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Royal Canin investit dans la nutrition animale de pointe
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Royal Canin investit dans la nutrition animale de pointe

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En plus de 50 ans, Royal Canin a fait de son site d’Aimargues (Gard) l’épicentre de sa stratégie d’innovation pour l’alimentation des chiens et des chats. La marque mobilise 22 millions d’euros sur sa profondeur de gamme, concrétisant une vision toujours plus exigeante de la nutrition-santé animale.

Royal Canin dote son site gardois de nouveaux moyens de production et d’innovation — Photo : Royal Canin

À des dizaines de mètres à la ronde, le campus industriel de Royal Canin (1 000 salariés, CA 2021 : 1,1 Md€), situé à Aimargues (Gard) laisse entendre quelques aboiements échappés de son centre animalier. Au sein même de la direction du groupe, spécialiste de la nutrition-santé animale, il arrive de croiser un chien en train de gambader entre les bureaux. C’est dire la proximité que l’entreprise, depuis plus de 50 ans, cultive avec les chiens et les chats. L’usine gardoise de Royal Canin produit plus de 250 recettes de croquettes et pâtés, avec un point commun : "Nous partons toujours du besoin de l’animal", souligne Alexandre Blavier, directeur de la communication scientifique du groupe. "Nous avons été le premier fabricant d’aliments adaptés à la taille de l’animal, aux chats de race, ou aux chats opérés. Par le passé, ce degré de segmentation nous a valu les moqueries de nos concurrents américains dans des publicités comparatives, avant que tout le monde ne se mette à nous imiter", se remémore-t-il.

Une complexité industrielle grandissante

Filiale du groupe américain Mars depuis 2002, Royal Canin, qui s’appuie sur 16 usines et sur plus de 8 000 collaborateurs répartis dans 100 pays, reste solidement ancré à sa position de leader mondial. Ce statut lui impose d’investir régulièrement pour adapter ses gammes aux nouveaux besoins des animaux de compagnie, liés à l’évolution du mode de vie de leurs maîtres. En 2021, le groupe Mars a ainsi annoncé un plan d’investissement de 22 millions d’euros sur le campus d’Aimargues, qui abrite à la fois l’entité française, son usine, ainsi le siège mondial de Royal Canin. La moitié de cette enveloppe servira à la modernisation de l’outil industriel : l’installation de deux lignes d’extrusion, la mise en place de nouvelles lignes de conditionnement, ou encore la construction d’une chaudière plus durable pour réduire l’empreinte énergétique du site ont déjà commencé.

Un catalogue de recettes

Mais dans une usine qui fabrique 200 000 tonnes de produits par an, où la productivité se chiffre en tonnes par heure, l’effort d’investissement de l’entreprise lui sert aussi à rester fidèle à la promesse scientifique rappelée par Alexandre Blavier ci-dessus. Ainsi, la modernisation du site d’Aimargues a nécessité la construction d’une tour, destinée notamment à stocker de nouveaux types d’ingrédients. Dans son ambition de créer des solutions toujours plus adaptées aux chiens et chats en fonction de leur âge, de leur race, de leurs pathologies, ou d’autres facteurs, Royal Canin est en effet amenée à gérer un catalogue de recettes de plus en plus complexes. L’une de ses dernières gammes vétérinaires associe par exemple une quarantaine d’ingrédients. "Ceci nous impose d’aller vers plus de précision dans l’élaboration de nos recettes et dans la production. Nous parlons même de nano-dosage : il arrive que pour une seule recette, nous produisions par lots de trois tonnes en y intégrant des micro-ingrédients dosés au gramme près", détaille Jean-Christophe Pascal, directeur de l’usine de Royal Canin.

Vers de nouveaux types d’aliments

L’autre moitié de l’investissement lancé par le groupe Mars porte sur la capacité d’innovation au sein du site gardois. En fin d’année 2022, Royal Canin a ainsi inauguré une nouvelle ligne pilote de recherche et de développement, cofinancée par la Région Occitanie à hauteur de 875 000 euros. Livrable d’ici trois à cinq ans, cet outil visera à développer une gamme de produits innovants, aux caractéristiques différentes des croquettes et pâtés traditionnels. Il s’inscrit dans la volonté de Royal Canin d’accentuer son offre ciblant le surpoids des animaux, 40 % des chats et des chiens dans le monde souffrant de ce mal selon une étude citée par le groupe. "Ces produits seront faibles en calories. D’une texture semi-humide, ils permettront d’améliorer la santé bucco-dentaire des animaux. Cette ligne de R & D est un nouveau jalon historique dans la tradition d’innovation de notre usine", souligne Jean-Christophe Pascal.

Méthodes analytiques

Au sein du campus gardois, les laboratoires de Royal Canin emploient une cinquantaine de personnes. Ils développent de nouvelles méthodes analytiques servant à caractériser les matières premières plus rapidement (y compris au service d’autres filiales du groupe Mars travaillant pour l’alimentation humaine). Au-delà du pôle scientifique, le site de Royal Canin emploie désormais un millier de collaborateurs. L’entreprise recrute de 10 à 15 personnes par an, sur des postes de conducteurs de ligne, des fonctions techniques ou de support. Si le turn-over est faible, elle privilégie aussi l’évolution interne dans ses équipes, à l’image de la nouvelle PDG de Royal Canin elle-même, Cécile Coutens. Cette dernière a passé presque deux décennies au sein du groupe Mars avant d’être nommée à ce poste, qu’elle est la première femme à occuper dans l’histoire de Royal Canin. Elle était dernièrement présidente de la région Amérique du Nord pour l’entreprise, où elle gérait plus de 2 000 salariés sur six sites de production. Cécile Coutens ambitionne d’œuvrer à "un monde meilleur pour les animaux de compagnie", déclarait-elle lors de sa prise de fonction en juin 2022.

L’importance stratégique de la recommandation

Royal Canin revendique en effet un fort engagement dans sa responsabilité sociétale d’entreprise (RSE). L’entreprise s’est retirée, depuis plusieurs années, des grandes et moyennes surfaces, privilégiant la vente dans les magasins spécialisés, où elle forme les vendeurs pour conseiller les acheteurs. L’entreprise conseille aussi les professionnels (éleveurs, refuges) qui ne vendent pas mais qui donnent ces aliments, et les vétérinaires, qui les distribuent également tant pour les animaux en bonne santé que les malades. En d’autres termes, Royal Canin a opté pour un modèle économique basé sur la recommandation. Mais ces actions de conseil traduisent aussi une volonté de contrer de nouvelles tendances pernicieuses chez certains propriétaires. "Comme dans d’autres domaines, on voit apparaître sur Internet et les réseaux sociaux des influenceurs et des pseudo-experts de la nutrition-santé animale. On voit aussi se développer de nouvelles tendances nutritionnelles inspirées de l’homme, comme l’alimentation hyperprotéinée ou sans gluten. Or, elles n’ont pas de base scientifique. Notre rôle est de rétablir la vérité face à ces abus, en formant ceux qui recommandent nos produits", indique Alexandre Blavier. Sur le même constat, Royal Canin réfléchit à élargir, dans un avenir proche, cette communication vers le grand public, en misant sur les mêmes canaux digitaux, ainsi que l’assistance technique et téléphonique.

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