Le groupe de nutrition et santé animales CCPA a réuni ses fournisseurs lors d’un forum qui s’est tenu début janvier, en région rennaise. Près de 200 personnes de 100 entreprises européennes y ont pris part. "Ce sont des multinationales qui nous fournissent en matières premières et en additifs et sur qui nous comptons pour faire de l’innovation et de la co-innovation", explique François Pellet, directeur général de CCPA (siège à Janzé, 500 salariés, 176 M€ de CA en 2022), qui prévoit de reconduire pareille opération tous les deux ou trois ans. Une évidence pour un groupe très présent à l’international et qui souhaite améliorer son savoir-faire sur la base de ce que ses partenaires "lui remontent". CCPA, qui est une union de coopératives (Eureden, Terrena…), compte sept filiales à l’étranger. Cette ETI, gérée par des éleveurs, génère 66 % de son chiffre d’affaires à l’export et prévoit de muscler encore ce ratio dans les années à venir. Elle vise les 70 % en 2025, point d’atterrissage du plan stratégique 2023-2025.
L’Asie et le Brésil dans son viseur
L’international est le chemin naturel pris par CCPA, qui doit faire face à la fois au déclin du marché français des productions animales et aux problèmes d’acceptations sociales des bâtiments d’élevage. "Si on veut continuer à produire de l’innovation et à investir en R & D, on n’a pas d’autres choix que d’aller vendre au-delà de nos marchés traditionnels. C’est devenu une nécessité." En plus de ses usines bretonnes à Janzé (Ille-et-Vilaine) et Trégueux (Côtes-d’Armor), CCPA compte des unités industrielles au Portugal, en Espagne ou en République tchèque. La société prévoit d’engager une enveloppe de 5 millions d’euros en 2024 pour leur amélioration et leur agrandissement.
Dans son plan stratégique, CCPA a fait de l’Asie (2 % de ses ventes) et du Brésil, ses zones de conquête. "Nous n’avons que des filiales commerciales là-bas. La prochaine étape, c’est d’avoir des outils de production pour être plus proches de nos clients. Pour bien faire nos métiers, nous avons besoin d’outils industriels, de laboratoires et de nutritionnistes. C’est le triptyque gagnant", expose François Pellet, à la direction du groupe depuis le 1er novembre 2022. Faire de la croissance par acquisition est sur sa feuille de route.
"Enjeux de compétitivité et de durabilité"
CCPA compte trois grands métiers : la fabrication de mélanges additifs pour les fabricants d’aliments, les spécialités nutritionnelles (compléments vitaminés et minéraux) et les additifs fonctionnels (mélanges d’acides organiques). Elle est un challenger d’autres entreprises internationales comme les américains Cargill et ADM, ou le bretillien Mixscience (Groupe Avril). "Nous essayons d’aider nos clients sur les enjeux de compétitivité et de durabilité. L’un des grands défis, c’est de réduire l’utilisation d’antibiotiques en alimentation animale. À travers des mélanges de plantes aujourd’hui, nous sommes capables de faire de la prévention et de pallier certains produits", explique François Pellet.
CCPA vend ses produits et services dans une soixantaine de pays à ce jour.
