Transition écologique : les entreprises peinent à se mettre à l'écoconception
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Transition écologique : les entreprises peinent à se mettre à l'écoconception

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À l’heure de la transition écologique, l’écoconception devrait avoir un bel avenir devant elle. Las, cette approche reste encore méconnue dans les entreprises, ou alors appliquée à des degrés très divers et avec des retombées économiques incertaines, montre une étude de l’Ademe. L’agence publique espère y remédier à l’aide de plusieurs aides.

Un tiers des dirigeants interrogés par l’Ademe affirme enclencher systématiquement une démarche d’écoconception dans leur entreprise — Photo : ©momius

L’écoconception fait peu à peu son chemin dans les entreprises, mais en toute discrétion. En témoigne le baromètre 2020 d’Harris interactive pour l’Ademe, consacré à ces pratiques qui visent à prendre en compte la performance environnementale à chaque étape du processus de production.

La précision est utile, tant la notion reste méconnue, comme ont pu le constater les enquêteurs, avant même de démarrer leur travail de sondage. Sur les 1 604 personnes sollicitées par téléphone, 18 % ont refusé de participer, pour la simple et bonne raison qu’elles n’avaient jamais entendu parler de ce concept !

L’écoconception appliquée à des degrés très variés…

L’étude, réalisée du 21 septembre au 16 octobre, est finalement allée à son terme, grâce à 394 répondants. Il en ressort que leur pratique de l’écoconception s’avère très variable. Un quart ne l’applique pas, un autre se dit juste sensibilisé. En revanche, 18 % l’ont intégrée "dans une vision à court terme" et un tiers affirme la mettre en œuvre systématiquement.

Cette proportion est, étonnamment, encore plus forte dans les TPE (45 %). "Plus rapides et plus performantes, [elles] sont déjà au stade de la généralisation de l’écoconception", juge l’Ademe. Avec, en la matière, un rôle moteur joué par le dirigeant pour engager sa société sur cette voie : ses convictions personnelles en sont à l’origine dans 83 % des cas, contre 64 % toute taille d’entreprise confondue. Ce qui n’en fait pas moins la première cause de conversion à l’écoconception, devant l’anticipation des futures réglementations (40 %) et la recherche de nouveaux marchés (32 %).

… pour un résultat économique incertain

Autre enseignement tiré par l’Ademe : ces pratiques s’intensifient chez ceux qui s’y sont mis. Le nombre moyen de projets par entreprise est ainsi passé de 6, en 2014, à 32 aujourd’hui.

Pour quels résultats ? Les réponses sont ici plus ambiguës. D’ailleurs, près de la moitié des entreprises interrogées se gardent bien de répondre. Parmi les autres, une minorité a constaté une augmentation des ventes (34 %, +5 points en six ans) et de leur marge (30 %, +9 points)… laquelle est, au contraire, en baisse dans 21 % des cas (+17 points). En revanche, les retombées en termes d’image sont saluées par 62 % des répondants concernés.

Les aides de l’Ademe pour changer la donne

Face à ce bilan mitigé, l’Ademe compte sur plusieurs dispositifs pour mettre le pied à l’étrier des entreprises. Son appel à projets annuel Perfecto reste ainsi ouvert jusqu’au 8 avril. Il permet notamment le financement de projets de R & D intégrant une démarche d’écoconception ou, en amont, d’études de faisabilité.

Deux autres outils permettent d’alléger le coût des travaux préalables, ou des investissements eux-mêmes, réalisés dans des "projets d’amélioration de la performance environnementale des produits et services". Enfin, l’écoconception fait partie des actions subventionnées par le nouveau guichet de l’Ademe réservé aux TPE-PME. De quoi, peut-être, aider à populariser le concept et faciliter le travail des sondeurs pour leur prochain baromètre.

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