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Quatre milliards d’euros pour accélérer la décarbonation des industries grâce à l’hydrogène bas carbone
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Quatre milliards d’euros pour accélérer la décarbonation des industries grâce à l’hydrogène bas carbone

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De passage en Alsace, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a annoncé ce jeudi un dispositif de soutien pour la filière hydrogène à destination des industriels.

Site de John Cockerill à Aspach, en Alsace — Photo : John Cockerill

En déplacement en Alsace ce jeudi, la ministre de la Transition énergétique a annoncé la mise en place d’un dispositif de soutien à la filière de l’hydrogène bas carbone pour un montant de quatre milliards d’euros. Ce dispositif est destiné à accompagner les industries dans leur stratégie de décarbonation. "Avec mon collège Roland Lescure (ministre de l’Industrie, NDLR), je vais prochainement réunir le Conseil national de l’hydrogène. Nous allons mettre à jour notre feuille de route et annoncer les futurs projets que nous allons porter, a précisé Agnès Pannier-Runacher. Pour accélérer davantage sur cette filière et faire en sorte que la France conserve son avance en matière industrielle et dans l’accompagnement des entreprises dans la lutte contre le dérèglement climatique".

Ce soutien financier de l’État cible les investissements que pourront réaliser les industries sur le territoire français aussi bien pour acquérir des électrolyseurs que produire de l’hydrogène à un coût compétitif. "Nous compenserons une partie du coût entre le prix de l’hydrogène sans carbone par rapport au prix de l’hydrogène fabriqué à partir d’énergies fossiles", a encore souligné la ministre.

La future gigafactory de John Cockerill en tête de gondole

Leader mondial dans la fabrication d’électrolyseurs, l’entreprise belge John Cockerill (1,3 Md€ de CA ; plus de 6 000 salariés dans le monde) est l’un des bénéficiaires du soutien de l’État dans le cadre de la construction de sa gigafactory à Aspach-Michelbach (Haut-Rhin) où s’est rendue la ministre. Celle-ci devrait produire son premier électrolyseur à la fin de l’année pour ensuite atteindre une capacité de fabrication annuelle de 1 GW et alimenter le marché européen. Un investissement chiffré à "une centaine de millions d’euros" selon Raphael Tilot, PDG de John Cockerill. 300 emplois vont également être créés afin de réaliser des cellules d’électrolyseurs qui seront ensuite assemblées à Seraing (Belgique).

"On va recevoir près d’une centaine de millions d’euros sur plusieurs années. Ce qui est déterminant, a salué Raphael Tilot à l’issue de la visite ministérielle. Rien de tout cela n’existerait sans le soutien de l’État et des collectivités locales". Outre l’investissement sur l’expansion d’un site qui était jusqu’ici spécialisé dans les solutions de traitement de l’air, l’aide de l’État se portera sur le centre de R & D consacré à l’hydrogène que John Cockerill développe en partenariat avec l’IRT de Metz.

Dans la matinée, Agnès Pannier-Runacher s’était d’abord rendue sur le site de Lat Nitrogen (ex-Borealis) à Ottmarsheim (Haut-Rhin). Cette entreprise chimique, spécialisée dans la production d’engrais, ambitionne de décarboner 15 % de ses besoins en dihydrogène d’ici 2026. Pour y parvenir, elle aura sans doute besoin d’électrolyseurs.

France # Production et distribution d'énergie # Transition énergétique # Transition écologique # Politique économique # Investissement industriel