Que sont les 24 "territoires d'innovation" labellisés par l'État ?
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Que sont les 24 "territoires d'innovation" labellisés par l'État ?

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Le 13 septembre, le gouvernement a désigné 24 "territoires d’innovation" à travers la France. Ces projets, pilotés par des collectivités locales, se répartiront, pendant dix ans, une enveloppe de 450 millions d’euros, mise à leur disposition par l’État. Objectif : accélérer la transition écologique et la transformation numérique au niveau local, tout en expérimentant de nouvelles pistes pour le développement économique régional de demain.

La métropole de Rouen fait partie des 24 "territoires d'innovation" retenus par le gouvernement, pour son projet "Mobilité intelligente pour tous" en faveur du véhicule autonome. Un sujet sur lequel la ville travaille déjà, à travers notamment le Rouen Normandy Autonomous Lab — Photo : © Rouen Autonomous Lab

Construire et expérimenter de nouveaux modèles de développement pour les territoires. C’est la mission confiée par le gouvernement aux 24 "territoires d’innovation" dévoilés le 13 septembre par le Premier ministre Édouard Philippe, lors d’un déplacement dans la Drôme.

« Accélérer les transitions » dans les territoires

Ces 24 lauréats (sur 48 candidatures reçues) sont désormais chargés de mettre en œuvre la stratégie qu’ils ont définie localement, pour répondre à l’un des six enjeux d’avenir identifiés dans l’appel à projets de novembre dernier : un tiers des programmes sélectionnés ont ainsi choisi comme sujet principal l’évolution de l’agriculture et l’alimentation, 7 travailleront essentiellement sur la transition énergétique et écologique, 3 sur la santé et autant sur la mobilité, 2 sur la transformation numérique et 1 sur l’adaptation des compétences aux évolutions du marché du travail.

Après les "territoires d’industrie" labellisés en novembre 2018, ces "territoires d’innovation" constituent une nouvelle facette de la politique gouvernementale du développement économique en région. L’idée est, cette fois, dixit Édouard Philippe, « d’accélérer, grâce à l’innovation, les grandes transitions » qu’elles soient écologique, numérique ou sociale. Pour ce faire, l’État a incité les acteurs locaux, publics et privés (entreprises, pôles de compétitivité, associations, etc.), à se regrouper pour travailler ensemble sur ces sujets.

Les collectivités locales sont toutefois censées jouer un rôle moteur dans cette démarche. Chaque projet est ainsi piloté par l’une d’elles, désignée « chef de file » de son dossier.

450 millions d'euros sur 10 ans pour les territoires d’innovation

Pour relever ces défis, l’État a prévu de donner des moyens à l’ensemble des projets. En l’occurrence, 450 millions d’euros sur 10 ans, issus du Programme d’investissements d’avenir. Dans le détail, la somme sera répartie en deux enveloppes, gérées par la Banque des Territoires : 150 millions d’euros de subventions, d’une part, 300 millions d’investissement public, disponibles dès le premier semestre 2020 pour les actions les plus avancées, d’autre part.

Et ce ne sera pas de trop : le budget prévisionnel de l’ensemble des 24 projets dépasse les 3 milliards d’euros. La palme du plus ambitieux (hors Ile-de-France) revient à Rouen et son programme "Mobilité intelligente pour tous", chiffré à 292 M€, pour réduire de 30 % les trajets en voitures individuelles et développer le véhicule autonome, à l’échelle de la métropole normande. Suivent de près Dunkerque et son "énergie créative" en vue d’assurer la transition énergétique et environnementale de son « écosystème industrialo-portuaire » (288 M€).

Les projets de Nouvelle-Aquitaine choyés par l’État

Il résulte de ces arbitrages une carte de France des "territoires d’innovation" relativement équilibrée. Au niveau des villes, 9 métropoles seront impliquées de près ou de loin dans la démarche (Rennes, Rouen, Nancy, Strasbourg, Dijon, Lyon et Saint-Étienne, Bordeaux et Toulouse), tandis que la majorité des projets concerneront des villes moyennes ou des zones rurales.

Au niveau régional, trois manquent, en revanche, à l’appel au niveau de la métropole : le Centre-Val de Loire, la Région Sud - Provence-Alpes-Côte d’Azur et la Corse n’ont aucun "territoire d’innovation" sur leur sol. Les autres régions se répartissent jusqu’à 3 projets, comme c’est le cas en Auvergne Rhône-Alpes, en Bretagne, dans le Grand Est, en Nouvelle-Aquitaine et Occitanie. À l’inverse, Hauts-de-France et Pays de la Loire n’en accueillent qu’un seul.

Enfin, au niveau financier, la Nouvelle-Aquitaine apparaît comme la région a priori la mieux dotée : ses trois projets pourraient capter jusqu’à 122 des 450 millions d’euros de l’enveloppe étatique. Le programme Vitirev, dédié à la transition écologique dans un secteur viticole en délicatesse, pourrait bénéficier à lui seul de 73,6 millions d’euros, ce qui en fait le projet régional (hors Ile-de-France) pour lequel l’aide publique serait la plus généreuse. Ces montants restent toutefois indicatifs, le déblocage des fonds étant notamment conditionné au bon déroulement dans le temps de la stratégie présentée par chaque "territoire d’innovation".

La carte des 24 "territoires d'innovation" dévoilés par l'État le 13 septembre 2019 — Photo : Gouvernement
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