Avec l’installation d’un nouvel atelier à Saint-Dié-des-Vosges, le leader français de la fabrication de bijoux, Orest Group, poursuit son déploiement, en collaboration avec la marque de joaillerie de luxe Tiffany & Co. Tous deux ont été rachetés par le groupe LVMH, respectivement en avril 2023 et en 2021. "Cette nouvelle manufacture permet à Tiffany de renforcer ses capacités de production en France et d’accompagner notre croissance sur tous les marchés, notamment européens", lance Alexandre Arnault, vice-président exécutif "produits, communication et industriel" de la marque de joaillerie de luxe Tiffany & Co.
Après avoir bouclé l’exercice 2023 sur un chiffre d’affaires de 130 millions d’euros, Orest Group (700 collaborateurs), annonce un carnet de commandes saturé pour l’année 2024. "Cette montée en puissance se fait essentiellement avec la maison Tiffany", précise Denis De Becker, le président d’Orest Group.
Bientôt 50 % de l’atelier occupé par Tiffany & Co
Près de 200 personnes travaillent déjà sur le nouveau site ouvert dans les Vosges, dans lequel Orest Group s’est installé en mai 2023. L’entreprise est présente à Saint-Dié-des-Vosges depuis 2021, où elle occupait alors un site provisoire. "Nous intégrons une dizaine de personnes par mois. Nos projections nous amènent à un effectif 300 personnes fin décembre", annonce Denis De Becker.
Si 20 % du site de Saint-Dié produit aujourd’hui pour la marque Tiffany & Co, "dès l’année prochaine, 50 % de l’atelier sera rempli par Tiffany", ambitionne Alexandre Arnault. "À mon avis, la totalité des recrutements doivent maintenant être pour Tiffany, pour que l’on puisse atteindre notre objectif", continue-t-il. L’atelier produit par ailleurs pour d’autres clients du luxe comme Richemont ou Hermès.
Des salariés qui pourront être recrutés dans quelques mois directement à la sortie du CAP Joaillerie créé par Orest Group et son confrère Aurigane Créations, en partenariat avec l’Éducation Nationale. La première promotion a été lancée en octobre 2023 et se déroule dans les locaux de l’UIMM à Saint-Dié-des-Vosges.
Le nouveau bâtiment de Saint-Dié-des-Vosges est neuf, tout comme le matériel. Citant des "flux optimisés" et un "environnement nature", Denis de Becker évoque encore des "conditions de travail nettement meilleures que sur notre site alsacien, qui est relativement exigu". L’autre atelier Orest est situé à Erstein en Alsace (siège de la société) et emploie près de 500 collaborateurs.
Sur le site de Saint-Dié-des-Vosges, une trentaine d’arbres fruitiers ont été implantés. Des ruches et un potager devraient prochainement être mis en place à l’été. "Nous essayons de donner un environnement très positif à nos employés", justifie Denis De Becker.
600 000 € investis pour une fonderie
Confiant sur son avenir, le groupe Orest annonce une progression de chiffre d’affaires régulière d’un peu plus de 15 % par an. Si le site fonctionne pour l’instant en complémentarité avec l’atelier Orest d’Erstein, il devrait gagner en autonomie dans les mois à venir.
"Nous investissons dans une fonderie, courant de l’année 2024. Normalement, elle sera opérationnelle en juin 2024", précise Denis De Becker. Un investissement de l’ordre de 600 000 €, dans le bâtiment de l’atelier Saint-Dié-des-Vosges. Le site, s’étendant sur 2500m², avait déjà nécessité 7,50 M€ d’investissements, dont 5 M€ pour le bâtiment et 2,50 M€ pour l’outil de production. À l’intérieur du bâtiment, une salle est déjà prévue pour accueillir la fonderie.
Agrandissement et diversification envisagés
Pour l’instant, le site de Saint-Dié-des-Vosges n’a pas atteint sa capacité totale. "Nous pouvons doubler la capacité du site. Il sera saturé à 400 personnes, ce qui nous laisse devant nous deux ans et demi, trois ans maximum pour réfléchir à notre projet d’agrandissement, qui n’est pas acté pour l’instant", lâche Denis De Becker, en évoquant "un investissement significatif de plusieurs millions d’euros".
Plus encore, Orest Group, qui produit pour l'instant de la joaillerie fine, n’est pas fermé à la diversification de son activité. "Le site est en constante progression technique. Il n’est pas impossible d’imaginer, d’ici 4 à 5 ans, de faire des pièces de moyenne joaillerie", appuie Denis De Becker.