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La start-up Hopper va rendre les prothèses de course plus accessibles
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La start-up Hopper va rendre les prothèses de course plus accessibles

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Se positionnant comme un acteur de l’économie sociale et solidaire, la start-up tarnaise Hopper utilise les déchets en carbone d’Airbus pour fabriquer des prothèses moins chères à destination des personnes amputées.

Victor Premaud, le directeur général d’Hopper, a reçu le prix "Talents" lors du Prix de l’ingénierie du Futur en octobre 2021 — Photo : DR

La start-up Hopper, incubée à l’IMT Mines Albi, vient d’être primée coup sur coup au Sportup Summit organisé par la région Occitanie puis au Prix de l’ingénierie du Futur du Syntec Ingénierie. Il faut dire que cette jeune entreprise tarnaise mène un projet aussi astucieux que vertueux. À partir des déchets en carbone récupérés sur la ligne de production de l’A350 d’Airbus à Nantes, elle va concevoir, fabriquer et commercialiser dès le printemps 2022, en France et en Europe, à un prix compétitif, des lames de course pour les personnes amputées. Dominé aujourd’hui par le groupe islandais Össur et l’Allemand Ottobock, le marché impose une sélection par l’argent car ce type de prothèse n’est pas remboursé par la Sécurité sociale. Le coût d’une lame oscillant entre 4 000 et 8 000 euros ne permet en effet pas à tous de s’équiper. Hopper, qui travaille encore à affiner ses coûts de production, envisage de proposer les siennes deux fois moins cher.

Ses créateurs, Hugo Roche, 23 ans, diplômé en ingénierie des matériaux, et Victor Premaud, 24 ans, spécialisé en génie industriel, viennent de terminer leurs études d’ingénieur. Avec six de leurs camarades, qui œuvrent aujourd’hui au sein de l’entreprise, ils avaient mené une mission de quatre mois dans le cadre de leur cursus, visant à améliorer l’accessibilité au sport des personnes en situation de handicap. Un prototype de lame était sorti de leurs travaux. Ils ont ensuite décidé de poursuivre le développement de ce projet sur leur temps libre, jusqu’à la création de l’entreprise au mois de juin. “Nous sommes en train de pérenniser notre partenariat avec Airbus, précise Victor Premaud, le directeur général d’Hopper. Mais nous avons aussi la volonté de rendre nos lames plus polyvalentes que celles qui existent sur le marché. Nous avons donc développé un partenariat avec Salomon pour créer une semelle interchangeable.”

En phase d’industrialisation

Cette collaboration avec le spécialiste de la chaussure de montagne, basé à Annecy (Haute-Savoie), permettra à la personne de s’adapter à différents types de terrains avec le même équipement. “Elle pourra adapter les différents types de semelles elle-même, selon un fonctionnement simple et rapide”, ajoute-t-il. Plusieurs phases de tests en situation réelle ont permis d’affiner les lames. En septembre, six personnes amputées, âgées de 19 à 64 ans, ont notamment pu effectuer l’ascension d’un sommet dans les Alpes. “Nous sommes maintenant en phase d’industrialisation, poursuit-il. La partie carbone sera réalisée par Airbus, la partie semelle par Salomon, et l’assemblage final par une entreprise du Tarn que nous sommes en train de choisir.” Pour pouvoir commercialiser les lames, Hopper a entrepris une démarche de certification et de marquage CE. “Il s’agit d’un dossier technique déclaratif, appuyé par des tests réalisés sur des personnes et sur des machines”, rapporte Victor Premaud. Les lames seront ensuite distribuées par l’intermédiaire des prothésistes, après un avis médical délivré par le médecin traitant. Afin d’accélérer son développement, Hopper va embaucher un commercial et un développeur technique en 2022 et quitter l’incubateur de l’IMT Mines Albi pour disposer de ses propres locaux dans la ville.

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