Le Covid aurait pu avoir raison de Native Spaces. La start-up a lancé son activité dans l’événementiel juste avant la pandémie et les confinements, avec une plateforme numérique dédiée à la location de "lieux uniques" (villa, château, toit-terrasse ou bateau) pour un séminaire d’entreprise ou un lancement de produit, un mariage ou une fête d’anniversaire. L’idée est venue à sa fondatrice, alors consultante en stratégie pour de grands groupes, lorsqu’elle a débarqué sur la Côte d’Azur après dix ans passés à Londres, surprise de voir tant de belles propriétés aux volets fermés. "Notre activité a vraiment débuté en 2019 avec une dizaine d’événements, en majeure partie pour des entreprises, explique Tanya Bencheva. Il y avait déjà une forte demande pour 2020. Tout a bien sûr été annulé à cause du Covid, mais c’est à ce moment-là qu’on s’est rendu compte du besoin de se retrouver en vrai. On s’est dit alors qu’on devrait aider, participer à la reprise."
Une première levée en plein Covid
Dans un secteur de l’événementiel encore trop peu digitalisé, Native Spaces a su se créer une place. Une formule suffisamment solide pour convaincre des investisseurs et boucler l’an dernier, malgré le contexte lié au Covid, une levée de fonds de 450 000 euros pour accélérer son développement. Les grandes entreprises nationales viennent de Paris pour organiser des séminaires ou travailler la cohésion de leurs équipes, les sociétés internationales pour des événements annexes aux congrès (Cannes et Nice sont sur le podium des villes de congrès françaises), les entreprises locales pour des soirées cocktails. La demande des "extérieurs en petits comités" est en hausse depuis la fin du télétravail.
"Il y a eu par ailleurs un changement de comportement", reprend Tanya Bencheva. "Les gens cherchent de plus en plus à monétiser des lieux, leur appartement ou jardin. Ils sont plus ouverts d’esprit, cela a été accéléré par la crise. Et nous proposons un contrat très encadré, très rassurant. De plus, contrairement à Airbnb, l’hôte n’a pas besoin de partir. L’espace est loué pour la journée, une soirée ou quelques heures."
S’ouvrir à l’international
La reprise du secteur événementiel est là depuis le début de l’année qui voit le volume de transactions doubler chaque mois pour Native Spaces (qui ne divulgue pas son chiffre d’affaires). L’équipe compte aujourd’hui 7 personnes mais devra s’étoffer à 15 ou 20 collaborateurs d’ici la fin 2022. L’entreprise prévoit ainsi une nouvelle levée de fonds, de l’ordre d’un million d’euros, pour exploiter son savoir-faire au-delà des frontières françaises. "Nous sommes présents sur la Côte d’Azur et peu à peu en Provence mais l’idée est d’aller plus globalement vers des régions qui accueillent beaucoup d’événements comme l’Italie ou l’Espagne. Notre plateforme est proposée en anglais depuis le début. Ce ne sera pas compliqué d’ajouter une langue, précise la dirigeante. 2022 doit être l’année où nous devons faire nos preuves, montrer que nos objectifs se tiennent. Maintenant que la demande est importante, le grand défi pour nous est d’être plus visibles." Native Spaces a déjà enregistré des réservations pour l’année 2023.
