La massification de la collecte des emballages plastiques ménagers convainc Paprec (CA : 2,5 Md€ ; 13 000 salariés) d'augmenter les capacités de son usine de Verdun (Meuse) rattachée à la division Paprec Plastiques. Le groupe, un des leaders français du recyclage, y injecte 15 millions d'euros en vue d'augmenter sa production de granules de plastique en polypropylène recyclé (PP recyclé).
A la faveur de cet investissement, Paprec Plastiques va porter sa capacité de 12 000 à 30 000 tonnes par an à l'horizon 2024. L'industriel va, pour ce faire, construire 2 800 m2 d'ateliers supplémentaires sur une friche de 2,4 hectares acquise en 2019 et y installer de nouvelles lignes d'extrusion. Pour accompagner cette montée en cadence, l'usine prévoit de compléter ses effectifs de 48 personnes par le recrutement d'une dizaine de salariés supplémentaires.
Les granules de PP recyclé produites jusqu'à présent sur le site meusien l'étaient uniquement à partir de déchets industriels. L'entrée en vigueur le 1er janvier 2023 de l'extension des consignes de tri, autrement dit l'obligation faite aux collectivités territoriales de collecter la totalité des déchets d'emballages ménagers, a créé un gisement supplémentaire. "Le PP était peu collecté. C'est un plastique qu'on trouve notamment dans les bacs de crème glacée, les pots de fromage blanc ou encore les petits seaux de peinture", détaille Sylvia Blond, la directrice territoriale Est de la division plastiques de Paprec.
Etape en Saône-et-Loire
Les déchets industriels de PP, seule matière traitée jusqu'alors à Verdun, rejoignaient directement le site pour y être broyés, lavés et régénérés. Leurs homologues issus de la collecte sélective vont emprunter un circuit plus complexe : Paprec va commencer par isoler les plastiques PP et PEHD (polyéthylène haute densité) dans ses 200 centres de tri hexagonaux. Ces flux en mélange vont ensuite converger vers le site Paprec Plastiques de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), exception faite du secteur Sud-ouest. Là, les deux matières seront séparées, broyées et lavées. Les paillettes de PP rejoindront Verdun en vue d'être regénérées ; celle de PEHD le seront directement à Chalon-sur-Saône.
Les granules de PP recyclé produites à Verdun intéressent Albea (cosmétique), Knauf Industries (emballage), Stellantis (automobile) ou encore United Caps (bouchons et fermetures). "Nous percevons un intérêt grandissant de la part de nos clients industriels pour le PP recyclé. D'autant que de nouvelles obligations réglementaires devraient s'imposer à eux dans les années à venir en matière d'incorporation de PP recyclé dans leurs produits. Cela existe déjà pour le plastique de nos bouteilles, le PET (polyéthylène téréphtalate) qui est trié et valorisé depuis de nombreuses années", détaille Sylvia Blond. En effet, les bouteilles en plastique de type PET devront en effet incorporer 25% minimum de PET recyclé. Ce taux sera porté à 30% en 2030 et concernera tous les types de bouteilles plastiques.
