"Nous avons été appelés à 1 h 00 du matin dans la nuit du samedi 30 septembre pour intervenir sur l’incendie de Rouen y effectuer des prélèvements", retrace Mickael Prestavoine, directeur des opérations industrielles de Séché Urgences Interventions. Deux immeubles désaffectés se sont effondrés après un incendie qui s’est déclaré dans la soirée : ils étaient truffés d’amiante. Les risques de pollution environnementale et pour la santé des habitants font exploser les seuils d’alerte.
Séché Urgences Interventions est donc de retour dans la métropole normande, après y avoir géré les conséquences de l’incendie de l’usine Lubrizol, en septembre 2019. Ses équipes ont mis en place un numéro vert pour les habitants et entreprises. En huit jours, elles avaient effectué plus de 450 interventions : analyse de l’air, prélèvements d’amiante, sécurisation du site de l’incendie, collecte et traitement des matériaux susceptibles d’être pollués, etc.
Nouveau quartier général en Bretagne
Pas besoin de marketing, ce type d’interventions parle pour la société. Incendie de Notre-Dame-de-Paris, déraillement d’un train convoyant de l’acide phosphorique dans les Ardennes, naufrage du porte-conteneurs Grande America, dépollution des plages de Lima (Pérou), gestion de la crise aviaire en Vendée : Séché Urgences Interventions évalue les risques de pollutions minérales, organiques ou bactériologiques aussi bien en milieu urbain, que maritime et industriel.
L’activité est en plein développement. Avec une centaine d’interventions par an, la société a réalisé en 2021 un chiffre d’affaires de 13 millions d’euros.
Cette filiale du groupe mayennais Séché Environnement, spécialisé dans le traitement des déchets, s’apprête à inaugurer ce jeudi 19 octobre son nouveau siège social et sa base opérationnelle à La Guerche-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine). Les 4 000 m² de bâtiments offrent "la plus forte réponse en termes de moyens matériels et humains sur ce secteur d’activité". Ils donnent aussi l’exemple, en termes d’image, avec 3 000 m² de bâtiments à énergie positive, une architecture bioclimatique, des récupérateurs d’eau, une production et autoconsommation énergétiques…
En plus de ce nouveau centre opérationnel breton, près d’une dizaine de bases relais maille le territoire pour permettre à l’entreprise de gagner en réactivité (à Rennes, Rouen, Étampes, Beaufort, Béziers, Toulouse, Bourg-en-Bresse, en Corse). Cet arsenal permet de répondre aux attentes en hausse constante de la part des populations et des donneurs d’ordres, et à des normes relativement récentes en termes d’environnement et de sécurité.
Des salariés et des volontaires
Séché Urgences Interventions s’appuie sur ses 74 salariés permanents. Mais pour se donner les moyens humains de répondre à l’année à des gestions de crise réclamées par les pouvoirs publics ou des entreprises, la société peut aussi compter sur des "réservistes". La société a ainsi formé plus de 230 techniciens et chimistes du groupe Séché environnement. "Ce sont des volontaires, ils peuvent être appelés 24 heures sur 24, 7 jours sur 7", explique Mickael Prestavoine. Cette organisation a permis de déployer jusqu’à 180 collaborateurs après l’incendie de Lubrizol à Rouen. "Ces volontaires pourraient bientôt être plus de 300", indique le dirigeant.
Cet ancien pompier a créé l’activité il y a 25 ans avant de rejoindre le groupe Séché Environnement en 2014. Les capacités financières (1 Md€ de CA en 2023) et les différents sites de traitement de déchets toxiques du groupe mayennais permettent d’assurer le transit et la gestion des matières polluantes prélevées.
