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Pierre Michaux projette le groupe Mentor vers le milliard d’euros de chiffre d’affaires
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Pierre Michaux projette le groupe Mentor vers le milliard d’euros de chiffre d’affaires

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Arrivé début janvier à la présidence de la holding Mentor, le groupe nancéien aux 30 métiers, Pierre Michaux va concentrer ses efforts sur l’internationalisation des activités. La trajectoire est fixée : atteindre, dans "4 à 5 ans", le milliard d’euros de chiffre d’affaires avec 10 000 salariés.

Pierre Michaux est arrivé à la présidence du Groupe Mentor en janvier 2024 — Photo : Guillaume VOS

En 2016, quand Pierre Michaux est arrivé comme adjoint de direction dans le groupe Mentor, l’ensemble des activités pesaient moins de 130 millions d’euros de chiffre d’affaires et employaient un total de 600 personnes. "À l’époque, c’était 75 % de finance, 20 % d’immobilier et 5 % dans différentes activités", résume le nouveau président du groupe Mentor.

Arrivé début janvier à la présidence de la holding créée à Nancy par son père, Benoît Michaux, Pierre Michaux s’apprête à faire passer le groupe dans une autre dimension. "Nous avons commencé à accélérer très fort. Et ça va continuer", lâche dans un sourire le dirigeant de 31 ans, formé à l’ESTP Paris. En 2023, avec 2 200 salariés, le groupe Mentor a franchi la barre des 260 millions d’euros de chiffre d’affaires et les projections à "4 voire 5 ans" montrent que l’effectif du groupe va atteindre "10 000 salariés, pour un chiffre d’affaires d’un milliard d’euros", révèle Pierre Michaux.

Diversification, internalisation et internationalisation

Comment le groupe Mentor peut-il envisager une telle trajectoire de croissance ? La clé, en plus de la diversification, c’est "l’internalisation et l’internationalisation", révèle le président du Groupe Mentor. Lancée dès 2015, la stratégie de diversification des activités du groupe familial lancée par Benoît Michaux s’est révélée payante. Très concrètement, "si une activité ne va pas bien, les autres pôles peuvent compenser", éclaire Pierre Michaux, sans négliger l’envie insatiable de son père de défricher de nouveaux secteurs d’activité. "Notre vie tourne beaucoup autour du groupe et de nos métiers, et nous voulions nous amuser, découvrir plein de métiers. Notre savoir-faire, c’est de piloter des structures et d'accompagner un chef d’entreprise".

Une holding qui se structure

Comptant seulement une petite dizaine de salariés il y a un an, la holding du groupe Mentor s’est structurée pour internaliser les métiers nécessaires au développement du groupe, comme la comptabilité. "Il faut que la comptabilité soit chez nous pour pouvoir faire des reportings financiers plus précis, qui nous permettront de piloter finement une structure", détaille Pierre Michaux. Approchant aujourd’hui les 50 salariés, la holding du groupe Mentor s’est aussi attaché les services d’un chargé de développement numérique, qui est notamment chargé de consolider l’apport des données et de l’intelligence artificielle dans tous les métiers du groupe.

L’ensemble des 30 métiers du groupe sont aujourd’hui rassemblés en sept secteurs d’activité : la finance, l’immobilier, le marketing et l’informatique, le médical, le recrutement mais aussi l’industrie et les nouvelles technologies. En 2022, pour financer cette diversification, Benoît Michaux a ouvert au fonds Bridgepoint le capital de la filiale du groupe Mentor dédiée aux activités de regroupements de crédits, Spartfin, comprenant des sociétés comme Partners Finances, Crédistor, Global Courtage, PretUp ou encore Unilend.

200 millions d’euros investis en deux ans

"Le but de l’opération, c’était de dégager de l’argent pour lancer ces développements", rappelle Pierre Michaux. Opération réussie : en deux ans, le groupe Mentor a investi un total de 200 millions d’euros sur fonds propres dans ses filiales. "Maintenant, les plus gros investissements sont derrière nous", se félicite Pierre Michaux, évoquant les 20 millions d’euros injectés pour ouvrir 100 plateaux sous l’enseigne CtrlZ, consacrés au détatouage et à l’épilation par lasers médicaux. Ou encore les dizaines de millions mis dans la filiale Api Tech, pour transformer le fabricant de distributeurs automatiques de pizza en un acteur global exploitant son propre réseau de distribution, sous la marque Just Queen. "Nous avons 2 500 machines de distribution de pizza en stock, complètement payées, prêtes à être installées", illustre le président du groupe Mentor, qui anticipe : "Dans les prochaines années, c’est ce pôle industrie, avec Api Tech et la marque Just Queen, qui aura la plus grosse envergure". En 2023, Api Tech a embauché un total de 1 500 personnes, et prévoit d’installer 4 000 machines sur le territoire français, pour un chiffre d’affaires qui pourrait alors atteindre 240 millions d’euros.

100 % de croissance dans toutes les structures

Depuis 2022, les investissements du groupe ont permis de lancer toutes les activités sur un rythme de développement accéléré : "Nous sommes au minimum sur du 100 % de croissance dans toutes les structures", souligne le président du groupe Mentor, en évoquant le retour à la profitabilité dès l’exercice 2024, voire au plus tard en 2025 : "À partir de 2026, tous, toutes nos filiales sont en rythme de croisière et nous connaîtrons une croissance plus classique".

Mais la fusée cache encore un étage : l’international. La stratégie retenue vise à trouver un développeur dans chaque pays pour y installer ensuite toutes les activités du groupe. "Chaque pays a ses particularités et il faut s’y adapter sans vouloir dupliquer rigoureusement ce qui a marché en France", déroule Pierre Michaux. Au cœur de cette stratégie, figure donc le choix du développeur. "On ne peut pas envoyer un Français en Allemagne. Il pourra apprendre, mais ça prendra du temps. Nous avons choisi de nous appuyer sur les bons profils, des personnes qui connaissent la culture, les affaires du pays et qui vont nous permettre de reproduire le fonctionnement de Mentor".

Les opérations ont commencé en Allemagne, en Suisse, en Belgique ou encore au Royaume-Uni. "Ce qui plaît beaucoup à nos développeurs, c’est de pratiquer plusieurs métiers. Au quotidien, ils vont toucher à l’épilation laser et à la vente de pizza", souligne le président du groupe Mentor. À terme, sur les 10 000 futurs salariés du groupe Mentor, plus de la moitié sera basée à l’international.

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