La jeune société Miratlas, basée à Pertuis dans le Vaucluse et créée en 2018, par Jean-Edouard Communal et Frédéric Jabet, est positionnée sur un créneau particulier. L’entreprise, qui est accompagnée par le pôle de compétitivité Optitec et l’accélérateur Starburst, a pour vocation d’analyser la lumière qui parvient des étoiles et du soleil afin de mesurer localement les perturbations atmosphériques. "Nous avons conçu des outils qui permettent de caractériser l’atmosphère et de déterminer de quelle façon elle impacte la propagation de la lumière", confie Jean-Edouard Communal, président de Miratlas. Si dans un premier temps, l’entreprise a choisi de travailler avec des clients liés à l’optique et à l’instrumentation astronomique, qui observent le ciel, comme la Nasa ou l’agence spatiale européenne, elle s’est plus récemment concentrée sur la caractérisation en temps réel de la couverture nuageuse.
Pour cela, en mai dernier, Miratlas a levé 2 millions d’euros auprès de Karista, Région Sud Investissement et d’investisseurs privés afin d’accélérer le déploiement de ses instruments. "Nos outils sont actuellement plutôt installés dans des observatoires, mais nous souhaitons maintenant adresser un autre marché que celui de l’astronomie. Nous misons sur le développement des télécommunications optiques spatiales qui reposent sur l’utilisation de laser pour la transmission des données", confie le président de l’entreprise. Les télécommunications optiques spatiales font en effet l’objet de nombreuses expérimentations depuis le début des années 2000. Le recours au laser vise notamment à répondre à la croissance du volume des données transmises par les instruments embarqués sur les satellites, mais se heurte toutefois à des problèmes de transparence de l’atmosphère. C’est là qu’intervient le savoir-faire de Miratlas, qui souhaite désormais déployer un réseau mondial de stations de mesure afin de caractériser l’atmosphère en temps réel.
S’installer là où sont les bassins de population
"Pour attaquer le marché des télécommunications, nous devons nous positionner là où se trouvent les bassins de population, là où sont les téléports, les data centers… Nous disposons d’une vingtaine de stations en Europe, aux États-Unis et en Australie, dans les zones tempérées. Nous souhaitons maintenant nous déployer dans des zones au climat tropical, arctique…", poursuit le dirigeant. En observant et en cartographiant l’atmosphère en temps réel, l’entreprise offre la possibilité aux opérateurs de satellites de choisir le meilleur chemin pour diriger leurs communications. "Au moment où l’instabilité de l’atmosphère s’accroît à cause du réchauffement climatique, nous apportons également des données supplémentaires aux modèles météorologiques. La levée de fonds va nous permettre d’étoffer notre équipe".
En 2021, Miratlas ne comptait que deux salariés, elle en compte désormais une dizaine. L’entreprise, qui en 2021 a enregistré un chiffre d’affaires de 350 000 euros, ambitionne de franchir le million d’euros en 2022. "Nous avions déjà une clientèle scientifique au travers des équipementiers, comme Thales ou Airbus, nous nous ouvrons désormais aux opérateurs de télécommunications et aux fournisseurs d’accès internet liés à des réseaux de satellites, comme Starlink (l’opérateur télécoms de SpaceX, NDLR)", conclut Jean-Edouard Communal.
