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Motoblouz en route vers les 100 millions d’euros de chiffre d’affaires
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Motoblouz en route vers les 100 millions d’euros de chiffre d’affaires

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Le distributeur nordiste d’accessoires pour les motards Motoblouz s’organise et investit pour monter en puissance. Bien installée sur un marché de passionnés, l’enseigne mise sur sa communauté et sa qualité de service pour augmenter ses parts de marché, en France et à l’international.

L'enseigne Motoblouz, dirigée par Jérôme Dalidet, mise sur l'omnicanalité pour gagner des parts de marché auprès d'un public de passionnés de moto — Photo : Jeanne Magnien

À l’aube de ses 20 ans, Motoblouz se projette dans les deux décennies à venir. Créée en 2004 à Carvin (62) par Thomas Thumerelle et David Thiry, l'enseigne qui distribue des accessoires pour la moto, s’est constituée au fil des ans une solide communauté de motards. Elle lui assure un chiffre d’affaires en croissance régulière et rentable, de 70 millions d’euros en 2023, pour 140 salariés.

Mais loin de se reposer sur ses lauriers, la PME, qui réalise 90 % de son chiffre d’affaires en ligne, travaille au quotidien pour améliorer son service et gagner des parts de marché. Une stratégie qui va servir de socle à son développement au cours de la période qui s’ouvre, avec l’objectif de passer le cap symbolique des 100 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici 2030. Sans perdre de vue, les particularités qui font l’identité de l’enseigne, assure Jérôme Dalidet, son directeur général depuis 2020.

Motoblouz a depuis 2016 le fonds anglais Equistone Partners Europe pour actionnaire principal.

Un parcours d’achat sans couture

"L’ADN de Motoblouz, c’est d’abord le web, le fait d’être un pure-payer. Mais c’est aussi, la diversité de l’offre, et la fiabilité du service client. Nous sommes dans un domaine où le rôle du conseil et du service avant-vente est déterminant, c’est un aspect sur lequel nous travaillons énormément, que ce soit au travers de nos fiches produits, ou de la formation de nos conseillers. 30 à 35 % de nos clients nous contactent avant de passer leur commande, c’est beaucoup. Ils tombent sur des salariés qui connaissent parfaitement nos produits, à même de les guider dans leurs choix", présente Jérôme Dalidet.

En aval, la partie logistique a fait l’objet d’un investissement d’un million d’euros en 2022, pour automatiser une partie de la mise sous pli des commandes. Au sein de l’entrepôt de Carvin, les quelque 30 000 références en stock de casques, de gants de protection ou encore de pièces de rechange, sur les 130 000 disponibles sur le site, occupent 15 000 m² de rayonnage, sur trois étages. "Avec notre nouvel outil logistique, nous avons réduit la pénibilité et augmenté la productivité, pour passer d’une capacité de 20 à 32 commandes par salarié et par heure. L’installation est dimensionnée pour aller jusqu’à 10 000 commandes par jour", vante le dirigeant.

Un volume de ventes que Motoblouz pourrait bien atteindre un jour ou l’autre. L’enseigne revendique actuellement 560 000 commandes par an, avec un panier moyen de 125 euros. Mais Motoblouz compte bien voir ses chiffres croître, en même temps que son catalogue.

Pousser les volumes

Pour ce faire, l’enseigne ambitionne, à moyen terme, de proposer quelque 200 000 références à ses clients, en référençant de nouvelles marques et en continuant à développer ses propres produits. Vendus sous quatre marques, DXR, Dexter, Prov et Kooroom, ils représentent 25 % des ventes en volume, et 16,6 % en chiffre d’affaires.

"Nos équipes achat et marketing mènent actuellement un travail de référencement pour vérifier que nous proposons bien l’ensemble des gammes de nos partenaires fabricants. Nous allons également nous ouvrir à de nouveaux produits, en proposant davantage de pièces détachées par exemple, quand pour le moment nous sommes très orientés équipement, accessoires et personnalisation. Nous identifions également de nouvelles marques, souvent étrangères, que nous faisons rentrer au catalogue sous réserve qu’elles répondent à nos exigences de transparence et de fiabilité, en ce qui concerne notamment, les délais d’expédition des commandes. En effet, nous nous engageons fortement auprès de nos clients, sur la date de livraison de leurs produits. En parallèle, notre bureau de R & D continue à mettre au point les produits que nous vendons sous nos marques propres, qui remportent un joli succès auprès de nos clients. Comme par exemple, notre combinaison de motocross, qui est un best-seller chez nous," poursuit Jérôme Dalidet.

Passer à un modèle phygital

Ce catalogue élargi sera, à terme distribué via de nouveaux canaux. Motoblouz compte en effet s’appuyer sur les innovations mises au point dans ses deux magasins actuels, à Carvin et Seclin, pour se développer sur un modèle phygital. Un troisième magasin va ouvrir en 2024 dans le Centre, et l’enseigne mise sur la création d’une cinquantaine de points de contacts en Europe d’ici à 2030.

"Nous avons racheté le magasin de Seclin en 2018. Il est aujourd’hui, le deuxième magasin spécialisé moto de France, en termes de chiffre d’affaires et de volumes de vente. Et notre magasin de Carvin, sur notre siège, est adossé à notre stock et propose donc le plus large choix de produits, avec 30 000 références immédiatement disponibles. Grâce à ces deux sites, nous avons pu mettre au point un parcours client unifié, omnicanal. Qu’ils commandent sur le net ou en magasin, nos clients ont accès aux mêmes prix, alignés sur ceux du web, et aux mêmes informations concernant nos produits et leur disponibilité", présente le dirigeant.

Gagner en visibilité et en parts de marché

Ce système, qui repose notamment sur un affichage dynamique des prix en magasin, reprenant en direct les promotions en cours sur le site, et sur des bornes de commandes, va donc être généralisé. "L’idée n’est pas de créer un réseau de magasins où seraient accessibles l’ensemble de nos références. C’est vraiment, de nous doter d’un réseau de points de contact offrant une sélection de nos produits, et notamment de nos marques, et avec l’ensemble de notre catalogue accessible via les bornes, et les conseils de nos vendeurs. Libre ensuite au client de choisir où et quand il veut récupérer sa commande, sur place ou chez lui."

Motoblouz compte s’appuyer sur des franchisés pour développer son réseau de points de vente, qui va lui permettre de gagner en visibilité, et en parts de marché. "Nous représentons environ 8 % du marché actuellement, mais notre potentiel est bien plus important. Nous sommes très connus au Nord de Paris, moins ailleurs. Il y a donc un enjeu de notoriété pour nous avec ces points de contacts, qui vont rendre visible l’enseigne Motoblouz sur des points stratégiques du territoire. Nous voulons aussi, mieux mettre en valeur nos marques propres, les faire sortir de l’image discount qui est associée aux produits des distributeurs web. En touchant, essayant nos articles, nos clients pourront mieux se rendre compte que nous proposons des produits de qualité, qui sont pensés, développés et testés par des motards", souligne Jérôme Dalidet.

Doubler à l’international

Déjà présente à l’international, Motoublouz souhaite doubler sa part de chiffre d’affaires réalisé à l’export, de 14 % aujourd’hui. Si certains de ses points de contacts pourraient être implantés à l’étranger, c’est surtout sur le web que l’enseigne compte gagner des clients. Comptant un bureau en Espagne depuis 2016, Motoblouz est également présent commercialement en Allemagne, en Belgique et en Italie. Les axes forts de son développement à l’international passent par le Royaume-Uni, les Pays-Bas et les pays nordiques, qui vont être abordés progressivement.

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