Territoires d'industrie  : quels sont les premiers projets financés ?
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Territoires d'industrie  : quels sont les premiers projets financés ?

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Dix mois après son lancement, le dispositif des Territoires d’industrie entre progressivement en action. Plus de 400 projets locaux ont déjà été identifiés et des fonds commencent à être engagés par les partenaires publics. Le programme gouvernemental évolue aussi, en intégrant un volet environnemental et trois nouveaux territoires.

En dix mois d'existence, le programme "Territoires d'industrie" a permis d'orienter 108 millions d'euros vers 231 projets industriels locaux — Photo : Dmitry Kalinovsky

Petit à petit, les Territoires d’industrie font leur nid. Lancé en novembre 2018, ce dispositif gouvernemental de soutien à l’industrie locale (à ne pas confondre avec les Territoires d’innovation, lancés mi-septembre 2019) commence tout juste à produire ses premiers effets. Et connaît aussi quelques ajustements, dix mois après sa création.

Quels sont les premiers projets bénéficiaires ?

Le principe des Territoires d’industrie est de fédérer les acteurs publics et privés sur une zone donnée (généralement périurbaine ou rurale), autour de projets industriels locaux, où vont pouvoir se concentrer des moyens financiers et humains, engagés notamment par l'État et ses opérateurs (Banque des territoires, Bpifrance, etc.).

Ce programme a permis d’identifier 474 projets à fin septembre. À peine la moitié a toutefois, pour le moment, obtenu des fonds : ils sont ainsi 231 à se partager 108 millions d’euros… sur une enveloppe globale de 1,36 milliard, promise à l’époque par le Premier ministre Édouard Philippe, et mobilisable jusqu’à fin 2022. Les autres dossiers sont toujours en cours d'instruction.

• 13 millions d’euros pour Ynsect à Amiens

Selon des chiffres communiqués par le Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET) au Journal des Entreprises, l’un des plus gros investissements débloqués jusqu’à présent dans le cadre des Territoires d’industrie bénéficie à Ynsect, spécialisé dans l’élevage de scarabées, vers et autres insectes, pour les besoins de l’alimentation animale et végétale. L’entreprise devrait bénéficier d’un financement de 13 millions d’euros pour la construction d’une unité de production automatisée à Poulainville, près d’Amiens (Somme). Ynsect n'a pas souhaité confirmer ce montant, mais l'entreprise prévoit d'investir 200 millions d'euros au total dans cette future usine 4.0. Les travaux doivent débuter en février 2020.

Basé dans l’Essonne, Ynsect est déjà bien connu des services de l’État, après avoir été récemment intronisé au sein du Next40, nouveau label des pépites de l’économie françaises.

• Des enveloppes globalement modestes

Autre grand bénéficiaire de cette première salve d’investissement dans les Territoires d’industrie : la future Cité du numérique de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) va recevoir 2,3 millions d'euros. Le projet se veut un centre de ressources technologiques au service des entreprises locales.

Pour le reste, les montants annoncés sont beaucoup plus modestes : 207 500 € pour le pôle Véhicule du futur (en Nord Franche-Comté), par exemple, ou 185 000 € pour l’expérimentation Pass Industries (identification de compétences transverses et transposables entre secteurs industriels en tension de recrutement) dans les Hauts-de-France. Dans cette même région, 54 000 € vont être engagés en appui à la filière ferroviaire et rénovation énergétique, sur le territoire Cambrésis-Douaisis-Valenciennois.

Enfin, 20 Territoires d’industrie pourront prétendre à des moyens supplémentaires, après avoir intégré le nouveau dispositif Territoires d’innovation. Jusqu’à 153 millions d’euros pourront leur être réservés à ce titre.

Un volet écologique ajouté aux Territoires d’industrie

À l’origine, le programme des Territoires d’industrie devait répondre à quatre besoins (« attirer », « innover », « recruter » et « simplifier »). Un cinquième vient d’être ajouté sur le thème de la transition écologique. « Énormément de projets portent sur la question de l’écologie industrielle et territoriale, justifie Guillaume Basset, sous-directeur au CGET. Il y avait donc une attente très forte des acteurs locaux à être accompagnés sur ces sujets. »

« La plupart des entreprises ne sont pas informées des outils de financement existants. L’enjeu est donc d’abord de les leur faire connaître. »

Concrètement, dans les intercommunalités et régions volontaires pourra être mis sur pied un "contrat de transition écologique et industrielle". Il permettra de rapprocher, dans une seule et même démarche, les dispositifs existants du « contrat de transition écologique » et du territoire d’industrie.

Une simplification sans moyens supplémentaires. Car, assure Guillaume Basset, l’important aujourd’hui n’est pas tant l’argent que son accessibilité : « La plupart des entreprises ne sont pas informées des outils de financement existants et les enveloppes ne sont pas toujours consommées. L’enjeu est donc d’abord de faire connaître et utiliser les dispositifs actuels. »

Trois Territoires d’industrie ajoutés à la carte

Autre évolution du dispositif : trois territoires ont été ajoutés, ce qui porte leur nombre total à 144 (contre 124 au lancement du programme).

En Bretagne, les Côtes-d’Armor en récupèrent ainsi deux, tandis qu'un troisième est créé en Pays de la Loire. Dans ce cas, il ne s’agit toutefois pas de la labellisation d’une nouvelle zone à proprement parler, mais de la scission d’un territoire d’industrie existant, qui réunissait Cholet à l’est de la Vendée.

Carte des 144 Territoires d'industrie en septembre 2019

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