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Quatre jeunes pousses nantaises fondent le collectif Moins Pire
Nantes # Fabrication de meubles # Start-up

Quatre jeunes pousses nantaises fondent le collectif Moins Pire

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Malàkio, Panopoli, Instead, et Compo’plume, quatre start-up nantaises qui créent, chacun à leur manière, du mobilier écoconçu, se sont regroupées au sein d’un collectif. L’ambition est d’unir leurs forces afin de répondre à des appels d’offres plus importants, mais aussi de partager les bonnes pratiques, ou encore certaines machines coûteuses.

Benjamin Moreau (Compo’plume) a fabriqué cette table à partir de volants de badminton recyclés, tandis que Christophe Pilher (Instead) a mis au point ce tabouret à partir de drêche de brasserie (un résidu d’orge cuite) — Photo : Benjamin Robert

Les coquillages pour Malàkio, le liège et les plumes pour Compo’plume, le plastique pour Panopoli, ou encore la drêche de brasserie pour Instead. Ces quatre start-up nantaises collectent des matériaux considérés comme des déchets par d’autres filières, pour fabriquer des pièces de mobiliers, notamment des tables et chaises pour le B to B (hôtels, restaurants, cafés etc.). Ensemble, elles viennent de créer le collectif Moins Pire. Et l’ambition est claire : les quatre acteurs veulent faire plus mieux, surtout au niveau environnemental. "Nous partageons le même ADN, et la collaboration peut aider chacun d’entre nous dans son développement", résume Benjamin Moreau, fondateur et dirigeant de Compo’plume. Deux autres acteurs, Poreva, en Vendée, qui travaille sur les chutes de cuir, et l’entreprise No More, basée à la Chapelle sur Erdre, devraient bientôt s’immiscer au sein de cette nouvelle association.

Des avantages multiples

Au-delà de pouvoir s’enorgueillir de jolis slogans du jeu collectif "à la nantaise", ce regroupement va amener des avantages concrets aux quatre entreprises. Tout d’abord, un cadre pour s’unir et répondre à des gros appels d’offres qu’ils ne peuvent adresser seuls. "Nous pourrons également partager certaines machines comme des presses, des ponceuses, ou extrudeuses que nous utilisons tous dans nos process de fabrication", commente Benjamin Moreau. Les start-up envisagent aussi de mutualiser une partie de leur budget, notamment pour accéder à certains salons via des stands en commun. Dès avril, Moins Pire bénéficiera d’un showroom à Nantes, à proximité de Graslin, où ils pourront exposer leurs produits. "Le lieu deviendra le QG du collectif, appuie Benjamin Moreau. Nous pourrons également partager nos bonnes pratiques".

Un événement par trimestre

Le collectif Moins Pire souhaite d’abord bien s’ancrer à l’échelle locale, avant de voir plus loin, potentiellement à terme à l’échelle nationale. "Nous organiserons un événement par trimestre. Cela pourra prendre la forme de formation, de pitchs d’entreprises, ou encore des rencontres avec des chercheurs spécialisés dans la caractérisation de matériaux", annonce Christophe Pilcher, cofondateur et directeur général d’Instead. Aujourd’hui, le collectif grossit ses rangs principalement via le réseau des quatre start-up. "Nous ne sommes pas fermés à accueillir un plus grand groupe, s’il est engagé dans cette démarche d’écoconception et partage notre vision", appuie néanmoins Christophe Pilcher. Sa société Instead vise les 280 000 euros de chiffre d’affaires en 2024 et cherche actuellement de nouveaux locaux. C’est une étape déjà franchie par Malàkio, qui a déménagé l’année dernière dans un plus grand atelier à Rezé, et a accueilli quatre business angels à son capital. Et pour Compo’plume, son capital s’est renforcé avec l’arrivée du producteur vendéen Interplume, qui valorise les plumes du secteur agroalimentaire (entre 10 et 12 M€ de CA).

Si le collectif ne bénéficie pas encore de force industrielle commune, l’horizon semble néanmoins dégagé pour ces nouveaux acteurs. "La loi AGEC force les prescripteurs, comme les architectes à se tourner vers des solutions plus responsables. De plus, l’affichage environnemental fait son apparition, et devrait constituer un nouveau facteur d’achat en notre faveur", espère Benjamin Moreau.

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