Réseau Initiative Paca : « Nos 20 structures dans la région constituent notre force »
Interview # Réseaux d'accompagnement

Thomas Deglaire délégué régional de Initiative Provence Alpes Côte d’Azur Réseau Initiative Paca : « Nos 20 structures dans la région constituent notre force »

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Thomas Deglaire, délégué régional de Initiative Provence Alpes Côte d’Azur, revient sur la forte progression enregistrée par le réseau de financement des créateurs et repreneurs d'entreprise en cinq ans en Paca. Il évoque également le dispositif original des Boutiques à l’essai.

Thomas Deglaire, délégué régional du réseau Initiative Provence Alpes Côte d’Azur — Photo : Didier Gazanhes/Le JDE

Le Réseau Initiative Paca, qui compte 20 associations sur le territoire régional a financé, en 2018, 2 282 entreprises. Quel est le poids de la région et comment évolue votre aide ?

Thomas Deglaire : Avec 2 282 entreprises financées par un prêt d’honneur, Paca est la 2e région du réseau Initiative France après Auvergne Rhône-Alpes (2 574 entreprises) et devant l'Ile-de-France. En 2014, nous n’accompagnions que 1 600 sociétés. Depuis, nous avons proposé une croissance de notre action pour tenter d’accompagner le plus grand nombre de porteurs de projets. Nous avons enregistré une croissance de 44 %, notamment grâce au soutien renforcé du Conseil régional. Sur d’autres territoires, nous sommes souvent poussés à la fusion de nos associations, par souci d’efficience. Mais notre démarche mise sur la proximité. Nos 20 structures dans la région constituent notre force. Nous pouvons ainsi être proches des dirigeants, mais également des collectivités. Les 2 282 entreprises soutenues représentent 5 500 emplois, créés ou maintenus. En effet, 62 % de nos dossiers sont de la création, 30 % des reprises. Depuis trois ans, nous avons également créé un prêt d’honneur pour des entreprises en phase de développement.

Combien de personnes travaillent au sein du réseau Initiative Paca et comment se déroule le remboursement ?

T. D : Nous comptons 125 salariés en région. Nous fédérons 1 700 bénévoles, qui s’impliquent dans les comités d’agrément des prêts, et 600 parrains (des dirigeants en fin de carrière ou en début de retraite) qui accompagnent les dirigeants et leur font bénéficier de leur expérience et de leur réseau. L’animation du bénévolat n’est pas simple. Nous y consacrons beaucoup de temps. Il faut que les 1 700 personnes prennent plaisir à nous suivre, à venir passer du temps dans nos plateformes. Il faut sans cesse recruter et pérenniser. Le parrain doit pouvoir prendre du temps avec le dirigeant. C’est un confident, ils doivent se voir en moyenne trois fois par an pendant trois ans, qui correspond au délai de remboursement des prêts. Nous avons un taux de remboursement de près de 98 %. Il s’agit de prêts à taux zéro. Comme nous ne sommes pas une banque, nous pouvons rééchelonner les remboursements si des problèmes surviennent. Il est toujours possible de trouver des solutions amiables. Mais nous avons beaucoup de personnes qui tiennent à rembourser même si leur activité n’a pas perduré. L’essentiel est que nous recouvrions les sommes pour pouvoir en faire profiter d’autres porteurs de projets.

En région Paca, vous avez lancé le concept de "boutiques à l’essai". De quoi s'agit-il ?

T. D : Il s’agit d’une idée de la plateforme Initiative Oise Est mais nous avons été les premiers à la mettre en place à l’échelle régionale. Nous négocions la possibilité pour les commerçants d’obtenir des baux dérogatoires de deux fois six mois. Cela réduit la prise de risque. Ensuite, au bout d’un an, le commerçant signe un bail classique. En Paca, tous les départements sont couverts. C’est un moyen intéressant de tester une activité et de contribuer à la redynamisation des centres-villes. La plus ancienne boutique "à l’essai", celle d'un primeur bio à La Ciotat, a aujourd’hui un an. Le dispositif est soutenu par la Région et par Bpifrance.

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