que nos anciens n’ont jamais eu l’idée de les briser, pour les refondre et faire de nouvelles bouteilles. Elles étaient récupérées et lavées, c’était le début de la consigne", rappelle Édouard Haag, PDG de la brasserie. Un système qui perdure encore en Alsace via un réseau de 200 points de vente et donc de collecte où chaque bouteille en verre effectue une vingtaine de rotations.

"Mes parents ne m’ont jamais mis la pression"

Âgé de 38 ans, Édouard Haag incarne la huitième génération de brasseurs depuis sa prise de fonctions en 2018, quatre ans après avoir intégré l’entreprise familiale. "Sans mauvais jeu de mots, mes parents ne m’ont jamais mis la pression", s’amuse le diplômé de l’école supérieure de commerce de Paris qui a travaillé à Londres, au Mexique et à San Francisco avant de regagner le nord de l’Alsace. L'entreprise emploie aujourd'hui 300 salariés et totalise 100 millions d'euros de chiffre d'affaires en comptant sa filiale MD Boissons, distributeur et grossiste établi à Bernolsheim (Bas-Rhin).

Pour l'anecdote historique, c'est en 1925 que la brasserie a opté pour le nom de Meteor, qui renvoie à la fois à Martin Metzger, qui racheta l'entreprise en 1840 avant que sa fille n'épouse Louis Haag en 1898, ainsi qu'à l'or et à l'astronomie, une autre passion de la famille.

Se targuant d'être la plus vieille brasserie de France et l’une des rares à être encore familiale et indépendante, elle occupe une place privilégiée auprès des amateurs de bière.

Une indépendance à toute épreuve

"On s’est toujours battus pour défendre un certain modèle à un moment où les brasseries fermaient les unes après les autres", témoigne Édouard Haag en référence à la période allant de 1980 à 2010 où le marché de la bière a perdu 30 % de volume et ne concernait plus qu’une quinzaine d’acteurs en France. "Cela n’a pas toujours été simple de résister aux sirènes. Mais on a toujours su que si on vendait, c’était la mort d’un site, la fin d’une histoire, d’un savoir-faire. Ce qui aurait été insupportable, poursuit-il. Cela nous a donné de l’énergie pour nous battre et rester fidèle à nos valeurs en faisant des bières de qualité."

Heureusement, le marché brassicole mousse à nouveau depuis une dizaine d’années. Dans ce paysage fraîchement recomposé, Meteor fait figure d’Ovni, selon Édouard Haag, "par sa taille intermédiaire entre des multinationales qui ont des moyens financiers hors normes et des brasseries artisanales très inventives". Une dynamique sur laquelle l’iconique marque alsacienne surfe avec créativité.

Des investissements à Hochfelden

Côté production, la brasserie a investi un million d'euros en début d'année dans une nouvelle levurerie qui lui permet de gérer plusieurs souches de levure différentes et d'avoir une offre de plus en plus élargie comme la Meteor cerise, qui vient d'arriver dans les rayons de la grande distribution. Elle travaille en outre à l'élaboration d'une bière sans alcool.

20 000 visiteurs par an à la Villa Meteor

Autre exemple de créativité, la Villa Meteor offre depuis 2017 un circuit de visite chez le brasseur, qui attire désormais 20 000 visiteurs par an à la découverte des secrets de fabrication de la bière et la riche histoire de Meteor. Le site d’Hochfelden a même valeur d’exemple pour Alsace Destination Tourisme (ADT) qui assure le développement et la promotion touristique de la région et planche actuellement sur le concept de tourisme brassicole en complément de la célèbre Route des vins d'Alsace.

Un concept de brasserie duplicable dans d’autres villes

En centre-ville de Strasbourg, Meteor possède depuis 2019 une autre vitrine avec son propre restaurant brasserie, qui s’étale sur 1 200 m2 et dispose de deux terrasses. "Le Meteor", concept imaginé avec le groupe strasbourgeois Faktory, cartonne. "On réfléchit à le dupliquer dans d’autres grandes villes de France pour 2025 même si nous n’avons pas vocation à en faire une chaîne", indique Édouard Haag dont l’ambition est de faire rayonner Meteor au plan national. Sept personnes ont ainsi renforcé les équipes commerciales de l'entreprise pour diffuser sa gamme de produits à Nantes, Bordeaux, Lyon et Marseille. Après près de 400 ans d'existence, la brasserie alsacienne a encore de l’avenir devant elle.

Bas-Rhin # Agroalimentaire # PME # RSE # Investissement industriel # Commercial # Made in France
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