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Préciforge se diversifie pour diminuer sa dépendance à l’automobile
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Préciforge se diversifie pour diminuer sa dépendance à l’automobile

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Dopé par une augmentation de commandes exceptionnelles, le chiffre d’affaires de Préciforge a bondi en un an de 40,8 M€ à 44,6 M€, propulsant l’entreprise de Thiers dans le top 3 des entreprises du Puy de Dôme de moins de 50 millions d’euros de chiffres d’affaires.

— Photo : Préciforge

Installée à Thiers depuis 1956, où elle emploie 126 personnes, la société Préciforge s’est imposée en véritable spécialiste des composants forgés à chaud, en moyenne, grande et très grande série. Principalement utilisées par les industries de l’automobile et du poids lourd, qui génèrent 85 % de son chiffre d’affaires, ces pièces sont également destinées au BTP, à l’outillage à main et à la robinetterie. « Par le passé, nous étions très peu présents dans le poids lourd, souligne Antoine Chiavaroli, directeur du pôle forge à Thiers depuis 1991. Mais aujourd’hui, l’automobile ne représente plus qu’un tiers de nos ventes sur ce segment de marché historique, tandis que le poids lourd s’adjuge les deux tiers restants. »

Cette tendance, appelée à se renforcer à l’avenir, se traduit d’ores et déjà dans le portefeuille clients de Préciforge. Aux côtés de Renault, seul acteur automobile dans la liste, on retrouve ainsi le constructeur de poids lourds suédois Scania et un ensemble d’équipementiers qui travaillent pour les autres géants de la filière, de Daimler à Volvo Trucks, en passant par Volkswagen.

« Notre stratégie de développement repose, d’une part, sur la qualité et la satisfaction client et, d’autre part, sur l’international », poursuit Antoine Chiavaroli. Historiquement très actif à l’export, Préciforge réalise désormais 90 % de son chiffre d’affaires en dehors des frontières hexagonales. L’Europe de l’Ouest fait figure de principal débouché pour les composants forgés à Thiers, qui sont également exportés vers l’Europe de l’Est, les États-Unis, l’Inde, la Chine et l’Afrique du nord, dans une moindre mesure. « Au total, nous sommes présents dans une trentaine de pays », ajoute-t-il.

Préciforge se positionne sur l’aluminium

Pour maintenir sa dynamique de croissance à l’avenir, Préciforge entend cependant revoir sa stratégie. En travaillant tout d’abord au renforcement de ses activités en France et, dans le même temps, en réduisant légèrement la part de l’automobile et du poids lourd dans son activité globale. « Sans réduire nos volumes sur cette activité majoritaire, nous voudrions augmenter d’au moins 10 % le poids relatif des autres marchés à l’horizon 2022 », indique le directeur du pôle forge, qui refuse de dévoiler les univers métiers placés dans son viseur. Il précise cependant que, pour atteindre cet objectif, l’entreprise se positionnera sur des matières qu’elle n’a pas travaillées jusqu’à présent : des alliages légers en général et plus particulièrement l’aluminium. « Nous sommes filiale à 100 % du groupe Forlam, qui emploie 900 salariés et qui a réalisé170 M€ de CA en 2017, avec des activités dans la forge, le laminage et la protection périmétrique », poursuit Antoine Chiavaroli. Le groupe dispose d’une deuxième entité dans son pôle forge, avec la société Bourguignon Barré, dans les Ardennes, qui travaille déjà l’aluminium. Nous allons donc essayer d’augmenter les synergies entre les deux sites, en nous rapprochant de leur positionnement matière, tout en les faisant bénéficier de notre implantation sur certains marchés, à commencer par le poids lourd et l’automobile, auxquels ils n’ont pas accès pour le moment ». Avant de rappeler que Préciforge a investi 3 M€ en 2018 dans une nouvelle ligne de production entièrement robotisée. « Nous sommes dans un métier où tous les investissements sont lourds, mais c’est la clé pour aller vers toujours plus de productivité. »

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