Parmi les dossiers brûlants de Grégory Duret, président de la société toulousaine I-Cube Research (115 salariés, CA 2022 : 14 M€) depuis 2021, figure l’installation d’une solution pour gérer le cycle de vie d’un produit, appelée PLM (Product Lifecycle Management). La réduction du temps de cycle des produits, entre la conception et la fabrication, est devenue une priorité pour cette filiale du groupe américain i-Pulse. En exploitant la nouvelle technologie HPP (Hautes Puissances Pulsées), elle peut générer de très fortes puissances électriques instantanées. Ce savoir-faire a convaincu les plus grands noms du luxe – I-Cube Research a créé notamment le nouveau capot en aluminium doré du parfum Dior J’Adore – de l’aéronautique et de l’automobile.
Depuis 2017, I-Cube Research rencontre des difficultés dans le processus de fabrication de ses produits : données stockées dans de multiples fichiers, étapes de validation papier, dossiers Windows qui engendrent des procédures longues… "Dans cette phase nouvelle d’industrialisation, qui a débuté en septembre 2022 avec la mise en place d’un ERP, la société doit s’équiper ces prochains mois des dernières solutions numériques pour la conception, la simulation, la gestion de base de données techniques et la production afin de maintenir son avance technologique. Cette transformation est majeure et touche l’ensemble de la société. Elle va nous apporter une approche plus centralisée et efficace de nos process", explique Grégory Duret.
Une meilleure synergie des services
En début d’année 2022, le président d’I-Cube Research a créé un groupe de travail avec un référent, au sein de la direction technique, afin de chapeauter cette transformation. Parmi les bénéfices attendus : une meilleure gestion des interactions entre les pièces et l’assemblage mécanique et électrique, une meilleure gestion des cycles de vie, une fluidité dans la remontée des données vers l’ERP, et in fine une réactivité plus importante entre la conception et la fabrication. "Entre le design d’une nouvelle machine, la fabrication et le test, on va passer de 18 mois à neuf mois. Nous allons donc diviser par deux le temps de conception et de réalisation d’un équipement malgré les contraintes marché inhérentes à l’approvisionnement des composants et matières premières", rapporte Grégory Duret. Le gain global estimé de la mise en PLM est de l’ordre de 20 à 30 %.
Les ambitions de la société sont classiques : passer du stade de start-up à un modèle d’entreprise viable, qui dégage des bénéfices. "Notre objectif est d’atteindre l’excellence opérationnelle d’ici les trois prochaines années et d’enregistrer une croissance annuelle à deux chiffres sur les cinq prochaines années", estime Grégory Duret, qui vient de poser une option sur un bâtiment de 6 000 m2 afin de doubler la superficie de ses locaux d’ici 2023.
