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Sailiz fait le pari des vêtements nautiques au féminin
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Sailiz fait le pari des vêtements nautiques au féminin

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En s’appuyant sur le retour d’expérience de navigatrices engagées sur des courses à la voile, Solène Saclier a réinventé la salopette étanche pour bousculer un marché jusqu’alors taillé sur mesure pour les hommes. Une marque est née, avec une gamme de produits appelée à s’élargir.

Solène Saclier, fondatrice de Sailiz — Photo : Bertrand Tardiveau

Solène Saclier redessine les codes vestimentaires de la course au large et de la plaisance. En l’espace de quelques mois, elle a rassemblé une importante communauté de navigatrices autour d’un constat simple : le marché des équipements techniques dans l’univers de la voile est inadapté aux femmes. "Des amies engagées sur des compétitions ont commencé par me faire remarquer qu’il y avait un problème de taille de vêtements, même sur les gabarits les plus petits. Plus globalement, la coupe ne convenait pas aux caractéristiques de notre morphologie, à nos besoins", énonce la créatrice.

Questionnaire en ligne

Après des études en histoire de l’art puis dans le management de la mode, la jeune trentenaire s’est lancée très tôt dans le prêt-à-porter. "J’ai accompagné le développement d’une start-up spécialisée dans la location d’habits de grande marque", résume Solène Saclier. Alors basée à La Rochelle, elle se rapproche de l’univers du nautisme et comprend en 2020 l’opportunité à saisir. "J’ai lancé un questionnaire en ligne et sur plus de 200 réponses reçues, j’ai identifié plus de 60 % d’insatisfaction par rapport à l’offre existante", fait valoir l’entrepreneuse.

Salopette étanche

Hébergé à Bordeaux, le projet mûrit. Sailiz voit le jour. Un design de salopette original est mis au point puis déposé. "Mon modèle s’ouvre et se baisse facilement sans avoir à enlever la veste et le gilet, il n’entrave pas les mouvements et permet de rester aussi agile que possible", explique Solène Saclier, qui s’est rapprochée du fabricant drômois TopTex Cube (groupe Chamatex). " Spécialisés dans l’univers de la montagne, ils ont un temps d’avance sur les tissus techniques assemblés par thermocollage pour une meilleure étanchéité. Je veux que les vêtements Sailiz adaptent cette technologie afin de bannir les composés perfluorés, ces polluants éternels, et qu’ils soient fabriqués au plus près des usagers, le meilleur compromis se trouvant en Tunisie". La dirigeante s’installe en 2022 à Lorient, l’occasion de valider en conditions réelles un second prototype sur un Class40 et entériner le lancement de la marque.

Renforcer la gamme

Sailiz reçoit de nombreux appuis, auprès notamment des réseaux Initiative Bretagne et France Active, mais aussi de Lorient Technopôle et du fonds Emergys de la région Bretagne qui l’accompagne. Une campagne de crowdfunding sur la plateforme Ulule vient de lui permettre de récolter plus de 3 800 euros en précommandes afin d’engager la production d’une série de salopettes. "Les premiers exemplaires doivent être commercialisés dès ce début d’année, autour de 500 euros l’unité, chez les distributeurs spécialisés", précise Solène Saclier qui travaille déjà au renforcement progressif de sa gamme avec plusieurs versions, tantôt polyvalentes ou plus techniques, et la sortie d’une veste de quart d’ici 2026. Suivant cet horizon sur un marché de niche, même si le nautisme tend à s’ouvrir à davantage de mixité, Sailiz espère imposer sa griffe pour atteindre 300 000 euros de chiffre d’affaires, avec deux à trois recrutements à la clé afin de répondre notamment aux besoins en logistique.

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