Jérémy Hérard, fondateur de Notes de Styles et architecte d’intérieur installé à Strasbourg, a ouvert la dernière agence de son réseau de franchises à Toulouse en septembre. Il compte aujourd’hui douze implantations, dont Lyon, Marne-la-Vallée ou Marseille. La tête de réseau reste discrète quant au chiffre d’affaires global.
Notes de Styles est spécialisé dans les rénovations, les extensions et les surélévations de bâtiment. « C’est un secteur porteur, estime Jérémy Hérard. Dans les grandes villes, le parc immobilier est souvent vieillissant. Les gens ont envie d’avoir un chez-eux agréable. C’est une tendance réelle comme en témoigne notamment le succès des enseignes de bricolage et de décoration. De plus, avec les taux d’emprunts actuellement très bas, les gens sont plus nombreux à investir dans la pierre, et donc dans la rénovation. » Le fondateur surfe sur cette vague, mais il vise une croissance douce. « Chaque année, nous recrutons deux membres au maximum afin de préserver le côté humain de notre métier. Je veux pouvoir gérer leur intégration moi-même », explique cet entrepreneur.
D’abord titulaire d’un CAP en menuiserie, Jérémy Hérard a continué à se former jusqu’à obtenir une licence en architecture d’intérieur. Il y a dix ans, âgé d’à peine 22 ans, il fondait son agence dans le Doubs, d’où il est originaire. Il déménageait ensuite à Strasbourg et commençait à développer son réseau de franchises en 2013, une stratégie encore peu utilisée dans le domaine de l’architecture. Dix ans plus tard, les franchisés ont travaillé avec 400 entreprises partenaires et ont livré près de 600 clients dans toute la France, soit près de 17 560 mètres carrés restructurés.
Modéliser les données du bâtiment
L’innovation du réseau, selon Jérémy Hérard, c’est son logiciel Vitruve. Son développement a nécessité un investissement de près de 100 000 euros. « 11 brevets ont été déposés pour sa création », précise Jérémy Hérard. Vitruve permet de centraliser tous les documents liés à un projet comme les factures, les devis, les plans, le choix des matériaux ou encore les contrats de maîtrise d’œuvre. Les clients, architectes et entreprises peuvent ainsi travailler sur une même plateforme.
En 2018, la dernière version du logiciel est sortie sous forme d’application. Cette innovation entrant dans le cadre de la Modélisation des données du bâtiment (BIM) a retenu l’attention de la région Grand Est, qui l’a financée à hauteur de 4 000 euros, prenant en charge les frais d’avocat.
Réinvestir constamment
« Trois des douze franchises ont dépassé les 100 000 euros de chiffre d’affaires », explique le fondateur. Chaque agence lui verse 5 % de son CA, quatre si elle dépasse la barre des 100 000 euros. « Les premières années, j’ai systématiquement réinvesti ces sommes, sans me verser de salaire autre que celui de ma propre agence », assure le dirigeant. Le réseau gère la communication, le référencement et apporte une aide juridique. Il permet aussi d’avoir accès à des formations ou encore de bénéficier d’une réduction de 50 % sur l’assurance décennale obligatoire pour tout architecte.
