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À quelques mois des JO, l’hôtellerie et la restauration n’anticipent pas encore les recrutements
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À quelques mois des JO, l’hôtellerie et la restauration n’anticipent pas encore les recrutements

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Pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, autour de 150 000 offres d’emploi dans l’hôtellerie et la restauration devraient être publiées au premier semestre, selon le baromètre KYU. Mais les professionnels n’anticipent pas encore leurs recrutements. Ce qui pourrait causer des tensions dès le mois de mai.

Dans la restauration, les cuisiniers et commis font partie des métiers les plus recherchés — Photo : Saint Thomas TV

Malgré l’ouverture des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 le 26 juillet prochain, les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration n’anticipent pas encore leurs recrutements. Selon le baromètre KYU de l’emploi présenté le 7 mars, l’augmentation des besoins en main-d’œuvre, estimés à 61 800 emplois dans le secteur touristique, ne transparaît pas encore dans les offres.

Une demande difficile à absorber

Selon ce baromètre, autour de 150 000 offres devraient être publiées au premier semestre 2024 mais des tensions au recrutement restent envisageables à partir du mois de mai. La demande conjoncturelle des JO de Paris "va être difficile à absorber pour le secteur qui fait face à de fortes tensions et à des freins liés à son déficit d’attractivité", d’après KYU.

"On pouvait se douter que le secteur n’aurait pas anticipé en mars mais il aurait dû le faire. Avec les autres secteurs qui recrutent, assurer la qualité de service et d’accueil de l’ensemble des personnes pendant les JO va être compliqué", commente Audrey Ferreira, manager chez KYU.

Pour les professionnels, prévoir ces embauches est complexe. "Il est vrai que nous n’avons pas encore anticipé les recrutements mais nous ne savons pas combien de personnes nous allons devoir embaucher et comment les déplacements pourront être facilités pour les salariés", commente Franck Trouet, délégué général du Groupement des hôtelleries et restaurations de France (GHR).

Des recrutements attendus sur l’ensemble du territoire

Les difficultés pourraient être marquées sur certains métiers comme les serveurs, cuisiniers, commis, barmen, plongeurs et réceptionnistes. La spécialité de cuisinier représente par exemple 7 % des offres d’emploi au second semestre 2023.

Si la région parisienne est exposée aux tensions de recrutement, les autres territoires accueillant des épreuves des Jeux olympiques pourraient aussi être concernés. Villeneuve-d’Ascq, Nantes, Bordeaux, Lyon, Saint-Etienne, Nice, Marseille et Châteauroux sont également des sites de compétition.

Là encore, les besoins ne transparaissent pas dans les offres d’emploi actuelles mais elles devraient connaître un pic sur l’ensemble du territoire à la fin du premier semestre 2024.

Un manque d’attractivité chronique

Pour recruter, le secteur doit faire face à son manque d’attractivité. La rémunération a rattrapé le niveau des salaires tous secteurs confondus à partir de juin 2022, indique KYU. Mais la dynamique a connu un nouvel infléchissement dès fin 2022. "Aujourd’hui, le salaire moyen publié dans les offres d’emploi pour un serveur est de 1 550 euros net par mois", selon le baromètre. Les conditions de travail, marquées par des coupures sont aussi contraignantes. Selon le délégué général du GHR, une réflexion est engagée pour "apporter des contreparties comme un repos compensateur ou du numéraire".

Des ajustements pourraient aussi être mis en place selon le GHR qui plaide pour ouvrir la possibilité de recourir à des autoentrepreneurs. "Nous craignons une pénurie de main-d’œuvre, il est urgent de prendre des mesures", commente Franck Trouet. Pour éviter de manquer de personnel à l’ouverture des JO, les professionnels du secteur pourraient aussi se tourner vers les étudiants à la recherche d’un job d’été.

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