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Record France s’ouvre à la sous-traitance au-delà de l’automobile
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Record France s’ouvre à la sous-traitance au-delà de l’automobile

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Dernier fabricant français d’amortisseurs, Record France n’a pas retrouvé son niveau d’activité d’avant Covid. L’entreprise familiale basée à Antibes, continue notamment de subir les bouleversements géopolitiques. Pour y faire face, elle s’ouvre à de nouveaux marchés et surtout, à la sous-traitance, pour valoriser son parc de machines et ses savoir-faire.

Marie-Aude Meyer-Warnod et Blandine Berrettoni dirigent la société familiale Record France à Antibes, dernier fabricant français d’amortisseurs — Photo : Olivia Oreggia

Un million d’amortisseurs sortaient des ateliers antibois de Record France, dernier fabricant de l’Hexagone. Un peu moins depuis le Covid. 100 % familiale depuis sa création en 1957, l’entreprise a pu traverser la pandémie, sans rupture d’approvisionnement et grâce notamment à l’export et surtout au grand export, ses clients s’étalant du Chili à l’Australie. "En 2020, nous avons perdu 20 % de la production et, depuis, nous n’avons pas retrouvé notre niveau d’avant Covid. L’export ne repart pas comme avant", explique en toute franchise le duo dirigeant, Blandine Berrettoni et Anne-Marie Meyer-Warnod. Il a bien sûr fallu composer avec la hausse des matières premières, la flambée du coût de l’énergie, la guerre en Ukraine. Désormais, c’est la situation en Israël qui impacte son niveau d’activité. "Nous avons des clients à la fois en Ukraine et en Israël", précisent les deux sœurs. Les épreuves se succèdent sans jamais donner signe de fin.

200 machines pour toutes industries

Pour y faire face, l’entreprise, qui compte une centaine de salariés, a donc décidé de capitaliser sur ses forces : son savoir-faire et son matériel. Sur 1 000 m2, son parc regroupe plus de 200 machines dont certaines flambant neuves, Record investissant près de 300 000 euros chaque année. Si elles sont dédiées depuis des décennies à la fabrication d’amortisseurs, elles peuvent tout autant permettre l’usinage, la soudure, la coupe, l’emboutissage, le traitement de surface, ou l’assemblage d’autres pièces industrielles, et pas seulement dans la métallurgie.

Les amortisseurs Record France sont intégralement fabriqués dans les ateliers de l’entreprise qui s’étend sur 1 000 m2 — Photo : Olivia Oreggia

"Nous avons de l’or entre les mains, reprennent les dirigeantes, et ne voulons plus rester monoproduit. Nous voulons sortir de l’amortisseur, trop concurrencé, voire de l’automobile. Nous sommes spécialistes de la petite et moyenne série, cela peut intéresser tout type d’industrie. Nous avons le personnel, compétent et formé, sur nos propres machines, qui fonctionne selon nos propres programmes puisque nous sommes tout à fait indépendants. Nous travaillons l’acier mais nous sommes capables de travailler l’inox, l’aluminium, le cuivre… dans une grande précision. Et nous avons les fournisseurs derrière, ils sont à 99 % en France et en Europe, cela nous permet une grande réactivité. Les premiers retours sont encourageants."

Des marchés de niche à développer

Valoriser un savoir-faire pour une nouvelle activité de sous-traitance mais aussi pour diversifier ses marchés dans l’amortisseur. Ses clients sont aujourd’hui essentiellement des distributeurs, en France ou à l’international et pour près de 20 % de son activité des constructeurs qui équipent voitures sans permis, camions, buggys, véhicules pour les aéroports, déneigeuses…

Record France fabrique 1 million d’amortisseurs par an. 40 composants entrent dans la fabrication d’un amortisseur — Photo : Olivia Oreggia

Mais son expertise lui permet aussi de répondre à des demandes plus spécifiques allant de matériel agricole (semoir, bras d’arrosage…) à des machines à laver industrielles, des machines de sport de plein air, des manèges ou des petits trains touristiques. Autant d’appareils ou de véhicules possédant un amortisseur. "Nous apportons une valeur, un conseil, et sommes moins sujets à concurrence. On conçoit du sur-mesure selon le cahier des charges du client." Il s’agit certes de marchés de niche mais Record veut augmenter leur part qui ne représente à ce jour que 20 % de son activité.
La PMI devrait afficher cette année, un chiffre d’affaires proche des 11 millions d’euros.

Alpes-Maritimes # Industrie # Industrie manufacturière # Automobile # Stratégie # Made in France # PME