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Osivax, Fab'entech : ces biotech lyonnaises engagées dans la lutte contre le Covid-19
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Osivax, Fab'entech : ces biotech lyonnaises engagées dans la lutte contre le Covid-19

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Face à l’émergence des variants du Covid-19, les biotechs accélèrent. À Lyon, Osivax travaille sur un vaccin universel sur le modèle de celui contre la grippe, tandis que Fab’entech développe un traitement contre le virus.

Fab’entech prévoit de produire son traitement contre le Covid-19 et ses variants sur son site industriel à Saint-Priest, près de Lyon, en 2022 — Photo : Fab'entech

De nombreux experts prédisent que le Covid-19 deviendra saisonnier, comme la grippe, avec chaque année de nouvelles souches à combattre. Dans cette perspective, les biotechs françaises travaillent d'arrache-pied pour concevoir les vaccins et traitements qui permettront de lutter contre le Covid-19 à moyen et long termes.

Osivax et son vaccin universel

C'est le cas de la start-up lyonnaise Osivax, qui développe un candidat vaccin universel, efficace contre toutes les formes du coronavirus. Pour l’instant en phase 1, préclinique, le vaccin pourrait commencer à être testé sur l’homme d’ici un an avec des premiers résultats espérés fin 2022. "Il y a déjà des vaccins très efficaces contre le virus respiratoire du Covid-19. Le nôtre viendra compléter ou concurrencer l’offre pour protéger contre l’ensemble des variants actuels et futurs", explique Alexandre Le Vert, président d’Osivax. Ce polytechnicien, passé par Harvard et l’Institut Pasteur, a cofondé en 2017 cette biotech, spin-off du laboratoire spécialisée en vaccinologie Imaxio, avec ses collègues Florence Nicolas et Fergal Hill. Ils ont emmené avec eux une dizaine de leurs collègues avec l’objectif de poursuivre des recherches engagées chez Imaxio pour créer un vaccin universel contre la grippe, efficace contre l’ensemble des souches. "Notre approche est de cibler l’intérieur du virus qui mute moins, pour déclencher une réponse immunitaire différente, dite cellulaire", décrit Alexandre Le Vert.

Quand la pandémie a débuté, Alexandre Le Vert et son équipe ont très vite fait le parallèle entre la grippe et le Covid-19 : "On s’est dit qu’il était possible de développer un vaccin contre le coronavirus avec la même approche que celle utilisée pour la grippe". Basé à Lyon, Osivax compte aujourd’hui 25 salariés, dont huit dans sa filiale belge.

Pour financer son vaccin contre la grippe, actuellement en phase de test sur 400 patients, la start-up avait levé 8 millions d'euros en 2019. Pour celui contre le Covid-19, l’entreprise a bénéficié d’aides publiques : 15 millions d’euros de Bpifrance et 2,5 millions de l’Union européenne. L'institution s'engage aussi à contribuer à hauteur de 50 % à la prochaine levée de fonds d’Osivax.

Fab’entech et son traitement à base d'anticorps

Tout comme pour Osivax, la pandémie a bouleversé les plans de Fab’entech, biotech créée en 2009 et spécialisée dans les solutions thérapeutiques dans le domaine de la biodéfense et des maladies infectieuses (grippe aviaire H5N1 ou Ebola). Depuis début 2020, elle a doublé ses effectifs (27 collaborateurs aujourd’hui) pour consacrer ses recherches au Covid-19 et développer un traitement à base d’anticorps polyclonaux, issu d’un procédé de Sanofi Pasteur. "Aujourd’hui, environ 40 % des patients hospitalisés ont un risque d’aller en soins intensifs, c’est là que notre traitement entre en jeu. Les anticorps polyclonaux agissent en neutralisant le virus pour laisser le temps au patient de guérir", décrypte Sébastien Iva, le président de Fab’entech, qui vient de prendre la relève de Bertrand Lépine, le fondateur.

Un an après le début de la pandémie, Fab'entech veut mettre un coup d’accélérateur dans le développement de son traitement contre le Covid, adapté aux variants. Son objectif : lancer la phase 2, celle des tests cliniques sur 200 patients en Europe, qui devrait démarrer fin juin. Pour y parvenir, le dirigeant souhaite recruter une dizaine de nouveaux collaborateurs et lever 11 millions d’euros d’ici l’été. Un tour de table qui compte déjà des premiers investisseurs comme l’Institut Mérieux ou les fonds Sigma et Elaia.

Fab’entech espère, si les résultats sont concluants, une Autorisation Temporaire d’Utilisation de son traitement fin 2021. Elle permettrait à l’entreprise de déclencher des précommandes et d’amorcer la phase 3 sur 700 nouveaux patients. Les anticorps polyclonaux de Fab’entech pourraient ainsi être disponibles dès avril 2022. La start-up, qui réalise aujourd’hui 5 millions d’euros de chiffre d’affaires, espère atteindre 90 millions par an à partir de la commercialisation de sa solution thérapeutique, qui sera produite sur son site industriel de Saint-Priest (Rhône). Elle lance un investissement de 4,6 millions d'euros pour augmenter sa capacité industrielle et multiplier par huit le nombre de traitements contre le Covid-19 produits. Un projet pour lequel Fab'entech va pouvoir bénéficier d'une participation de l'État à hauteur de 35 % dans le cadre du plan de relance. Il devrait voir le jour fin 2022 et permettre la création de huit emplois industriels : ingénieurs, pharmaciens et techniciens.

Lyon # Industrie # Pharmacie # Santé # Biotech # Levée de fonds # Investissement