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Mathon veut exporter son modèle d'e-commerce d'ustensiles de cuisine
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Mathon veut exporter son modèle d'e-commerce d'ustensiles de cuisine

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Distributeur en ligne d’ustensiles de cuisine, l’isérois Mathon continue de profiter de l’engouement des consommateurs pour le confort à domicile. L’entreprise a profité de l’arrivée d’un nouveau directeur en 2021 pour renouveler sa stratégie interne et vise désormais le marché européen.

Mathon a investi 1,5 million d’euros dans une nouvelle machine de conditionnement automatisée — Photo : Michel Battaglia - Mathon

La société iséroise Mathon, spécialisée dans la vente d’ustensiles et d’articles de cuisine en ligne (21,2 M€ de chiffre d’affaires en 2021, 50 salariés), surfe encore sur l’essor de l’e-commerce. Portées par le regain d’intérêt des consommateurs pour le confort à domicile, notamment la cuisine, ses ventes en ligne en 2020 ont bondi de 20 %. "Depuis, on a gardé ces tendances", confie son directeur général, Kuider Akani.

Une stratégie marketing renouvelée

Les chantiers ne manquent pas pour cet ancien responsable de la stratégie commerciale en ligne du groupe Yves Rocher. L’an dernier, Mathon a profité de son arrivée pour réaliser une nouvelle plateforme de marque pour élargir son cœur de cible, notamment via les réseaux sociaux. Née en 1989 des ambitions d’un traiteur de Saint-Marcellin (Isère) souhaitant implanter du matériel de cuisine professionnel dans tous les foyers, d’abord en porte à porte puis en catalogue (10 % de ses revenus), Mathon réalise aujourd’hui 84 % de son chiffre d’affaires en ligne. Elle distribue 160 marques en plus de la sienne (33 % de ses ventes) et dispose de 6 150 références, dont 1 000 de plus en 2021.

Côté ventes physiques, son réseau, qu’elle compte encore développer, est composé, en dehors de celui de Saint-Marcellin à deux pas de son centre logistique de 8 200 m², de pop-up stores. Elle en a créé trois en 2021 à Saint-Étienne (Loire), Strasbourg (Bas-Rhin) et Échirolles (Isère), et espère en ouvrir cinq cette année, sans s’interdire de nouveaux magasins permanents. Pour Kuider Akani, l’éphémère correspond d’abord à une stratégie de vente évènementielle. "Il faut être très précautionneux dans la manière d’aborder le retail, qui a beaucoup souffert de la crise sanitaire. L’éphémère est à la fois une manière d’animer les lieux de vente et un laboratoire pour connaître notre clientèle".

Kuider Akani a pris la direction générale de Mathon en février 2021 — Photo : Michel Battaglia - Mathon

Nouvelle machine et ambitions européennes

Enfin, Mathon a investi 1,5 million d’euros en octobre 2021 dans une nouvelle machine de conditionnement automatisée pour son centre logistique de Chatte (Isère). "Nous souhaitons réduire de manière considérable les cartons utilisés pour faire les emballages. La machine scanne les dimensions, le poids et le volume de chaque colis et la bande de carton déroule la quantité d’emballage nécessaire en fonction. L’idée est aussi d’avoir le moins de vide possible à l’intérieur".

Mathon espère réduire de 40 % les volumes adressés aux transporteurs et adresser dès cette année 85 % de ses commandes via sa nouvelle ligne de conditionnement, qui a une capacité maximale de 8 000 colis par jour, loin de son pic d’activité actuel à 3 000 colis (330 000 commandes en 2021).

Cet investissement est aussi un moyen pour la PME d’anticiper l’avenir, les yeux tournés notamment vers l’Europe du Nord. "Pour l’heure, nous avons plusieurs hypothèses : exporter le site, devenir une marketplace sur une partie de notre activité et aller à l’international ou distribuer notre offre sur des marketplace déjà existantes". Le choix n’est pas encore tranché, mais pourrait se lancer d’ici un à deux ans. En attendant, elle prévoit de recruter 5 à 7 personnes en 2022 pour renforcer sa logistique et son marketing.

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