Pour être capable de répondre à ses utilisateurs, l’intelligence artificielle se nourrit de données. C’est ce constat qui a poussé William Simonin, cofondateur et dirigeant de la start-up messine spécialisée dans la reconnaissance vocale Vivoka, à lancer Ta-Da, un nouveau service de collecte de données.
L’équipe de Ta-Da, structurée comme une société commerciale au sein de Vivoka, profite du CES de Las Vegas, qui se déroule jusqu’au 11 janvier, pour annoncer une levée de fonds de 3,5 millions de dollars. Au tour de table, se trouvent principalement le fonds Morningstar Ventures, basé aux Émirats Arabe Unis, et l’investisseur spécialisé dans la blockchain MultiversX, qui est aussi un partenaire technique du projet Ta-Da. "En nous accompagnant dans notre levée de fonds, nos investisseurs approuvent notre concept et montrent la confiance qu’ils nous accordent pour déployer notre stratégie", estime William Simonin.
Ce financement va permettre une stratégie de déploiement mondial, avec notamment une implantation aux États-Unis, et un plan de recrutement pour accompagner la croissance. Actuellement, une quinzaine de personnes se consacrent à temps plein au développement de Ta-Da. "Pour accompagner les développements, il faudra rapidement doubler, puis tripler ce nombre d’ici la fin de l’année", affirme William Simonin. Dès février 2024, il sera possible de télécharger Ta-Da sur les stores Android et Apple.
Des utilisateurs mis à contribution puis rémunérés
D’après les éléments rassemblés par l’entrepreneur messin, les entreprises opérant dans l’intelligence artificielle ont dépensé l’année dernière plus de 60 milliards de dollars pour acheter des données. Lancés il y a plus de deux ans, les développements de l’équipe de Ta-Da ont abouti à une solution de création, de vérification et de collecte de données basée sur la blockchain, technologie permettant de garder la trace d’un ensemble de transactions de manière décentralisée et sécurisée.
"Avec Ta-da, nous souhaitons apporter une réponse pertinente aux entreprises qui utilisent l’IA et qui ont besoin de données pour faire avancer leur développement", détaille le dirigeant de Ta-Da. Concrètement, toutes les entreprises travaillant dans l’intelligence artificielle peuvent déposer des demandes sur la plateforme Ta-Da, comme par exemple récupérer des heures de fichiers audio, des données textuelles ou des images.
Déjà 5 000 utilisateurs
Sur la plateforme, les utilisateurs de Ta-Da vont être mis à contribution pour créer et valider la donnée, puis seront rémunérés une fois leurs travaux validés, à un tarif fixé en fonction de l’offre et de la demande entre l’entreprise et la communauté d’utilisateurs. Après deux ans de travaux menés dans l’ombre, la communauté dépasse aujourd’hui 5 000 utilisateurs et affiche une capacité de gestion de plus de 100 000 tâches en une journée, allant jusqu’à 2 millions de tâches en 2 semaines. "Nous pouvons faire en quelques heures le même travail que nos concurrents font en plusieurs semaines", affirme William Simonin, qui refuse pour l’instant d’évoquer la rentabilité de Ta-Da. L’entrepreneur dit actuellement consacrer ses efforts au développement de la communauté.
L’innovation portée par Ta-Da a déjà convaincu plusieurs clients, parmi lesquels de "grands acteurs de l’IA". Et William Simonin sait que sa solution est attendue par le marché : "Ta-da se positionne sur un marché en pleine croissance et qui n’est pas encore mature, tout en apportant une vision innovante et transparente grâce à la blockchain", insiste le dirigeant de Ta-Da, qui n’hésite pas à rêver de voir des géants comme OpenAI ou Google utiliser sa plateforme.
