Le projet "Strato-Livio" de l’entreprise de BTP Peduzzi à Fresse-sur-Moselle (Vosges), filiale du groupe vosgien Livio (CA 2020 : 65 M€ ; effectif : 400), est officiellement lancé. Développé en partenariat avec le centre de recherche Cirtes (CA : 3 M€ ; effectif : 25), à Saint-Dié-des-Vosges, le programme vise à créer un atelier de fabrication additive.
L'investissement de 800 000 euros a été soutenu par le plan de relance ("Territoires d’industrie") à hauteur de 278 000 euros et par la Région Grand Est ("Parcours industrie du futur") pour un montant de 67 000 euros.
Produire de manière rapide
L’atelier, lancé en juin 2021 pour ses premières phases de tests, est basé sur la "stratoconception", un procédé de fabrication additive initié et breveté par Claude Barlier, le créateur et président du Cirtes. Contrairement à la fabrication soustractive qui enlève la matière d’un bloc, il s’agit de cumuler des couches de matière pour former l’objet désiré. "Les avantages de ces techniques sont la diminution de la matière perdue et des déchets générés, ainsi que la possibilité d’utiliser un nombre quasi infini de matériaux différents : bois, polymères, polystyrène, métal, carton, etc. Les techniques de fabrication additive s’appuyant sur la conception assistée par ordinateur (CAO) et le numérique, elles présentent également des coûts raisonnables et permettent de produire des prototypes, des outillages ou directement des objets de manière rapide et reproductible à l’infini," précise le groupe de BTP Livio dans un communiqué.
Des premiers essais "concluants"
Déjà développée dans les domaines du transport, de l’énergie, de la santé, du design ou encore du luxe, la stratoconception commence à se faire une place dans l’architecture et le bâtiment. Elle ouvre "la voie à de nombreuses possibilités, que ce soit en termes de qualité des chantiers (avec la possibilité de réaliser des pièces que la fabrication ou la préfabrication actuelle ne permettent pas d’envisager), de sécurité des compagnons et de gestion écoresponsable", estime le groupe vosgien.
De quoi réduire encore un peu l’empreinte environnementale de la société. "Il faut absolument que le bâtiment soit plus vertueux dans l’utilisation et le tri de ses matériaux", plaidait ainsi sa cogérante Anne-Claire Goulon au Journal des Entreprises après la nouvelle phase de croissance externe du groupe au printemps 2021.
La stratoconception appliquée aux métiers du BTP a déjà permis de développer des stabilisateurs de potelets, des moules pour carotte béton ou encore de grands coffrages. "Une première application, volontairement simple, a également permis de délivrer des gabarits facilitant la pose de barres d’armature à partir de relevés numériques chantier", ajoute la société lorraine.
Une douzaine d’emplois d’ici 2024
Avec ce nouvel atelier, Livio prévoit de créer une douzaine d’emplois d’ici 2024. Plusieurs ingénieurs de l’Institut supérieur d’ingénierie de la conception (InSic), basé à Saint-Dié-des-Vosges, doivent notamment être mobilisés par le Cirtes et le pôle VirtuReal.
Dans son communiqué, Livio conclut : "La stratoconception […] permet de répondre à tous types de demandes auxquelles la fabrication courante ou la préfabrication habituelle ne permettent pas de répondre aujourd’hui. Elle pourra également être couplée avec des pratiques déjà à l’œuvre (implantation numérique de la quasi-totalité des chantiers, utilisation de tablette, prise d’empreinte de nuages de points) afin d’accélérer le développement du BTP de demain."
