Les créateurs
Ils sont amis d’enfance et Toulonnais. Ingénieur mécanique, Clément Ribeaud a fait ses armes en Inde, devenant chef d’usine à Bangalore avant de se lancer dans le sourcing, la torréfaction et la vente de café en entreprise, toujours en Inde. Passionné, il devient expert du café (Q-Grader, NDLR), tout en s’intéressant de près aux nouvelles technologies puisqu’il est membre du board de la French Tech Bangalore. Aymeric Soubrouillard, ingénieur en sécurité informatique, passe huit ans au sein de la start-up toulonnaise Numvision avant de se mettre à son compte. En 2019, les deux amis décident d’associer leurs compétences. En mars 2020, cinq jours avant le premier confinement, Clément Ribeaud est de retour en France. « Nous n’avions alors rien d’autre à faire que de lancer notre entreprise », raconte-t-il.
Le concept
Créer leur start-up au temps du Covid, les deux entrepreneurs le voient comme une chance. « Nous avons eu le temps de revoir notre copie plusieurs fois pour bâtir un modèle disruptif », explique Aymeric Soubrouillard.
Ooka est ainsi né à La Seyne-sur-Mer autour d’un constat : 7 cafés sur 10 sont consommés en entreprise. Et d’une conviction : le bon café est un droit pour les salariés. Dès lors, Ooka optimise la chaîne de valeur de la distribution de café en entreprise pour pouvoir proposer une offre de café illimité en échange d’un abonnement, dont le prix varie en fonction du nombre de salariés. Les deux entrepreneurs installent leurs propres machines à café connectées pour une commande et une livraison automatique. Ils torréfient le café en grains (café d’origine certifiée, bio ou équitable) acheté à des importateurs avant de le livrer (bientôt à vélo) aux entreprises clientes. Enfin, ils récupèrent le marc et ont déjà activé des études technico-commerciales en partenariat avec Kedge Business School, pour explorer différentes pistes de recyclage et réutilisation. « Nous sommes engagés dans une démarche zéro déchet et vendons un service d’espace de pause responsable pour des entreprises engagées. »
Et ça marche. En quelques mois, ils deviennent lauréats de Réseau Entreprendre Var et réussissent à convaincre de premiers clients (TVT Innovation, la société de nettoyage Cogen ou les Maisons du Midi), séduits par leur démarche responsable.
Les perspectives
Avec l’embauche de leur première salariée, qui sera suivie de l’intégration de deux stagiaires, les deux dirigeants ciblent dans un premier temps les entreprises et institutions de la métropole toulonnaise. Ils espèrent en convertir une quarantaine au café sur abonnement d’ici à la fin de l’année pour un chiffre d’affaires estimé à 75 000 euros. Ensuite, « notre croissance sera exponentielle et nos machines seront encore enrichies de fonctionnalités pour mesurer la consommation de café ou communiquer des informations sur la provenance du café », détaillent les deux startupers.
Puis, pour rayonner au-delà de la métropole, deux pistes sont encore sur la table : « soit nous ouvrons d’autres ateliers de torréfaction ailleurs, soit nous offrons notre solution aux 600 torréfacteurs déjà installés en France. » Selon l’itinéraire retenu, une levée de fonds sera organisée.
