Alpes-Maritimes
Tournaire : « Il faut avoir la volonté et investir du temps pour intégrer des travailleurs handicapés »
Témoignage Alpes-Maritimes # Industrie # Ressources humaines

Tournaire : « Il faut avoir la volonté et investir du temps pour intégrer des travailleurs handicapés »

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Tournaire est l’une des plus anciennes sociétés de Grasse. Elle conçoit et fabrique des équipements et des emballages industriels techniques destinés à la chimie, la pharmacie, la parfumerie ou l’agroalimentaire. Elle compte dans ses effectifs 12 personnes en situation de handicap. Une simple évidence selon Sébastien Chesnel son DRH, qui ne cache pas pour autant les contraintes liées à la question.

Sébastien Chesnel, DRH du groupe Tournaire (Alpes-Maritimes), qui emploie 12 personnes en situation de handicap — Photo : DR

Douze travailleurs handicapés parmi les 285 salariés du site grassois de Tournaire. La PME (70 M€ CA en 2017), indépendante et familiale depuis sa création en 1833, fabrique des équipements et des emballages industriels. « C’est une de nos spécificités, nous regroupons plus de 80 métiers », explique Sébastien Chesnel, directeur des ressources humaines. « Les salariés handicapés occupent donc des postes très variés, dans les bureaux ou la production. Nous n’avons pas de politique spécifique, cela a toujours fait partie de la maison. Nous faisons ce qu’il faut. Nous sommes assez novateurs au niveau social, en matière de formation, avec notre école interne, en matière de repositionnement de salariés, nous aménageons un ou deux postes par an. Les repas livrés au réfectoire sont préparés par un Esat (établissement et service d’aide par le travail, NDLR) de la commune ». Rien de plus normal donc pour cette « vieille dame » qu’est l’entreprise Tournaire.
Pour autant, le DRH reconnaît les contraintes que l’emploi de personnes handicapées peut représenter, notamment dans un secteur industriel qui implique la métallurgie et donc « des postes de manipulation, avec des risques importants pour lesquels les salariés doivent être en bonne forme physique. » Mais ici, on y veille. Une commission pénibilité se réunit plusieurs fois par an. « Il faut investir du temps et avoir de la volonté pour intégrer et maintenir des salariés handicapés au sein de la société, mais il y a des solutions. Cela est évidemment plus simple lorsque l’on a un service RH ou QSE. »
Cette intégration du handicap a aussi un coût. « Nous souhaitons par exemple, installer des constructions modulaires. Pour cela il faut prévoir des rampes d’accès qui coûtent entre 10 000 et 20 000 euros », poursuit Sébastien Chesnel. « Bien sûr, il y a des aides de l’Agefiph, de Cap Emploi, le soutien aussi de la Médecine du Travail, mais il faut avoir les épaules assez solides pour pouvoir avancer les fonds en attendant les remboursements. Et il faut prendre le temps de remplir les dossiers et formulaires de demandes. Il faut une vraie volonté de l’entreprise. »

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