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Olivier Rousseau : "Passer dans une émission télévisée va accélérer le développement de Flycup"
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Olivier Rousseau : "Passer dans une émission télévisée va accélérer le développement de Flycup"

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Le Breton Olivier Rousseau, cofondateur et dirigeant de Flycup, a participé à l’émission de télévision de la chaîne M6, "Qui veut être mon associé ?". L’un des investisseurs, Tony Parker, a souhaité entrer au capital de la start-up rennaise. Après négociations, c’est le tournant désormais pour ses packagings de restauration innovants.

Olivier Rousseau lors de l’enregistrement de l’émission d’M6 Qui veut être mon associé ? en octobre 2023, et diffusée en janvier 2024 — Photo : PIERRE OLIVIER/M6

Olivier Rousseau est encore sous le coup de l'émotion quand il évoque son passage sur M6 dans l'émission "Qui veut être mon associé?" "C’est le moment de plus fort de ma jeune carrière d’entrepreneur !" À 34 ans, celui à qui l’on dit souvent qu’il ressemble à Tony Parker, a eu le privilège de rencontrer son idole, et en plus de l’embarquer dans son aventure entrepreneuriale. L’émission permet en effet à des start-up ou entreprises en quête de fonds de venir pitcher devant des investisseurs potentiels, et donc de potentiellement lever des fonds. "Je suis fan de cette émission depuis la première saison, et je me disais que ce serait super d’y passer un jour. Mais je voulais attendre que l’entreprise soit plus mature pour tenter ma chance", raconte Olivier Rousseau. C’est en effet en 2018 qu’il cofonde sa start-up, Flycup Packaging, à Cesson-Sévigné près de Rennes, avec Guillaume Doussain, Thomas Egri et Jean-Baptiste Rublon, toujours associés.

Flycup (7 collaborateurs) propose une solution de packaging recyclable et made in France qui permet de tenir d’une seule main l’ensemble de son repas. Utilisée par la moitié des clubs de Ligue 1 de football, mais aussi lors de la coupe du monde de Rugby, la gamme a vocation à s’élargir, notamment avec le lancement prochain d’un produit réutilisable.

À l’occasion de la 3e saison de l’émission, Olivier Rousseau décide de se lancer en remplissant rapidement un dossier en ligne. Mais Flycup n’est alors pas sélectionné. "Il faut dire que la production reçoit 4 000 candidatures et n’en retient que 60, souligne Olivier Rousseau. Mais début 2023, une journaliste de l’émission reprend contact avec moi et me propose de retenter ma chance. J’ai alors rempli le dossier en ligne sur le site de M6, et de manière beaucoup plus sérieuse !"

De multiples étapes de sélection

Ensuite, Flycup a dû passer les sept ou huit étapes de sélection pour décrocher sa place. "Nous devons répondre à une cinquantaine de questions en ligne, passer des entretiens téléphoniques, envoyer des vidéos, répondre à des questions de personnalité mais aussi à beaucoup de questions sur notre business, évidemment. Et puis encore répondre à 60 questions. Ensuite, la journaliste présente notre dossier à la production", détaille Olivier Rousseau. Le dirigeant doit, comme face à un banquier, présenter son business plan, ses projections. "Il faut donc être un peu mature pour sortir du lot, estime le Breton. Et comme cela reste un show télévisé, il faut aussi que la production voie que nous pouvons embarquer le public avec une histoire, un produit, et surtout savoir bien raconter. Finalement, c’est un process similaire à beaucoup de concours de start-up !"

Et Flycup a séduit la production

Celle-ci se charge ensuite de créer le décor pour présenter l’entreprise en plateau. "Nous avons juste apporté nos produits, et la production a placé un food-truck, des drapeaux français, imaginé un univers autour du sport. Comme cela, tous les candidats sont égaux et pas handicapés par un budget", explique Olivier Rousseau, à qui la participation n’a pas demandé d’investissement, si ce n’est son trajet et du temps de préparation. "J’ai travaillé le brief avec mes associés, surtout !", dit-il. Les retours, eux, ne se sont pas fait attendre.

150 000 euros par Tony Parker et un carnet d’adresses

Lors de l’émission, les potentiels investisseurs ont passé au crible via des questions précises, les ambitions de Flycup. "C’est un exercice un peu plus compliqué que devant des investisseurs "classiques" car vous n’avez pas de slides de présentation, c’est filmé, en une seule prise, face à des gens connus, et on sait que l’on va être vu par des millions de téléspectateurs. Cela demande d’être concis et d'être entraîné à répondre à plein de questions." Parmi les investisseurs, l’ex-basketteur désormais homme d’affaires Tony Parker, est la cible principale d’Olivier Rousseau. Après négociations pendant l’enregistrement, Tony Parker annonce vouloir investir 150 000 euros pour 30 % du capital de Flycup, valorisé à 500 000 euros. "Après l’émission, j’ai eu des échanges téléphoniques avec Tony Parker, avec ses équipes, et nous avons engagé une procédure de vérification de nos comptes. Une fois ceci validé, nous sommes passés à la période contractuelle pour définir les contours du pacte d’associés, qui n’est pas encore totalement fixé", détaille Olivier Rousseau, qui détenait jusqu’alors 78 % des parts. Le reste était réparti entre ses associés, et Bretagne Capital Solidaire. Flycup avait par ailleurs réalisé une première levée de fonds doublée d’une opération de crowdfunding via MyOptions, totalisant 450 000 euros.

20 000 connexions en 20 minutes

Avec cet apport d’argent frais, la start-up veut poursuivre la commercialisation de ses produits en France et démarrer à l’international. "L’émission nous a donné une visibilité incroyable lors de la diffusion, et grâce au replay et aux réseaux sociaux. 20 minutes en prime time cela représente l’équivalent de plusieurs millions d’euros de publicité, estime Olivier Rousseau. Rien que sur le moment de la diffusion, nous avons comptabilisé 20 000 connexions sur notre site internet ! Nous avons aussi reçu 148 demandes de contact business et 20 commandes directes. Habituellement, le processus d’achat est beaucoup plus long puisque nous travaillons en B to B." Le coup d’accélérateur est donc évident pour Flycup, qui gagne également en crédibilité. "L’émission et l’arrivée de Tony Parker ne changent pas nos plans, mais cela va considérablement les accélérer, notamment pour les perspectives internationales qui sont atteignables dès cette année. On va gagner un an", convient Olivier Rousseau. Tony Parker a ses entrées dans le domaine du sport, particulièrement aux États-Unis, qui est l’une des cibles principales de Flycup. "Nous voudrions aussi profiter des JO de Paris pour accélérer. Cela peut représenter le chiffre d’affaires de toute une année. Nous sommes en discussion avec Sodexo et des partenaires pour proposer nos produits comme outils de communication." Flycup pourrait bien s’envoler de 200 000 euros de chiffre d’affaires en 2023 vers les 700 000 euros dès 2024.

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