Alpes-Maritimes
Marquage industriel : comment Gravic Europe s'adapte aux évolutions du marché
Alpes-Maritimes # Industrie

Marquage industriel : comment Gravic Europe s'adapte aux évolutions du marché

S'abonner

Gravic Europe, spécialisé dans le marquage industriel et basé à Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes), a traversé la pénible épreuve d'un redressement judiciaire en 2009. Diversification des marchés et industrie du futur doivent assurer la pérennité du groupe dirigé par les frères Jacquemin.

Gravic Europe a fêté ses 50 ans en 2017. Le groupe dispose de 10 000 m² d'atelier entre le siège social à Mouans-Sartoux et ses filiales en Tunisie et en Hongrie. — Photo : Gravic Europe

L’ultra diversification comme assurance contre la perte d’un client : telle est la stratégie adoptée par les frères Jacquemin depuis la rude épreuve du placement en redressement judiciaire que leur société Gravic Europe, spécialisée dans le marquage industriel, a traversé en 2009. « Après la crise de 2008 et la perte de notre plus gros client - Nokia - qui a arrêté la production de téléphones du jour au lendemain, nous nous sommes dit que nous ne devions plus dépendre à ce point d’un secteur », se souvient Patrice Jacquemin, qui codirige depuis 1991, avec son frère Olivier, l’entreprise créée par leur père à Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes) en 1967.

Aujourd’hui, Gravic Europe (190 salariés, CA groupe 2017 : 17 M€) est présente sur tous les marchés nécessitant de l’adhésif ou de la mousse technique, de l’impression ou de la découpe technique de plastique, tels que l’informatique, l’électronique, le médical, l’agroalimentaire, la cosmétique, etc… Capable de produire de la toute petite comme de la très grande série, Gravic Europe se trouve dans le top 3 des fournisseurs de Schneider Electric, Valeo, Somfy, IBM ou Continental et travaille pour Hermès et Baccarat.

Une restructuration « bénéfique »

Avant le redressement judiciaire, Gravic Europe employait 80 personnes en France. Elle a pu valider un plan de continuation, qui se finira en 2020, en conservant 45 salariés, « la bonne dimension en France », souffle Patrice Jacquemin. « Cette épreuve a été très dure mais cela nous a blindés. Finalement, la restructuration a été très bénéfique, confie-t-il. Il fallait que la boîte perdure, tous nos clients ont maintenu leur confiance. »

Non sans raison. Avec un ratio d’investissement annuel de 8 à 10 % et 50 nouveaux produits chaque semaine, Gravic Europe a toujours été à la pointe en matière de normes, de réactivité et d’innovation. L’autre point fort du groupe, c’est la persévérance. « Il faut parfois frapper à la porte d’un prospect pendant 15 ans avant de la voir s’entrouvrir. C'est ce que je dis à mes équipes : "Continuez et ne lâchez pas l’affaire !" », témoigne Patrice Jacquemin.

Industrie 4.0

L’avenir du groupe se joue aujourd’hui dans la structuration des filiales en Tunisie et en Hongrie (qui répondent à la demande de produits à bas coûts), et dans le maintien de la valeur ajoutée en France. Le site de Mouans-Sartoux, qui emploie 45 personnes et a généré un chiffre d'affaires de 8 millions d'euros en 2017, s’est donc lancé en 2013 dans le lean management, un système d’organisation centré sur ce qui a de la valeur pour le client.

Gravic Europe, qui s’est doté d’un logiciel de gestion de la production assistée par ordinateur, vient par ailleurs d’entrer dans le programme Industrie 4.0 de la CCI Nice Côte d’Azur pour intégrer les enjeux de la digitalisation de l’industrie. « Automatiser va rendre le métier plus facile et plus intéressant, car il y a encore énormément de tâches répétitives », estime l’entrepreneur. Pour réussir ce nouveau tournant et sortir de leur plan de continuation, les frères Jacquemin savent ce qu’ils ont à faire : « Continuer et ne pas lâcher l’affaire ».

Alpes-Maritimes # Industrie