Rennes
Présidentielle 2022 : Jean-Baptiste de Bel-Air (Steeple) veut "une France qui gagne et innovante"
Interview Rennes # Informatique # Politique économique

Jean-Baptiste de Bel-Air fondateur et dirigeant de Steeple "une France qui gagne et innovante"

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À l'occasion de l'élection présidentielle, Le Journal des Entreprises donne la parole à la jeune génération d'entrepreneurs. Âgé de 31 ans, Jean-Baptiste de Bel-Air est à la tête de Steeple (70 salariés, 4 M€ de chiffre d'affaires en 2021), scale-up rennaise qui développe une solution de communication interne phygitale.

Jean-Baptiste de Bel-Air, fondateur de Steeple — Photo : Steeple

Quel serait pour vous, chef d’entreprise, le président de la République idéal ?

J’aimerais que le futur président de la République incarne le rassemblement plutôt que la division. Nous avons besoin de quelqu’un qui comprenne le monde de l’entreprise et les enjeux économiques. De quelqu’un qui vienne du monde de l’entreprise !

Le secteur du numérique recrute à tours de bras, mais trouver des candidats n’est pas toujours facile. Quels sont vos espoirs en matière de recrutement ?

J’aimerais notamment qu’un enseignement des langages du digital à l’école soit mis en place. Proposer le latin c’est bien, mais mettre au programme aussi le digital permettrait à l’Éducation Nationale de suivre les tendances du marché. Nous voyons une pénurie de talents dans nos métiers du numérique alors qu’il y a beaucoup de débouchés. Cela se joue dès l’école, notamment pour recruter des profils féminins.

Quel rôle doit jouer le futur chef de l’État à l’international pour servir les entreprises ?

J’ai l’impression que, dans notre secteur, nous essayons de suivre le modèle américain en ne jurant que par les levées de fonds. Plutôt que de faire cette course-là, il faudrait trouver une voie qui diffère et être plus créatif sur notre image de marque internationale. Il revient à l’État de donner une orientation globale. Le président doit illustrer une posture à l’international pour attirer les talents, montrer une France qui gagne, innovante. On parle de licornes, de rattraper notre retard par rapport aux États-Unis ou à l’Allemagne… Alors n’y aurait-il pas moyen d’inventer notre propre modèle ?

Vous vous développez depuis Rennes. Est-ce chose aisée quand on veut travailler à l’international ?

Aujourd’hui, tout est centralisé à Paris et c’est compliqué de grandir ailleurs. On voit arriver une vague de décentralisation qui commence, alors continuons à travailler avec les régions sur l’attractivité de nos territoires. Nous devons réussir à décentraliser l’économie pour avoir plus d’impact dans les régions, redistribuer les aides plus localement pour coller davantage au territoire. Et cela évitera la fuite de talents ! Parce que, bien souvent, on commence à travailler à Paris et on revient en Bretagne pour fonder une famille.

Quels grands changements attendez-vous pour les cinq prochaines années ?

Nous avons tous besoin de stabilité. Si on nous impose de nouvelles taxes, des nouveaux impôts, on s’en sortira, parce que c’est notre métier d’entrepreneur que de jouer avec les contraintes. Mais nous avons besoin de stabilité et que les réformes qui étaient prévues au début du premier mandat d’Emmanuel Macron soient véritablement mises en place, comme celles sur les retraites. Par ailleurs, il faut remettre la France au centre des flux européens et des enjeux mondiaux. Enfin, il y a un fort enjeu autour du télétravail. De plus en plus d’entreprises travaillent avec des collaborateurs qui ne sont pas présents dans leurs locaux. Si on est sur le même fuseau horaire, on peut travailler de n’importe où. On va pouvoir "dématérialiser" le collaborateur sur plein de métiers, comme celui de développeur par exemple.

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